Contrat de travail, protection des salariés, licenciement, prud’hommes, droit syndical : le gouvernement d’Emmanuel Macron a modifié par ordonnances le code du travail. Retrouvez tous nos reportages et analyses sur cette réforme, menée au pas de charge, qui va bouleverser tous les équilibres du monde du travail.
Les députés votent ce mardi 28 novembre la ratification des ordonnances réformant le code du travail, la libération du processus de « destruction créatrice » tant souhaité par Emmanuel Macron.
Plus le nombre de manifestants s’amenuise, plus la situation apparaît crûment. Les syndicats, coincés entre les ordonnances et de futures réformes aux contours flous, paient au prix fort leurs stratégies divergentes.
La CGT a manifesté ce jeudi, seule avec l'union Solidaires. Face à un gouvernement inflexible sur sa volonté de réformer, le syndicat souhaite s'afficher comme une force d'opposition incontournable. Mais qu'y a-t-il à gagner, au sein d'un paysage syndical si divisé ?
Après les routiers, la fédération CGT des ports et docks a signé un deuxième accord « dérogatoire » avec le patronat pour que les ordonnances Macron ne s’appliquent pas en totalité aux salariés du secteur.
Les syndicats ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes mardi, en France, pour défendre la fonction publique. Dans la rue, les manifestants ont dénoncé les mesures d'austérité du gouvernement et l'état du service public. Mais ils sont divisés pour la suite.
Le calendrier est très serré mais la CGT va multiplier les recours devant le Conseil d'État contre les ordonnances Macron. FO pourrait faire de même et attend deux décisions du Conseil constitutionnel sur la précédente loi El Khomri.
Loin d’avoir calmé le jeu, le gouvernement a remis les routiers sur le chemin de la grève. Les syndicats ont découvert que l’indemnité de « frais de route », essentiels pour les salariés, entrait dans le champ des ordonnances. La CFDT, majoritaire dans le secteur, appelle à la grève le 10 octobre.
Montée en puissance des contrats précaires, prédominance des règles les moins avantageuses... Avec la réforme signée vendredi 22 septembre, les salariés ne seront plus défendus par un solide contrat de travail, garantissant leurs droits et leurs protections.
Les ordonnances signent la fin du comité d’entreprise, du CHSCT et des délégués du personnel, fondus dans une instance unique, aux contours flous. En réduisant le recours à l’expertise pour les salariés, la capacité de riposte syndicale aux plans des directions est singulièrement affaiblie.
La CFDT et la CGT se retrouvent au moins sur un constat: les ordonnances organisent le contournement des représentants syndicaux dans l’entreprise. Ce qui les menace directement.
Se mobiliser, juste avant l’échéance. Ce jeudi 21 septembre, des dizaines de milliers de manifestants ont arpenté les rues pour la deuxième fois en dix jours, la veille de la présentation en conseil des ministres des ordonnances réformant le droit du travail. Les cortèges étaient plus clairsemés que la dernière fois, le 12 septembre, notamment à Paris. Pas de quoi ébranler Emmanuel Macron, qui a fait savoir qu’il signerait les ordonnances dans la foulée du conseil des ministres. Mais l’occasion de prendre date contre le bouleversement des règles protégeant les salariés en France, et de relever la présence grandissante des cortèges CFDT, FO, CFE-CGC et Unsa.
Les canuts inventèrent, au XIXe siècle, un modèle singulier d’économie politique, où l’autonomie des travailleurs, la démocratie de la « fabrique » et les besoins de l’industrie savaient se conjuguer. C’est ce récit éclairant, à l’heure de la mise en cause du droit du travail, que retrace l’historien Ludovic Frobert.
En cette rentrée sociale, le FN est réduit au silence par son refus de battre le pavé. On ne verra pas de sitôt le parti lepéniste, coincé entre détestation des syndicats et orientations néolibérales, manifester son rejet des ordonnances sur le travail.
La première mobilisation sous la présidence Macron contre les ordonnances réformant le code du travail a rassemblé entre 223 000 et 400 000 personnes en France. Une réussite qui n'est que le début d'une série de manifestations.
À Toulouse, jeunes et étudiants étaient bien présents dans la manifestation mardi après-midi. Remontés contre « le gouvernement Macron et son monde », affûtés sur le contenu des ordonnances de la loi travail, ils ont promis de revenir plus nombreux le 21 septembre.
L’appel à la grève et à la manifestation lancé par la CGT et ses alliés (Sud-Solidaires, FSU, Unef…) contre les ordonnances réformant le code du travail va prendre corps dans la rue le mardi 12 septembre. La France insoumise, de son côté, s’affirme comme une force d’opposition capable de mobiliser également.