Après le passage du cyclone Chido, les manquements de l’État, incapable de répondre aux attentes des habitants de Mayotte, sont criants. Les victimes pourraient se compter par centaines, voire par milliers, a prévenu le préfet. Tous les réseaux sont touchés : eau, électricité, téléphone, routes… Les risques étaient pourtant connus.
Tout au long des révoltes qui ont embrasé Nouméa, les habitants de Bourail, à 160 kilomètres au nord de la capitale, ont su limiter les tensions. Depuis quarante ans, la « brousse » calédonienne tisse patiemment des liens entre les communautés qui la composent.
Le cyclone Chido, qui a déferlé sur Mayotte samedi, a causé d’immenses dégâts et entièrement détruit les nombreux bidonvilles que compte l’archipel, département français le plus pauvre. Le cyclone a fait « certainement plusieurs centaines » de victimes, « voire quelques milliers », redoute le préfet.
Les révoltes en Nouvelle-Calédonie ont éclaté le 13 mai dans les quartiers nord de la capitale, où se concentre l’essentiel des injustices sociales qui gangrènent l’archipel. Six mois plus tard, le feu est éteint, mais les braises restent vives.
Les 8 et 9 décembre 1984, un rassemblement amérindien se tenait au village kali’na d’Awala, à l’ouest de la Guyane. Ce fut l’acte fondateur du militantisme autochtone guyanais. Le discours politique prononcé par Félix Tiouka est devenu un texte fondamental pour les luttes autochtones en Guyane.
Six mois après le début des révoltes en Nouvelle-Calédonie, Mediapart est retourné dans l’un des foyers de l’insurrection. Concentré des « logiques néocoloniales » à l’œuvre dans l’archipel, la tribu de Saint-Louis a subi une lourde répression et perdu trois jeunes, tués par le GIGN. Les familles y ruminent leur colère et leur tristesse, mais restent déterminées à poursuivre la lutte.
Déjà condamné à 10 mois de prison ferme pour des propos tenus sur TikTok, Rodrigue Petitot doit être jugé le 21 janvier après s’être introduit dans la résidence du préfet sans autorisation. Ses avocats dénoncent une atteinte à la liberté d’expression.
Christian Tein est mis en examen, notamment pour complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
La Martinique et la Guadeloupe traversent depuis plusieurs semaines une grave crise dont le point de départ est le prix des denrées alimentaires. À l’occasion du congrès des maires à Paris, leurs élus alertent sur le haut niveau de souffrance économique dans les collectivités d’outre-mer.
Des fleuves difficilement praticables. Une eau terreuse qui s’écoule des robinets, des élèves transportés par les airs par les militaires et des prix qui flambent. Les conséquences de la baisse exceptionnelle des cours d’eau sont multiples dans les villages de l’Est et de l’Ouest guyanais.
Depuis la coupure de courant qui a conduit l’archipel guadeloupéen à être privé d’électricité durant près de quarante heures le week-end dernier, le conflit au sein de la centrale entre EDF et la CGT prend une tournure judiciaire.
L’accord signé il y a une semaine semble peu durable, portant uniquement sur des modulations de taxes, qui ne changent en rien le système global des importations, ni les politiques économiques responsables des surcoûts chroniques de la vie aux Antilles.
Les élus mahorais appellent à l’abrogation du droit du sol sur l’île, au motif, infondé, qu’il constituerait un appel d’air pour les étrangers. Cette revendication illustre les contradictions d’un territoire décrit dans le livre « Mayotte. Département colonie », que publie notre collaborateur Rémi Carayol.
Gabriel Jean-Marie, secrétaire général de la CGT Martinique, revient sur le mouvement contre la vie chère qui agite l’île depuis le 1er septembre. Il insiste sur la responsabilité des grands groupes de distribution aux mains des békés, reproduisant un modèle colonial qu’il qualifie de « racket ».
Le budget 2025 prévoit au moins 300 millions d’euros de coupes dans les crédits du ministère des outre-mer. Malgré la multiplication de graves crises, les territoires et collectivités ultramarines doivent se préparer plus généralement à une raréfaction de l’argent public.
Les nuits se suivent et se ressemblent dans l’île antillaise en proie à des pillages, des incendies et des violences. Il y a eu au moins trois morts en marge des manifestations organisées contre le coût de la vie. Et Bruno Retailleau jette encore de l’huile sur le feu.