En comparant les façons de figurer le monde à travers les siècles et les continents, l’anthropologue Philippe Descola bouleverse l’histoire de l’art. Dans un essai publié en cette rentrée, Les Formes du visible, il fait de nouveau voler en éclats le « grand partage » entre nature et culture issu de la modernité occidentale.
Le dernier livre du polémiste d’extrême droite n’est pas sorti « en librairie », mais dans certaines librairies et dans les grandes surfaces. Non sans gêne, voire indignation.
Entretien avec les politistes Manuel Cervera-Marzal, auteur de l’ouvrage « Le Populisme de gauche. Sociologie de La France insoumise », et Arthur Borriello, spécialiste des mouvements populistes en Europe du Sud. Ils s’interrogent sur le destin de ces entreprises politiques, à l’heure où se clôt peut-être le « moment populiste » des années 2010.
Le nouveau roman de Nathacha Appanah,« Rien ne t’appartient », aborde ses thèmes fétiches : le deuil, les traumatismes, la double identité ou la dépression profonde. Avec maestria, l’autrice se balade dans des sujets très actuels et parfois épineux avec beaucoup de poésie. Ici, la littérature prime.
Dans un monde postapocalyptique et post-soviétique, Antoine Volodine s’attache à (d)écrire avec « Les Filles de Monroe » une brillante fantaisie sur la décrépitude des idéaux révolutionnaires. À moins qu’il ne s’agisse du naufrage de toutes les illusions.
Si vous doutez de la sincérité des médias quand ils parlent de films ou de livres produits par des maisons appartenant aux mêmes groupes qu’eux, si vous êtes agacés d’entendre la parole critique sur les œuvres monopolisée par les mêmes voix depuis trop longtemps, écoutez la nouvelle émission culturelle de Mediapart qui, pour son premier numéro, aborde trois films : « Le Genou d’Ahed » de Nadav Lapid, « Dune », réalisé par Denis Villeneuve, et « France » de Bruno Dumont.
La reprise d’« Iphigénie en Tauride » de Gluck au Palais Garnier, dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski, s'impose en classique prémonitoire. Le spectacle propose une thérapie familiale et planétaire face à toute extinction de l’espèce.
Qui étais-tu, « Bélhazar » ? Un excentrique ? un cancre ? un rebelle insolent ? Jérôme Chantreau enquête sur la mort de ce jeune homme de dix-huit ans, survenue lors d’un contrôle des forces de l’ordre, en 2013, dans son troisième et attendu roman, publié chez Phébus.
À Budapest pour quelques heures le 12 septembre, le pape François a tenté, par la seule force du verbe, de « désorbániser » l’Europe en délégitimant le premier ministre hongrois Viktor Orbán. L’exercice s’est avéré aussi salutaire que délicat.
Avec « D’Oncle », Rebecca Gislert signe un premier roman fantaisiste et monstrueux. Dans une écriture comme en apesanteur, l’autrice se penche sur une vie bringuebalante comme un mobile de Tinguely, toujours au bord de l’effondrement.
Avec « Les Mondes de l’esclavage », une cinquantaine d’universitaires documentent la diversité de l’esclavage, de la Préhistoire à nos jours. « Le passé esclavagiste n’est pas une autre histoire, et ce n’est pas une histoire des autres », préviennent-ils.
À l’occasion de la parution d’une somme de référence sur l’histoire des esclavages, entretien avec l’une des coordinatrices de l’ouvrage, l’historienne Cécile Vidal : « L’esclavage est très fréquemment sexuel ou conjugal, sur la très longue durée. »
À la suite d’accusations de violences sexuelles et d’une enquête interne, l’établissement a prononcé une sanction disciplinaire à l’encontre de l’enseignant, professeur de violoncelle, mais pas de licenciement pour faute grave. En cause : ses « méthodes d’enseignement ».
Un autre monde est-il encore possible, sinon en pire ? Vingt ans après le 11-Septembre, le slogan altermondialiste peut-il résonner avec la force et la conviction qu’il possédait au début du contre-sommet de Gênes, en juillet de cette même année 2001 ?
Le débat télévisé, en français, opposant les principaux responsables politiques canadiens, avant les élections du 20 septembre, n’était pas sans écho avec la situation française. Mais tel un miroir inversé : confiance en soi donc ouverture aux autres.
Les stigmates de l’épidémie de Covid-19 parmi les jeunes dessinent-ils des blessures susceptibles de cicatriser ou un épisode inédit de fracture générationnelle ? Un ouvrage collectif de sociologie tente de répondre à cette question.