Après avoir conquis Canal+, CNews, Europe 1, « Paris Match » ou encore « Le Journal du dimanche », Vincent Bolloré a engagé, d’après nos informations, des négociations pour prendre le contrôle du « Figaro ». Au risque de relancer les polémiques sur la concentration des médias au profit des puissances d’argent.
Tôt le matin, Julien Migaud-Muller présente sur BFMTV l’émission la plus regardée de France. La journée, il prodigue des conseils en communication à des chefs d’entreprise et des politiques. Un partenariat « gagnant-gagnant » selon l’intéressé, mais en contradiction avec le discours officiel de la chaîne.
L’immense empire de presse que Vincent Bolloré constitue et qu’il met au service d’une candidature d’extrême droite souligne l’intense danger auquel conduit une concentration toujours plus accentuée des médias. Le débat autour des critères anticoncentration s’en trouve relancé.
Plus de 50 médias indépendants ont lancé un appel aux citoyens pour leur demander de soutenir la presse libre. Face aux médias dominants, dont ceux du milliardaire Bolloré, l’initiative constitue un formidable sursaut démocratique qui ne doit pas rester sans lendemain.
La chaîne de Vincent Bolloré a participé le 22 octobre à une formation de l’Institut des hautes études du ministère de l’intérieur à destination du corps préfectoral. Embarras Place Beauvau.
En plaçant des personnes de confiance à la tête du « JDD » et de « Paris Match », le milliardaire renforce son empire et l’arrime davantage à l’extrême droite, pour faire campagne en faveur d’Éric Zemmour. Le procédé fait penser à l'asservissement de la presse des années 1930.
Trois mois après avoir renoncé à sa commandite, Arnaud Lagardère a perdu le contrôle de son groupe : Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, a annoncé le lancement d’une OPA sur Lagardère, avec le soutien des principaux actionnaires. Jamais une telle concentration horizontale et verticale n’a été réalisée dans le monde des médias et de la communication. Un signe supplémentaire de notre effondrement démocratique.
En annonçant qu’il va apporter une partie de ses actifs dans la presse à un fonds de dotation, le milliardaire a voulu faire croire qu’il désirait œuvrer à un renforcement de l’indépendance du « Monde » et de « L’Obs ». Mais les statuts lui confèrent l’essentiel des pouvoirs, lesquels profiteront ultérieurement à ses héritiers.
Vincent Bolloré est en passe d’arrimer Europe 1 à sa chaîne CNews, qui est devenue un instrument de propagande en faveur d’une fascisation des esprits. Cette opération, qui intervient après l’annonce du rapprochement TF1-M6, dessine le paysage sinistre d’un audiovisuel que la puissance publique abandonne aux puissances d’argent et à la droite radicale.
Le milliardaire joue les mécènes en apportant Libération au Fonds de dotation pour une presse indépendante (FDPI) mais, en réalité, la structure créée pourrait contrevenir aux règles fiscales, et le montant de la réduction d’impôt espérée par SFR aurait été massivement gonflé.
Le projet de fusion des groupes TF1 et M6 constitue une atteinte grave aux règles anti-concentration et au pluralisme. Il est aussi le révélateur du laxisme de la puissance publique, qui abandonne le secteur audiovisuel aux puissances d’argent et à la droite radicale.
Unanimes, les personnels du quotidien protestent contre un éditorial s’appliquant à défendre Nicolas Sarkozy au lendemain de sa condamnation. Le geste retient d’autant plus l’attention que de nombreux médias, pratiquant un journalisme de connivence, ont l’habitude de faire le carré autour des puissants.
Les débats à la Chambre des députés de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et de la parole permettent de mesurer la grave régression démocratique que constitue le système de comparution immédiate voulu par Emmanuel Macron dans le cadre du projet de loi sur les principes républicains.
Le projet de cession du journal à un fonds de dotation inquiète la rédaction. Parce que le volet financier apparaît fantaisiste. Et que le montage juridique – risqué – pourrait permettre à Patrick Drahi de profiter d’une vaste défiscalisation.
Si les pratiques de l’ancien chef des services secrets intérieurs Bernard Squarcini ont été tolérées, voire encouragées, chez LVMH, c’est qu’elles s’inscrivent dans une culture. La construction du premier empire mondial du luxe est ponctuée de coups fourrés, de coups tordus. L’envers du décor moins présentable de la deuxième fortune mondiale.
Dans le premier épisode de sa série « Le Squale, opérations secrètes », Mediapart révèle que la présidence de LVMH a directement demandé à pouvoir « infiltrer » le journal indépendant Fakir afin de l’espionner en temps réel. L’opération a été pilotée par Bernard Squarcini, qui ne souhaite pas faire de commentaire. Le groupe LVMH non plus.