Plus d’une centaine de jeunes étrangers en attente de reconnaissance de leur minorité ont été expulsés le 23 février d’un squat occupé durant un an. Ils errent depuis d’hébergement en hébergement. Six d’entre eux ont été placés en rétention administrative.
Dans un bâtiment discret, 350 personnes travaillent à renforcer le contrôle et le suivi des personnes entrant dans l’espace Schengen. Reportage dans l’agence de l’Union européenne qui renforce le fichage des migrants.
Les alertes concernant des exilés partis depuis les côtes sénégalaises ou mauritaniennes sont de plus en plus nombreuses. Les ONG insistent sur la dangerosité de cette route migratoire, à nouveau très empruntée ces dernières années.
Des enregistrements que Mediapart s’est procurés montrent que le dispositif du 115 refuse explicitement de mettre à l’abri les « personnes migrantes » ou « sans papiers ». Une pratique contraire au principe d’égalité et d’inconditionnalité de l’accueil en France.
Mercredi 14 février, le Conseil d’État a rejeté la requête de plusieurs associations et avocats défendant le dossier de réfugiés soudanais. Ces derniers constataient que les réunifications familiales s’éternisaient, au risque de mettre en danger leurs proches restés au Soudan.
Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé samedi à Mayotte une réforme constitutionnelle à venir pour sanctuariser la suppression du droit du sol. Marjane Ghaem, avocate spécialiste du droit des étrangers, pointe les travers d’une réponse qu’elle juge inefficace et contraire au principe d’égalité devant la loi.
Plusieurs femmes vietnamiennes ont obtenu en justice de ne pas être expulsées. Mais alors qu’elles sont victimes de traite selon leurs avocats, que des réseaux de proxénétisme sont identifiés, la France ne fait rien pour leur venir en aide. Au risque de les laisser en proie aux réseaux.
Shaden et Ibrahim ont reçu une obligation de quitter la France après avoir déposé une demande de régularisation auprès de la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Si celle-ci affirme avoir suspendu la procédure après la médiatisation de l’affaire, la mesure d’éloignement n’est pas pour autant annulée.
Alors que les agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides se plaignent d’une pression du chiffre, un rapport conteste les objectifs fixés par le ministère de l’intérieur. La direction refuse de communiquer ce document aux salariés. Mediapart a finalement pu l’obtenir.
Malgré la censure partielle par le Conseil constitutionnel, la loi immigration « détricote » le droit d’asile de manière significative. Un sujet beaucoup moins abordé que le droit des étrangers, mais tout aussi important.
Alors que le Conseil constitutionnel se prononce le 25 janvier sur le texte voté fin décembre, l’écrivain sénégalais, Goncourt 2021, pointe dans un texte pour Mediapart le risque de cette « loi indigne » : « Constituer des catégories de bons et de mauvais étrangers. »
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté partout en France pour demander le retrait de la loi asile et immigration. Alors que le Conseil constitutionnel pourrait en censurer certains articles, les manifestants dénoncent une politique qui pave la voie à l’extrême droite.
Dans leur livre « L’exil, toujours recommencé », la sociologue Anne-Claire Defossez et l’anthropologue Didier Fassin livrent une chronique de la frontière franco-italienne et des routes migratoires qui y mènent. Ils redoutent les effets « délétères » de la loi immigration.
La CEDH a rendu sa décision jeudi 18 janvier : elle estime irrecevable la requête de la sœur de la Nigériane retrouvée morte noyée dans la Durance, près de Briançon, en mai 2018. Elle souhaitait une réouverture de l’enquête.
Inspirée de propositions d’extrême droite, la loi sur l’immigration a été votée le 19 décembre. 201 personnalités appellent à manifester partout en France dimanche. Dans « À l’air libre », Sophie Binet (CGT), Jacques Toubon (ancien Défenseur des droits), l’écrivaine Alice Zeniter et Edwy Plenel expliquent pourquoi ils en seront.
Des dizaines de manifestations ont eu lieu en France ce dimanche à l’initiative de 400 collectifs. À Paris, des milliers de personnes ont dénoncé un texte « xénophobe » et « dangereux ».