Après avoir occupé leur usine pendant 51 jours, les salariés de la fonderie SAM sont venus depuis l’Aveyron crier leur désarroi sous les fenêtres du ministère de l’économie et des finances. Bruno Le Maire a promis, mais ne s’est engagé à rien par écrit.
« Chef réfractaire », « peur de perdre le contrôle » des salariés : dans les entreprises comme dans le secteur public, l’injonction gouvernementale à passer à trois ou quatre jours de télétravail, en théorie obligatoire, est loin d’être strictement appliquée. Témoignages.
Le studio photo de Louis Vuitton ne compte que trois salariés mais fait travailler quotidiennement une quarantaine d’autoentrepreneurs. Ils n’ont le droit à aucune protection salariale, alors même que nombre d’entre eux travaillent depuis des années pour le studio.
Dix anciens salariés du Pizza Hut de Saint-Lazare, à Paris, dénoncent aux prud’hommes des cadences infernales, une arnaque au chômage partiel, des heures de travail non rémunérées, des congés payés refusés et l’emploi d’un travailleur sans papiers.
Pôle emploi met en œuvre sa nouvelle stratégie de contrôle de la recherche d’emploi. L’objectif, dicté par le gouvernement, est de contrôler plus de chômeurs à effectif constant. Les procédures seront accélérées. Des agents de Pôle emploi dénoncent « une perte de chance » pour les chômeurs.
Un chômeur a été radié pour avoir envoyé des candidatures à des employeurs par courrier postal recommandé. Pôle emploi lui reproche de n’avoir pas utilisé les canaux numériques et conclut à un manque de sérieux dans ses démarches. Le demandeur d’emploi a saisi le tribunal administratif.
Les 14 et 15 décembre ont marqué une mobilisation historique dans le secteur de l’éducation populaire. Animateurs et directeurs, syndiqués ou non, ont fait grève ensemble. Ils partagent un constat : leur secteur n’attire plus. 3 500 postes d’animateurs sont à pourvoir.
Depuis la réouverture en grande pompe de la Samaritaine, en juin 2021, les vendeuses ont rapidement déchanté. Aussi peu payées que considérées, elles racontent un management souvent violent, parlant parfois de « harcèlement ».
Depuis 2014, les salaires sont gelés à la SNCF. Après d’énièmes négociations annuelles décevantes, la contestation s’est déplacée au niveau local. Alors que la grève sur l’axe Sud-Est, au départ des vacances de Noël, a été annulée de justesse, des conflits locaux subsistent autour de deux revendications principales : l’augmentation des salaires et l’embauche de plus d’agents.
Grèves dures, démissions en masse, progression des syndicats : outre-Atlantique, le mouvement social a repris des couleurs avec la pandémie. Celui-ci va cependant devoir faire face à des défis économiques et politiques majeurs.
Le Conseil d’État a rejeté ce mercredi les arguments avancés par les syndicats pour contester sur le fond ce texte au parcours chaotique, devenu un symbole politique. Le gouvernement peut souffler, mais les demandeurs d’emploi ont déjà commencé à voir fondre leurs droits.
Les négociations salariales dans le secteur de l’hôtellerie-restauration reprennent le 16 décembre, sous l’œil du gouvernement qui réclame des efforts pour enrayer la pénurie de personnel. Les représentants de salariés se sentent en position de force. Le patronat somme la puissance publique « de lui foutre la paix » et de ne pas interférer.
Depuis plusieurs semaines, des mobilisations autour des bas salaires éclosent dans des entreprises et des secteurs peu habitués aux mouvements sociaux. Mais ces contestations, bien que dépassant les chapelles syndicales et les secteurs d’activité, restent calfeutrées dans les murs de l’entreprise.
À la suite de notre enquête, le directeur général adjoint de Plon aurait été mis à pied par le groupe Editis. La patronne de la maison d’édition, Lise Boëll, qui fut longtemps l’éditrice d’Éric Zemmour, fait quant à elle l’objet d’une enquête interne, tout comme son autre adjointe.
Quelques mois avant d’être nommé à la direction de la maison d’édition Plon, Mickaël Palvin avait été licencié pour « faute grave » par son concurrent Albin Michel, après avoir fait l’objet d’une enquête interne pour harcèlement moral. Mediapart a recueilli les témoignages d’une dizaine de femmes.
Dans plusieurs directions régionales de l’entreprise, les représentants du personnel perçus comme trop remuants affirment subir des pressions et écoper de multiples sanctions. La justice est saisie. Second volet de notre enquête.