L'EPR conçu par Areva et Siemens au début des années 2000 accumule depuis retards et fiascos, menant Areva à la faillite et menaçant d'emporter EDF à son tour.
Le voyage d’Emmanuel Macron en Chine a été l’occasion de célébrer à nouveau la coopération franco-chinoise dans le nucléaire : un protocole a été signé avec Framatome (ex-Areva) en vue de la construction d’une usine de retraitement de combustibles. Mais à quel prix ? Dans quelles conditions ? Depuis des années, la Chine est l’alibi de la filière nucléaire française pour cacher ses errements.
Après la première annonce de dérapage financier d’Hinkley Point, le gouvernement feint de découvrir les risques industriels et financiers qui sont attachés au projet nucléaire britannique porté par EDF. Il sait pourtant tout depuis longtemps. Macron président retrouve en héritage la gestion de Macron ministre.
L’ASN a finalement décidé de donner un avis favorable à la cuve de l’EPR de Flamanville. Tout en imposant un changement du couvercle d’ici à 2024, elle laisse le choix à EDF de démarrer ou non l’EPR en attendant. En refusant de trancher, l’autorité indépendante semble renoncer à la politique du zéro risque dans l'exploitation du nucléaire.
Malgré les incertitudes créées par le Brexit, le gouvernement et EDF veulent lancer le projet de construction de deux EPR. Le comité central d’entreprise du groupe est convoqué pour donner un avis sur ce projet contesté.
Le projet de construction de deux EPR en Grande-Bretagne suscite toujours autant d’opposition. Dans une très longue note, publiée par Mediapart, des ingénieurs d’EDF prônent le report du projet, estimant qu’il met en péril le groupe et le renouvellement du parc nucléaire français.
La Cour des comptes s’alarme du projet de construction de deux EPR en Grande-Bretagne. Selon son rapport publié le 10 mars, les finances d’EDF et même les finances publiques sont en péril. Elle critique l’expansion internationale hors de prix menée depuis les années 2000 par le groupe.
Pour les syndicats et de nombreux responsables d’EDF, c’est le projet de trop, celui qui pourrait faire couler EDF. La construction de deux EPR sur le site britannique d’Hinkley Point, même avec l’aide des Chinois, leur paraît dangereuse, tant industriellement que financièrement. Pourtant, le président d’EDF s’entête.
Derrière la chronique de cour sur le changement de président à la tête du groupe nucléaire, se joue un drame : Areva prend l’eau de toutes parts. Une recapitalisation de l’ordre de 1,5 à 2 milliards d’euros s’impose. Des coupes sombres s’annoncent. Même le sort du réacteur EPR paraît menacé.
Le groupe nucléaire annonce une perte d'environ 1,5 milliard d'euros cette année et des milliers de suppressions d'emplois. L'effondrement de la filière après Fukushima n'y est pas pour grand-chose. Areva solde le fiasco de l'EPR mais aussi l'acquisition, dans des conditions extravagantes, d'une société minière canadienne. La commission des finances de l'Assemblée enquête.
Le groupe nucléaire a annoncé 4,8 milliards d’euros de pertes en 2014. Un plan de restructuration, assorti de milliers de suppression d’emplois, est prévu pour sortir Areva de la faillite. Ce bilan est la chronique d’un naufrage annoncé de longue date. Osera-t-on pour une fois demander des comptes aux vrais responsables de ce désastre ?
Il devait être le joyau de la filière nucléaire française: l’EPR de Flamanville n’a jamais été si proche du crash, après l’alerte récente de l’autorité de sûreté sur les défauts de sa cuve. Une alerte grave qui vient se rajouter aux six années de retard et au triplement du coût. Depuis dix ans, industriels et État ont fait de ce réacteur un enjeu irrationnel de grandeur nationale. Chronique d’un aveuglement.
Le monde du nucléaire est en ébullition. Le gouvernement a perçu les difficultés de l'EPR et demande une réorganisation de la filière. François Roussely, ancien PDG d'EDF, a été chargé de mener une étude sur le sujet. Des batailles se profilent entre les différents intervenants, Areva et EDF en tête. Mais est-ce la bonne question? Ne vaut-il pas mieux se pencher sur le sort de l'EPR, qui tourne à la catastrophe industrielle?
Deux inspecteurs de l’Autorité de sûreté nucléaire, chargés du contrôle sur le chantier de l’EPR, futur réacteur en construction, et dans trois autres centrales en Normandie, ont subi pressions et menaces de leur direction, au profit d’EDF. Et au mépris de la sécurité.
Un rapport confidentiel de l’IRSN révèle de graves dysfonctionnements de pièces importantes de l’EPR de Flamanville (Manche). Ce document, que Mediapart publie intégralement, pointe « de multiples modes de défaillances aux conséquences graves » sur les soupapes de sûreté. Ces nouvelles anomalies viennent s’ajouter aux défauts de fabrication de la cuve du réacteur.
L'autorité de sûreté nucléaire a découvert de graves dysfonctionnements sur une machine au sein du bâtiment du futur réacteur nucléaire. Sommée de réagir, EDF a fait la sourde oreille. Jusqu'à ce que le ministère du travail lui ordonne d'agir en toute urgence le 13 décembre, selon des documents publiés par Mediapart.
Le décret d’autorisation de l’EPR expire en avril 2017. Si le réacteur ne peut être mis en service à cette date, le gouvernement pourra annuler son cadre réglementaire. Mais l’État s’est privé du pouvoir qui lui avait permis de fermer le surgénérateur Superphénix en 1997.