Ancienne journaliste à l'Usine Nouvelle, au Monde, et à la Tribune. Plusieurs livres: Vivendi: une affaire française; Ces messieurs de chez Lazard, Rothschild, une banque au pouvoir. Participation aux ouvrages collectifs : l'histoire secrète de la V République, l'histoire secrète du patronat , Les jours heureux, informer n'est pas un délit.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Pour l'opinion publique, c'est une victoire politique de Nicolas Sarkozy: les banquiers, secourus par le gouvernement, ont accepté de renoncer à la part variable de leurs rémunérations pour 2008. Derrière l'annonce, de nombreuses zones d'ombre demeurent sur les réelles contreparties demandées par l'Etat en échange de l'apport de fonds publics. Ainsi, toute latitude demeure sur la distribution de stock-options, le versement de dividendes et la rémunération des traders...
Le président de la République a demandé jeudi aux banques de «prendre des engagements sur les dividendes à verser et sur les rémunérations des dirigeants». En réponse, le secteur bancaire rappelle le droit des sociétés: la politique des dividendes et des rémunérations est du ressort du conseil et des actionnaires. En langage décodé, cela ressemble à une fin de non-recevoir. A l'inverse de tous les autres gouvernements, l'Etat français a renoncé à demander la moindre contrepartie dans son plan de sauvetage bancaire. Il touche aujourd'hui les dividendes de ce choix politique.
Au moment où le gouvernement s'apprête à aider le secteur automobile, où le patronat promet de discipliner les rémunérations des dirigeants, le Medef se serait passé du cas Valeo. Le groupe d'équipements automobiles est très loin de se conformer aux exigences du code de bonne conduite édicté par l'Afep et le Medef. Son président, Thierry Morin, s'est fait accorder une augmentation salariale de 25% en trois ans. Il bénéficie d'un parachute doré de trois ans, qu'il peut toucher sans conditions et d'une retraite complémentaire versée sur un fonds britannique, dont le montant est inconnu. Pendant ce temps, Valeo est aux prises avec les pires difficultés. Le groupe a annoncé en décembre la suppression de 5.000 emplois dont 1.600 en France.
C'est le grand retour de Jean-Marie Messier. Discret depuis son départ de Vivendi en 2002, le banquier sort de sa réserve pour donner l'explication de la crise financière. Le jour où le ciel nous est tombé sur la tête se veut une critique sévère de toutes les dérives du capitalisme financier. Tout y passe: les produits incompréhensibles, les rémunérations exorbitantes, les règles comptables, l'appât du gain. Le monde financier est coupable. Mais pas les chefs d'entreprise et surtout pas lui! Parti pris.
«Madoff, c'est l'addition du snobisme et de la cupidité», explique un gestionnaire de fonds. Utilisant des grands noms du Bottin mondain, l'ex-président du Nasdaq a amené de riches héritiers, des patrons d'entreprise, des stars, à lui confier leur argent. Mais des gestionnaires de fortune se sont aussi laissé tenter, en passant par des circuits agréés par les autorités boursières au Luxembourg et en Irlande, et pilotés par de grandes banques, UBS et HSBC. Tous s'organisent pour demander des comptes.
Le gouvernement est prêt à apporter une nouvelle aide de 10,5 milliards d'euros aux banques françaises. Mais cette fois, il n'exclut plus d'entrer directement au capital en souscrivant des actions sans droit de vote. Officiellement, ce revirement est dicté par les marchés qui exigent des banques mieux capitalisées. En réalité, il permet de voler au secours d'établissements en grande difficulté: Natixis, les Caisses d'épargne et BNP Paribas.
Dans un entretien au Parisien, Pierre Gadonneix a avoué l'impensable: la France risque désormais de connaître de grandes pannes d'électricité. Cette situation est le fruit de la politique non maîtrisée d'ouverture du marché de l'électricité imposée par Bruxelles. La Commission européenne voulait casser les monopoles nationaux ou régionaux. Elle n'a fait naître qu'un oligopole européen, défendant ses seuls intérêts, organisant la raréfaction de l'offre pour obtenir un prix élevé. L'Europe doit désormais investir massivement.
