Mediapart révèle qu'une plainte pour fraude fiscale a été déposée par Bercy à l'encontre du député Thierry Solère, l'homme auquel Les Républicains ont confié l'organisation de leur primaire.
Le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, porte-parole de François Fillon, est rémunéré depuis 2011 par l'entreprise Chimirec, condamnée pour traitement frauduleux de déchets pollués.
L'enquête du parquet national financier sur les salaires de la famille Fillon se poursuit, et un classement sans suite est exclu. Que l'affaire soit confiée au tribunal correctionnel ou à un juge d'instruction, le candidat à la présidentielle n'est plus maître de son destin.
De nouveau confronté à la fronde d’une partie des parlementaires LR, François Fillon a rappelé à ses troupes qu’il n’y avait « pas de solution alternative » à sa candidature. Un peu court, pour remobiliser son camp en plein désarroi.
L’affaire Fillon est un naufrage. Le naufrage d’un homme et le naufrage d’un système politique auquel il appartient depuis 35 ans. Car aujourd'hui, l’élection au suffrage universel ne suffit plus à donner la légitimité pour gouverner.
En meeting à Poitiers, François Fillon a de nouveau dénoncé « l’attaque impitoyable » dont il se dit victime, devant une salle chauffée à blanc contre les journalistes. Empêtré dans les affaires, mais déterminé à poursuivre sa campagne, le candidat LR renoue avec les grandes heures du sarkozysme.
François Fillon a dû révéler le 6 février qu’Axa avait été client de sa société 2F Conseil. Embarrassé, le groupe d’assurances a reconnu lui avoir versé 200 000 euros entre mi-2012 et mi-2014. L’ancien premier ministre l’aurait aidé « à ouvrir des portes à Bruxelles et à Berlin » dans le cadre de la discussion concernant la directive de régulation sur les assurances. Comment justifier une telle activité avec un mandat parlementaire ? Le conflit d’intérêts est patent.
Pour justifier le travail de Penelope Fillon, l’avocat du candidat LR a assuré que la permanence du député de la Sarthe se trouvait à son domicile. Faux, c'est à l'hôtel de ville que travaillaient les attachés parlementaires locaux.
« Droit dans ses bottes » comme l’était Juppé en 1995, Fillon a voulu démontrer à son camp qu’il n’y avait pas d’autre choix possible : ce sera lui et personne d’autre. Qui dit plan B dit « plan Bérézina », assure-t-il.
Emploi de sa femme et de ses enfants, commissions occultes perçues lorsqu’il était sénateur, activités de conseil... François Fillon n’a pas levé, loin de là, tous les doutes sur les affaires autour de sa candidature.
François Fillon a présenté ses excuses aux Français, mais il dénonce dans la foulée « le lynchage » dont il ferait l’objet de la part des médias. Il regrette « profondément » les faits, et s’indigne en même temps qu’on ait pu les faire connaître…
François Fillon a mis en question la neutralité et l'impartialité du parquet national financier, créé après l'affaire Cahuzac. Un contre-feu qui n'ira pas loin.
Dans l’affaire Fillon, une certaine droite a révélé ce qu'elle s’emploie si bien à dissimuler : une culture patriarcale si profondément ancrée qu’elle semble n’en avoir même plus aucune conscience.
Ce week-end, en pleine affaire Fillon, des militants LR se sont mobilisés pour dire : « Non à la chasse à l’homme ! » Mediapart a suivi une équipe en plein tractage dans le XVIIe arrondissement de Paris. Réactions entre soutien, colère et inquiétude.
François Fillon s’est entouré depuis toujours d’une fidèle garde rapprochée. Après 2012, nombre de ses collaborateurs ont été « placés un peu partout chez ses amis ».