Produit des laboratoires Servier de 1976 à 2009, le Mediator aurait provoqué entre 500 et 1 500 morts. L’affaire a commencé en 2010, avec la révélation de l’aveuglement des autorités sanitaires. Près de dix ans plus tard, se tient le procès tant attendu. Retrouvez nos articles.
Le groupe Servier qui a commercialisé le Mediator, un médicament utilisé comme coupe-faim accusé d’avoir provoqué de graves lésions cardiovasculaires, a été condamné mercredi en appel à une amende totale de plus de 9 millions d’euros et à rembourser plus de 415 millions d’euros aux organismes de sécurité sociale et mutuelles.
Le procès en appel du scandale sanitaire lié à l’antidiabétique des laboratoires Servier débute ce lundi après-midi à Paris et devrait durer six mois. À l’issue du jugement de première instance, les victimes avaient déploré qu’aucune peine de prison ferme n’ait été prononcée à l’encontre des anciens responsables ou consultants du laboratoire.
L'entreprise a été condamnée pour homicides et blessures involontaires et pour tromperie aggravée. Mais les victimes déplorent qu'aucune peine de prison ferme n’a été prononcée à l’encontre des anciens responsables ou consultants du laboratoire qui a commercialisé l’anti-diabétique déguisé en coupe-faim.
Le parquet a requis trois ans de prison ferme contre l’ancien no 2 de Servier et plus de 15 millions d’euros d’amende pour le laboratoire. Les avocats des parties civiles demandent en plus un milliard d’euros pour indemniser les victimes et atteindre financièrement l’entreprise.
Un enregistrement inédit d’une réunion de la commission d’autorisation de mise sur le marché de la police sanitaire a été entendu au procès. Ses experts, par ailleurs consultants pour le laboratoire Servier, assistaient aux débats sur le Mediator.
Le procès aborde la question du « trafic d’influence » imputé au producteur du Mediator. D’anciens hauts responsables de l’agence du médicament sont jugés pour avoir reçu des milliers d’euros en échange de conseils donnés à Servier, notamment pour obtenir des autorisations de mise sur le marché. La police sanitaire a maintenu celle du coupe-faim jusqu’en 2009, malgré ses dangers.
L’ancien ministre de la santé Xavier Bertrand, auditionné ce jeudi 6 février comme témoin au procès du Mediator, a justifié l’inaction des politiques. Lui-même aurait très bien pu dérembourser l’antidiabétique déguisé en coupe-faim avant son interdiction actée en 2009. La défense du laboratoire Servier n’a pas brillé dans sa tentative de partager les torts dans ce scandale sanitaire.
La défense de Servier n’a eu d’autre choix que de s’excuser, mercredi 11 décembre, pour la première fois depuis que le laboratoire comparaît pour homicides et blessures involontaires. Le tribunal, jour après jour, encaisse les témoignages des victimes du Mediator et des familles de celles présumées mortes à cause du produit de l'entreprise fondée par Jacques Servier.
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1995 et 1997 sont les deux grands rendez-vous ratés de l’Agence du médicament d’accomplir sa mission : retirer le Mediator du marché et ainsi sauver des vies. Ses anciens responsables justifient péniblement leur passivité et l’interdiction tardive du produit de Servier en 2009. Si la négligence est prouvée, l’Agence risque une condamnation pour homicides et blessures involontaires.
La pneumologue brestoise a désarmé la défense du laboratoire Servier, producteur du coupe-faim, ce 16 octobre, trois semaines après le début du procès fleuve du Mediator. Irène Frachon a porté haut la voix des victimes, venues en nombre applaudir son témoignage.
Le tribunal est entré mardi dans le vif du sujet. L’inspecteur général des affaires sociales, Aquilino Morelle, a accablé le laboratoire Servier qui lui a reproché en réponse d’avoir protégé l’Agence du médicament et les politiques.
Le procès du plus important scandale sanitaire depuis celui du sang contaminé s’ouvre enfin pour six mois à Paris. Sur le banc des accusés, Servier, fabricant du Mediator. Mais aussi l’Agence du médicament et des experts, parfois payés par le laboratoire. Face à eux, 2 684 parties civiles.
La pneumologue, lanceuse d’alerte dans l’affaire du Mediator, attend depuis dix ans le jugement au pénal du laboratoire Servier. Et depuis douze mois, elle ne prend plus aucun congé pour pouvoir assister aux audiences.
Partie sur des chapeaux de roues en 2011, l’instruction du dossier Mediator s’est embourbée et l’affaire ne sera probablement pas jugée avant 2019. En ciblant la responsabilité du groupe Servier et en évacuant celle de l’administration et des politiques, la justice a-t-elle fait le bon choix ? Ou s’est-elle condamnée à échouer ?
L’ancien conseiller politique de François Hollande sort un livre, L’Abdication, accompagné d’un plan com’ magistralement mené : plus personne ne parle de son conflit d’intérêts. Il affirme faussement que c’est François Hollande qui a fait fuiter à Mediapart l’histoire de son cireur de chaussures. Et il réinvente son parcours politique.
Le fabricant du Mediator vient d’annoncer qu’il cesserait en août 2017 de commercialiser le Protelos, traitement de l’ostéoporose dénoncé depuis des années comme inutile et dangereux.