Les enquêteurs du gendarme de la bourse viennent d'achever leur travail sur la communication du secteur bancaire pendant la crise financière. Toutes les banques ont plaidé les circonstances atténuantes qui expliqueraient certains manquements à leur devoir d'information au marché. Le rapport doit être rédigé fin mars. Sera-t-il édulcoré? C'est le premier test pour l'AMF, désormais présidée par Jean-Pierre Jouyet.
En dépit des aides massives accordées par les gouvernements au secteur bancaire, les banques ne semblent pas jouer le jeu. La banque centrale européenne a publié, mardi 30 décembre 2008, les chiffres de l'évolution de la masse monétaire et de la distribution de crédit dans la zone euro. Ils font apparaître une inquiétante stagnation de la distribution de crédits pour le secteur privé. Les crédits aux particuliers (consommation et immobilier) sont même en nette baisse. Si le resserrement du crédit se confirme, c'est l'étouffement assuré de l'économie.
Ce soir, Wall Street soldera ses comptes 2008. Une année où, soudain, l'impensable se produisit. Le 15 septembre, quand la banque Lehman Brothers se déclara en faillite, un mythe s'est écroulé: celui de Wall Street, de l'argent fou, de l'argent roi. Avant les économistes, des cinéastes avaient bien compris que quelque chose se passait dans ce monde. Une frénésie, un dérèglement. Ils ont su en capter une certaine réalité mais ont aussi participé à la construction du mythe. Démonstration en images.
C'est un jugement qui pourrait effrayer le monde patronal, s'il fait jurisprudence. Pour la première fois, deux dirigeants ont été condamnés à rembourser sur leurs biens propres des indemnités «indûment versées» à l'ancien PDG. Yves-René Nanot et Jean-Pierre Clamadieu , respectivement président et directeur général de Rhodia à l'époque des faits, doivent ainsi payer au groupe de chimie 2,1 millions d'euros , correspondant au golden parachute accordé à Jean-Pierre Tirouflet, au moment de sa démission en 2003.
Un gouvernement démissionnaire, un pays en pleine ébullition politique, un monde judiciaire en guerre ouverte contre l'exécutif, des actionnaires minoritaires qui crient à la spoliation: c'est le bilan d'une reprise à la hussarde de la banque Fortis par BNP-Paribas avec l'accord du premier ministre belge, Yves Leterme. En se proposant de sauver la première banque belge mais en imposant ses conditions, la banque française a tout le long de ce parcours manqué d'esprit de finesse. Récit.
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En hommage à Alain Le Garrec, ancien élu PS du 1er arrondissement, mort du Covid-19. A tous les élus, militants, petites mains négligées des appareils politiques, tombés lors des élections municipales, pour que vive la démocratie.
Le 6 février, Les Echos affirmaient sur leur site que l’ex-pdg de la Société générale avait gagné son procès en diffamation contre Mediapart. C’était faux. Le quotidien a depuis changé le titre mais pas le fond. A aucun moment, il n’est dit que Mediapart a été relaxé par la 17e chambre correctionnelle. Mise au point.
Au lieu de prendre les 16 millions de dollars de récompense qui lui étaient promis, un lanceur d’alerte, ancien responsable de la Deutsche Bank, préfère y renoncer et dénoncer la collusion entre le système financier et les autorités de contrôle. Afin que toute son action ne soit pas vidée de son sens. Respect.
A quoi s’engagent les candidats aux européennes ? Alors que la campagne européenne commence, plusieurs ONG (Attac, Finance Watch, le Secours catholique, Ccfd - Terre solidaire, l’institut Verblen) ont souhaité réunir mardi 6 mai plusieurs candidats aux européennes pour les interroger sur les propositions et les combats qu’ils seraient prêts à mener, s’ils étaient élus au parlement européen.
Les dirigeants européens n’en finissaient plus de se féliciter, jeudi. La mine réjouie, tous saluaient le grand succès du retour de la Grèce sur les marchés. Athènes avait réussi à lever 3 milliards d’euros auprès d’investisseurs internationaux, avec le soutien des grandes banques internationales, dont Goldman Sachs, JP Morgan et Deutsche Bank.