C’est aussi cela la traduction du conflit d’intérêts d’Alexis Kohler. Gravement touché par la crise du Covid-19, l’armateur a obtenu la suspension de tous ses remboursements de crédits pendant un an. L’État se retrouve surexposé au risque du croisiériste. Une conséquence des facilités qui ont été consenties à MSC, lequel a obtenu pendant des années « un accès à la liquidité publique » sans contrainte.
Contrairement à ce qu’il a toujours affirmé, Alexis Kohler a pu, dans toutes les fonctions qu’il a exercées au ministère des finances de 2008 à 2016, garder l’œil et même intervenir sur les dossiers intéressant l’entreprise MSC, à laquelle il est lié familialement.
En moins d’un mois, et après la lettre d’Emmanuel Macron, les enquêteurs de la brigade de la répression de la délinquance économique ont radicalement changé d’analyse sur le cas Kohler. Un grand exercice de réécriture pour effacer les éléments compromettant le numéro deux de l’Élysée.
Passant outre la séparation des pouvoirs, Emmanuel Macron a écrit au PNF à l’été 2019 pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant. À la suite de cette lettre, un second rapport d’enquête a été écrit, aboutissant à des conclusions inverses. Un mois plus tard, l’enquête sera classée sans suite.
Le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont, et le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, ont tous les deux touché des allocations-chômage alors qu’ils occupaient des responsabilités politiques locales de premier plan. Bien que légal, ce cumul pose question.
L’affaire de la société d’aménagement de Fresnes n’intéresse pas que la justice. Elle est aussi au cœur des débats qui secouent actuellement la ville. Plusieurs élus s’interrogent : l’urbanisation à outrance, organisée par l’ancien maire Jean-Jacques Bridey, aurait-elle servi d’autres intérêts que l’intérêt général ?
Les membres de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ont décidé de transmettre au parquet le dossier Delevoye, au vu des manquements commis par l’ex-ministre chargé des retraites. Jean-Paul Delevoye n’entend pas assumer la faute seul : il assure que Matignon savait tout de l’illégalité de sa situation. Matignon dément.
Après avoir été contraint de revoir sa déclaration d’intérêts, reconnaissant 13 mandats, le haut-commissaire aux retraites Jean-Claude Delevoye a décidé de partir « de sa propre initiative », selon l’Élysée. Sa position était devenue intenable en plein mouvement de contestation de la réforme voulue par le gouvernement.
Après une semaine de révélations, Jean-Paul Delevoye a rendu publique samedi une nouvelle version de sa déclaration d’intérêts. Le ministre chargé de la réforme des retraites reconnaît désormais 13 mandats. Il a aussi révisé à la hausse les revenus qu’il avait déclarés. Jusqu’à quand le gouvernement va-t-il accepter de couvrir une illégalité pouvant donner lieu à des poursuites pénales ? Sa volonté de maintenir Jean-Paul Delevoye en poste est intenable.
Deux avocats de Lyon, soupçonnés d’avoir perçu 200 000 euros de rétrocommissions immobilières non déclarées sur des comptes en Suisse, doivent comparaître, jeudi 14 novembre, devant l’Ordre des avocats. Alors qu’il a estimé les faits « parfaitement caractérisés », le parquet général a décidé de ne pas poursuivre, laissant les deux hommes entre les mains de leurs pairs.
Désigné candidat au poste de commissaire européen du marché intérieur, le PDG d’Atos, aussi président de la fondation de Bernard Arnault et ancien ministre des finances, est le parfait exemple de ce capitalisme français pratiquant sans gêne et sans remords l’endogamie, la connivence, le conflit d’intérêts.
Claude Vivier Le Got est soutenue par La République en marche pour les élections municipales de la ville de l’Yonne. Selon nos informations, la candidate, condamnée à un an d’inéligibilité en 2015, a utilisé l’argent de son ancienne entreprise pour financer des travaux de rénovation dans sa maison et les frais de scolarité de son fils.
La réforme de la fonction publique prévoit la fusion de la Commission de déontologie et de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Sous cette réorganisation se cache une disposition gravissime peu remarquée : en cas de pantouflage, ce sera le plus souvent la seule autorité hiérarchique qui sera amenée à émettre un avis. Ce qui fait peser un risque de corruption sur toute la haute fonction publique.
La finance semble manifestement étrangère à toute notion de conflit d’intérêts. Après l’arrivée d’un lobbyiste à la tête de l’autorité de régulation bancaire européenne, le numéro deux de cette même autorité de régulation part pour prendre la direction d’un des plus puissants lobbies financiers. La capture des institutions continue.
Après nos révélations qui ont conduit à sa démission, le 16 juillet, l’ancien ministre de l’écologie a mené, parfois aidé par certains médias, une offensive de communication visant à faire croire qu’il avait été « blanchi » et que Mediapart avait été « démenti ». C'est évidemment faux. Mediapart reprend les faits, un à un.
De nouveaux éléments recueillis par Mediapart contredisent le rapport de l’Assemblée nationale rendu mardi sur le train de vie de François de Rugy lorsqu’il en était le président. Des photos et témoignages démontrent qu’il s’agissait bien de dîners amicaux, et non de soirées thématiques professionnelles.