Nouméa a connu une deuxième nuit consécutive de violences. Affrontements entre jeunes Kanak et forces de l’ordre, incendies, pillages… En fin de journée, tandis que la tension redescendait dans plusieurs quartiers, le haut-commissariat de la République a annoncé la mort de deux personnes.
Trois personnes ont été tuées mercredi à Nouméa, lors d’une deuxième nuit consécutive de révoltes. Un gendarme a aussi été tué par balle. Le premier ministre annonce le déploiement de l’armée et l’interdiction de TikTok. Le ministre de l’intérieur a déjà signé quatre assignations à résidence de militants indépendantistes.
En trois ans, l’exécutif a bouleversé l’équilibre fragile qui régnait dans l’archipel depuis des décennies. Des violences y ont éclaté en marge de l’examen d’une révision constitutionnelle à laquelle les indépendantistes s’opposent. Le chef de l’État entend désormais sauver une situation qu’il a lui-même rendue désespérée.
Alors que l’épidémie de choléra flambe dans les Comores voisines, Mayotte connaît ses premiers « cas autochtones » de la maladie. L’extrême précarité, le manque d’accès aux soins comme de personnel médical font craindre une flambée épidémique. Le tout dans le contexte sécuritaire de l’opération gouvernementale « Mayotte place nette » lancée mi-avril.
Après l’opération Wuambushu lancée il y a un an, « Place nette » prend le relais. Malgré des éléments de langage travaillés, les objectifs comme le mode opératoire restent les mêmes : détruire des bidonvilles, expulser massivement et mener des interventions « coup de poing ».
Sur la pêche, l’agriculture, l’orpaillage et l’évolution statutaire, Emmanuel Macron n’a pas rassuré une population globalement indifférente à des promesses qui ne résoudront pas les difficultés de la Guyane. L’impression d’une occasion manquée.
Les grands axes annoncés de la visite présidentielle laissent peu de place aux sujets du quotidien de la population. Au vu de la rareté de ses visites, « nous étions en mesure d’espérer moins d’angles morts », écrit notre partenaire Guyaweb.
Après des arrestations massives, jugées inutiles car elles démultipliaient le passage des mules par avion, la lutte contre le trafic de stupéfiants entre la Guyane et l’Hexagone s’est concentrée sur un contrôle tous azimuts dans les aéroports. Avec un risque important de discrimination.
Les députés ont adopté jeudi un texte dans lequel « la République française reconnaît sa responsabilité » dans l’empoisonnement au chlordécone des Antilles françaises jusqu’en 1993. Le texte n’a pas qu’une valeur symbolique et prévoit « l’indemnisation des victimes ».
Le ministre de l’intérieur a annoncé une batterie de mesures sur l’île, dont la fin du droit du sol. Loin de répondre aux problématiques que connaît le 101e département français, il attise surtout la haine de l’autre et contribue à en faire une zone d’exception.
En annonçant vouloir réviser la Constitution pour mettre fin au droit du sol à Mayotte, Emmanuel Macron prend une décision contraire à notre histoire, dangereuse pour nous tous et inefficace au regard de son objectif de limiter l’immigration irrégulière.
Alors que les moins de 20 ans représentent 55 % de la population de l’île, aucun plan pour la jeunesse ne se profile, laissant chaque jour la violence et l’errance gagner du terrain. Dernier rempart à un abandon généralisé, l’école tente de faire face mais se retrouve elle-même bien isolée.
Depuis le 22 janvier, Mayotte est paralysée par des barrages routiers érigés aux quatre coins de l’île par des militants antimigrants. Le mouvement se durcit. Au-delà, transpire un sentiment d’abandon de l’État, pris à son jeu de la surenchère xénophobe.
Même si le « cataclysme » redouté par les autorités ne s’est finalement pas produit, les dégâts sont considérables sur l’île au lendemain du passage du cyclone Belal. Des renforts de la sécurité civile et le ministre des outre-mer, Gérald Darmanin, sont attendus mercredi.
En réaction à une vidéo en circulation depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux dans laquelle un policier de Cayenne semble tenir des propos racistes lors d’une intervention, une enquête administrative a été ouverte à l’encontre du fonctionnaire, à la demande du préfet de Guyane.
La première ministre a fait un crochet par Mayotte pour tenter d’apaiser une île en souffrance. Elle a promis de nouveaux investissements pour l’eau, le logement ou la santé. Seulement, les engagements multipliés depuis des mois par le gouvernement n’ont jusqu’ici rien arrangé à la situation.