Plus d’un million d’Algérois ont battu le pavé, vendredi 8 mars, en scandant d’une seule voix « non au cinquième mandat » d’Abdelaziz Bouteflika, ou encore « Algérie, une république et non un royaume ». En cette journée du 8 mars pour les droits des femmes, les Algériennes avaient troqué les roses et les cérémonies folkloriques contre les cris de colère pour la dignité.
Il faut probablement compter en millions le nombre d’Algériens qui, ce 8 mars, se sont approprié les rues et les espaces publics de la quasi-totalité des villes algériennes. Cette mobilisation jamais vue, souvent conduite par des femmes, a pris des airs d’immense fête pacifique et révolutionnaire. Le pouvoir a ce vendredi comme disparu.
Pour la psychanalyste Karima Lazali, auteure d’un ouvrage sur les traumatismes psychiques liés à la colonisation, la mobilisation citoyenne en Algérie s’explique aussi par le refus d’« afficher un chef d’État malade et vieillissant pour cacher le véritable lieu du pouvoir ».
Alors qu’une nouvelle journée de manifestations baptisée « le jour de la chute finale » s’annonce, le clan Bouteflika perd des soutiens. État des lieux des clans au pouvoir et des défections.
Face à la candidature factice d’un président incapable de gouverner, absent et muet, ainsi qu’à la colère d’un peuple qui refuse cette mascarade, l’Élysée et le Quai d’Orsay avaient le choix entre garder le silence, c’est-à-dire apporter un soutien inavoué au régime, ou prendre position, ce qui les exposait à l’accusation d’ingérence. Leur choix a donc été de s’exprimer sans rien dire.
L’économiste El Mouhoub Mouhoud revient pour Mediapart sur les racines économiques et sociales de la révolte algérienne. Il dénonce la procrastination du régime Bouteflika qui n’a cessé d’ajourner les réformes structurelles, enfonçant le pays dans une impasse.
Ce serait peu de dire que le Maroc s’intéresse à ce qui se passe actuellement en Algérie. Pouvoir, journalistes, militants et simples citoyens ont depuis quelques semaines les yeux rivés sur l’autre côté de la frontière, fermée depuis bientôt un quart de siècle. Avec cependant des regards différenciés.
La communauté algérienne d’Île-de-France était mobilisée ce dimanche 3 mars place de la République à Paris. La limite pour le dépôt des candidatures à la présidentielle du 18 avril tombe ce soir à minuit.
La contestation continue de s’amplifier en Algérie contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika qui fête ce samedi 2 mars ses 82 ans. Des centaines de milliers de manifestants ont déferlé à travers le pays et battu les records de mobilisation, acculant ainsi le pouvoir algérien dans une impasse à moins de trois jours de la date limite du dépôt des candidatures à la présidentielle.
Alger a vibré vendredi au son de la colère contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. Une marée humaine a déferlé au cœur même de la capitale, en scandant : « Non au cinquième mandat » ou « L’Algérie est une république et non un royaume ». Malgré son caractère pacifique, la marche a été émaillée par des heurts entre la police et les manifestants qui voulaient rejoindre le siège de la présidence.
La capitale algéroise a offert ce 1er mars une nouvelle démonstration de force, continuant à braver l’interdit formel de manifestation depuis 2001. Quadrillée par un important dispositif sécuritaire, la foule, des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, s’est densifiée au fil des heures. Le photographe algérien Fethi Sahraoui nous raconte cette nouvelle mobilisation historique, en noir et blanc et en format carré.
Le président algérien est toujours quelque part dans une clinique en Suisse pour des examens médicaux et annoncé candidat à un cinquième mandat tandis que le pays se prépare à une nouvelle journée de mobilisation historique à deux jours de la date limite de dépôt des candidatures à la présidentielle.
Alors que les manifestations se multiplient en Algérie contre « un cinquième mandat de la honte » du président Abdelaziz Bouteflika et qu’un nouvel appel à manifester a été lancé pour ce vendredi, après la prière, le sociologue Aissa Kadri et le politologue Mohamed Hennad décryptent la situation.
Dans la banlieue sud d’Alger, la colère gronde à l’égard du clan présidentiel, qui « joue dangereusement avec le destin de la nation ». Un reportage paru dans le quotidien El Watan, que nous republions.
Des centaines de milliers d’étudiants sont sortis dans les rues de dizaines de villes algériennes, mardi 26 février, pour exprimer leur refus d’un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, après la présidentielle du 18 avril. Un reportage paru dans le quotidien El Watan, que nous republions.
Des centaines d’Algériens et d’Algériennes se sont réunies dimanche 24 février en plein cœur de Paris pour dire non à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Pendant ce temps-là, leurs frères et sœurs de l’autre côté de la Méditerranée ont continué à briser le mur de la peur en défilant à l’appel, cette fois, du collectif citoyen Mouwatana.
À Alger, où les manifestations sont interdites, ils étaient moins nombreux que vendredi, notamment à cause de l’impressionnant dispositif policier qui les a contenus et empêchés d’avancer. À deux mois de la présidentielle et à dix jours de la date limite du dépôt des candidatures, face à ce soulèvement inédit et majeur, le clan Bouteflika à deux options : passer en force au risque de l’implosion ou sortir du chapeau un autre candidat.