Notre dossier: Hollande, la fin dès le début
— Analyse
Rester une promesse : c’est le défi de François Hollande s’il veut conserver le pouvoir en 2017. Comme tout homo politicus néolibéral, il doit promettre encore et toujours en sachant très bien qu’il ne peut pas changer grand-chose pour cause de marchés financiers, de mondialisation, de construction européenne. Sa politique ? Une gestion des attentes non satisfaites.
Le mouvement contre la loi sur le travail se transforme en une défiance générale à l’égard des institutions politiques. Ne manquait plus que le scandale des Panama papers pour que la duplicité des élites provoque un véritable krach du discrédit : discrédit de la parole publique, de la démocratie.
Le succès de la pétition « Loi Travail : non, merci ! » et l'explosion du hashtag #OnVautMieuxQueCa dépassent l’enjeu du débat sur la loi sur le travail. Loin des conservatismes, les insurgés du hashtag rappellent que le travail est une planète où l'on se fait trop souvent humilier.
Notre dossier: Manuel Valls l’autoritaire
— Analyse
Avec la démission de Christiane Taubira, François Hollande se coupe de toute voix discordante au sein du gouvernement mais aussi de tous ceux qui, dans la société, jouent le rôle d’analyseurs. Ce désarmement intellectuel est souligné par les attaques de Manuel Valls contre « ceux qui cherchent des explications culturelles ou sociologiques au terrorisme ». Cet anti-intellectualisme tapageur ne nous protège en rien du terrorisme.
« La pire séduction du mal, écrivait Kafka, c’est la provocation au combat. » Voilà le piège du terrorisme. En décrétant l’état d’urgence, un tournant sécuritaire et une révision constitutionnelle, François Hollande est tombé dans ce piège avec le soutien unanime de la majorité et de l’opposition. Son choix conjugue une souveraineté affaiblie et un militarisme impuissant.
Finkielkraut, Zemmour, Onfray… : rebelles de papier au service des pouvoirs, leur omniprésence mérite qu’on s’y arrête car elle marque une nouvelle étape d’une mue entamée il y a plus de trente ans avec l’invention de l’intellectuel médiatique. Avec eux, les médias sont devenus le lieu du blanchiment des pires préjugés racistes, le paradis fiscal où se recycle l’argent sale du commerce xénophobe. Les uns s'alimentent des autres dans un affaissement généralisé du débat public.
Il y a une semaine, l'ex-ministre grec des finances Yanis Varoufakis était en France à l’invitation d’Arnaud Montebourg. J’ai eu la chance de le rencontrer, une occasion de dépasser le personnage-écran, narcissique et provocateur, que les médias ont construit et véhiculé dans le but de le décrédibiliser. C'est un homme chaleureux, ouvert à la discussion et préoccupé non seulement par l'avenir de son pays mais par celui de l'Europe.
Ce sont les moments historiques qui constituent l’Europe bien plus que les traités. Et la réponse de Bruxelles au "non" grec sorti des urnes le 5 juillet signe la faillite morale de l’Europe. L’euro est apparu non pas comme un instrument d’échange entre Européens, mais comme un totem au nom duquel on pouvait sacrifier les peuples.
Quelques jours avant le référendum, un conseiller important du gouvernement grec, au cœur des négociations avec Bruxelles, a reçu Mediapart. Il raconte les cinq mois du gouvernement de Syriza, les discussions avec les Européens, la situation catastrophique de la Grèce. Il détaille surtout la stratégie d'étouffement mise en place méthodiquement par l'Eurogroupe et l'asphyxie financière qui a détruit l'économie grecque. Voici le texte de cet entretien au long cours.
En annonçant dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 juin la tenue d’un référendum, Tsipras a fait voler en éclats le cadre juridique et comptable dans lequel voulaient l’enfermer les dirigeants de la zone euro. En soumettant aux citoyens grecs les mesures souhaitées par ses créanciers (Commission européenne, BCE, FMI), il a réintroduit le peuple souverain dans la négociation. Et mis au jour la guerre qui jusque-là se déroulait derrière le paravent des négociations.
Notre dossier: Manuel Valls l’autoritaire
— Analyse
Manuel Valls vole « en défense de l'esprit du 11 janvier ». Mais cet esprit s’est mué en une mêlée confuse, une danse macabre avec son cortège de masques grimaçants, de postures héroïques et de dénonciations. Et le tour de passe-passe s'opère: la restriction des libertés au nom de la défense de la liberté, les déclarations bellicistes au nom de la paix, une laïcité sacralisée et instrumentalisée. Décryptage.
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