Deux avocats de Lyon, soupçonnés d’avoir perçu 200 000 euros de rétrocommissions immobilières non déclarées sur des comptes en Suisse, doivent comparaître, jeudi 14 novembre, devant l’Ordre des avocats. Alors qu’il a estimé les faits « parfaitement caractérisés », le parquet général a décidé de ne pas poursuivre, laissant les deux hommes entre les mains de leurs pairs.
Désigné candidat au poste de commissaire européen du marché intérieur, le PDG d’Atos, aussi président de la fondation de Bernard Arnault et ancien ministre des finances, est le parfait exemple de ce capitalisme français pratiquant sans gêne et sans remords l’endogamie, la connivence, le conflit d’intérêts.
Claude Vivier Le Got est soutenue par La République en marche pour les élections municipales de la ville de l’Yonne. Selon nos informations, la candidate, condamnée à un an d’inéligibilité en 2015, a utilisé l’argent de son ancienne entreprise pour financer des travaux de rénovation dans sa maison et les frais de scolarité de son fils.
La réforme de la fonction publique prévoit la fusion de la Commission de déontologie et de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Sous cette réorganisation se cache une disposition gravissime peu remarquée : en cas de pantouflage, ce sera le plus souvent la seule autorité hiérarchique qui sera amenée à émettre un avis. Ce qui fait peser un risque de corruption sur toute la haute fonction publique.
La finance semble manifestement étrangère à toute notion de conflit d’intérêts. Après l’arrivée d’un lobbyiste à la tête de l’autorité de régulation bancaire européenne, le numéro deux de cette même autorité de régulation part pour prendre la direction d’un des plus puissants lobbies financiers. La capture des institutions continue.
Après nos révélations qui ont conduit à sa démission, le 16 juillet, l’ancien ministre de l’écologie a mené, parfois aidé par certains médias, une offensive de communication visant à faire croire qu’il avait été « blanchi » et que Mediapart avait été « démenti ». C'est évidemment faux. Mediapart reprend les faits, un à un.
De nouveaux éléments recueillis par Mediapart contredisent le rapport de l’Assemblée nationale rendu mardi sur le train de vie de François de Rugy lorsqu’il en était le président. Des photos et témoignages démontrent qu’il s’agissait bien de dîners amicaux, et non de soirées thématiques professionnelles.
L’ex-numéro 2 du gouvernement Philippe a largement eu recours aux véhicules et aux chauffeurs de la République pour un usage privé. Plusieurs anciens ministres témoignent de leur incompréhension face à cette pratique inhabituelle.
Depuis qu’elle a quitté General Electric, où elle a joué un rôle actif lors du rachat d’Alstom, Clara Gaymard s’est lancée dans la finance privée. Seulement, GE l’a encore rémunérée en 2017, contre des conseils. Et Bouygues, principal actionnaire d’Alstom, a décidé de soutenir sa reconversion en la nommant à son conseil et en finançant son fonds. Au mépris de toute déontologie.
Après les révélations de Mediapart sur les dîners de François de Rugy, les anciens camarades d’EELV sont stupéfaits et les insoumis dénoncent une pratique oligarchique du pouvoir. « Il est dans une spirale d’ascension sociale, il découvre les ors de la République », dit une figure écolo. Même la droite s’indigne.
L’Agence des participations de l’État connaît-elle la notion de conflit d’intérêts? Après l’affaire Kohler, la Cour des comptes pointe les dérives de l’organisme lors de la privatisation de l’aéroport de Nice. Le directeur de cabinet de Bruno Le Maire, Emmanuel Moulin, était partie prenante de ce dossier.
Déjà soupçonné d’avoir cumulé illégalement ses indemnités, le député LREM Jean-Jacques Bridey, président de la commission de la défense à l’Assemblée nationale, a aussi laissé derrière lui une montagne de notes de frais en quittant ses fonctions locales à l’été 2017. Mais il ne se souvient plus du nom des personnes avec qui il dînait.
L’arrivée au pouvoir d’une bande de hauts fonctionnaires très portés sur le monde des affaires ne pouvait pas se faire sans soulever des conflits d’intérêts. Cette question est au cœur de l’affaire Alexis Kohler, qui n’a pas encore suscité l’intérêt du grand public, sans doute du fait de sa complexité. Usul a donc décidé de la décrypter.
Saisie par Mediapart, la commission d’accès aux documents administratifs a prononcé un avis défavorable à la communication de ce document que le secrétaire général de l’Élysée aurait dû remplir lorsqu’il était administrateur du port du Havre. Mais elle laisse planer des doutes sur une déclaration qui aurait dû être confiée aux Archives nationales, selon la loi. A-t-elle jamais existé ?
La Cour des comptes a rendu public un référé sévère sur le terminal multimodal du port du Havre. Un projet décidé « à la hâte », « protégeant mal les intérêts publics » et qui « n’a pas trouvé son équilibre économique ». Alexis Kohler était administrateur du port au moment où le projet et le montage financier ont été adoptés. Il avait tout approuvé.
Que révèle l’affaire Alexis Kohler ? Les journalistes de Mediapart Martine Orange, à l’origine des révélations sur le secrétaire général de l’Élysée, et Laurent Mauduit, auteur de l’essai La caste, ont répondu dans un chat, à toutes vos interrogations.