Les mots caractérisant les phénomènes migratoires apparaissent ces derniers mois investis de nouvelles significations. Relayés dans l'espace public, ils alimentent les peurs, fabriquent de l'exclusion et confortent l'approche sécuritaire privilégiée par les autorités européennes.
Au Danemark, les demandeurs d'asile sont immédiatement nourris et logés par les pouvoirs publics. Néanmoins, isolés, beaucoup n'ont pas de contact avec la société qui les accueille. Créé via Facebook il y a quelques mois, Venligboerne, pour « Habitants amicaux », rassemble 22 000 membres dans tout le pays. Ce mouvement de citoyens solidaires s'est fixé une mission : faire en sorte que les réfugiés et les Danois se rencontrent et partagent des expériences communes.
Depuis que la Hongrie a annoncé son projet de clôture à la frontière avec la Serbie, les tabloïds belgradois et des élus locaux jouent sur la peur. Il y aurait parmi les migrants des « terroristes » de l’État islamique, ou des porteurs du virus de la fièvre Ebola… Reportage à Zajecar, en Serbie orientale, où « 40 000 migrants » étaient attendus. Dans le cadre du projet Ouvrez l'Europe #OpenEurope, Mediapart poursuit sa tournée des frontières des Balkans.
En échange de la « sécurisation » du port de Calais et du tunnel sous la Manche, la France accepte de surveiller les frontières de la Grande-Bretagne à sa place. Entre Vintimille et Menton, les policiers multiplient les contrôles au faciès pour décourager les passages de réfugiés débarqués en Europe viala Méditerranée. Des Alpes-Maritimes au Calaisis, Bernard Cazeneuve assume ce nouveau rôle de garde-barrière, quitte à enfreindre quelques principes juridiques européens.
Au lendemain du naufrage survenu le mercredi 5 août au large des côtes libyennes, les garde-côtes italiens annoncent 370 rescapés. Le bateau qui transportait au moins 600 migrants a chaviré, puis coulé.
Sur fond d'afflux d'exilés en Europe, la réforme de l'asile en France vient d'être publiée au JO. Elle prévoit de raccourcir les délais et de réorganiser l'hébergement. Passage en revue des principales modifications.
Les réactions politiques se multiplient après la mort de neuf migrants en moins de deux mois, lors de tentatives pour rejoindre l’Angleterre. Afin de rajouter des obstacles entre les migrants et les voies du tunnel sous la Manche, des barrières s'érigent.
Après avoir été réveillés par surprise ce mercredi, 250 exilés ayant trouvé refuge devant la Halle Pajol à Paris ont été relogés dans des centres d'hébergement. Mounir vient du Mali. Il raconte ses trois premières semaines en France dans ce campement sans eau ni toilettes.
Des dizaines de milliers de Syriens se sont réfugiés à Istanbul. Ils s'y installent, ouvrent commerces et ateliers, ou n'y font qu'une halte de quelques mois, le temps de gagner de l'argent pour passer en Europe. La Turquie accueille deux millions de réfugiés et leur coexistence avec les Turcs n'est pas toujours facile. Reportage.
À la frontière entre la Grèce et la Macédoine, les réfugiés syriens s'organisent pour tenter d'échapper aux mafias locales. En l'absence de soutien des autorités européennes, ils encourent d'innombrables dangers. Un reportage publié par le quotidien grec Efsyn, partenaire de notre projet Ouvrez l'Europe #OpenEurope.
La Hongrie est pour les migrants syriens, afghans, irakiens et pakistanais une nouvelle porte d’entrée vers l’espace Schengen et l’Union européenne, à la sortie des routes des Balkans. Le pays n’a jamais eu affaire à autant de demandes d’asile : plus de 70 000 pour les six premiers mois de l'année 2015, contre seulement 43 000 en 2014, déjà considérée comme record. Dépassées, les autorités locales gardent encore leur calme même face aux ordres de plus en plus restrictifs venus de Budapest. Reportage entre Kanjiža et Subotica (Serbie), Ásotthalom et Szeged (Hongrie), de part et d’autre de cette frontière que le gouvernement conservateur de Viktor Orbán annonce vouloir clôturer sur toute sa longueur (175 km).
Karen Akoka, maître de conférences en sciences politiques à Paris Ouest, membre du Gisti, et Emmanuel Blanchard, président de Migreurop, reviennent sur les tragiques événements de ces derniers mois. Débat vidéo.
À Vintimille, où sont bloqués quelque 250 migrants, la solidarité est principalement italienne. Ce qui n’empêche pas la mobilisation de plusieurs associations musulmanes françaises, parfois créées ad hoc, et de nombreux dons individuels. Un objectif : offrir un moment de répit.
Des campements, des conditions de vie insalubres et indignes, de la répression policière, des expulsions, des morts... Entre 1999, année d'ouverture d'un centre d'accueil pour les immigrés sans papiers à Sangatte, et 2015, rien de nouveau en dépit du nom du lieu dans lequel s'entassent aujourd'hui quelque 2 000 migrants : la New Jungle. C'est ce que montre magistralement le travail photographique d'Olivier Jobard, qui, depuis 2001, se rend régulièrement à Calais et dans les environs.
Quatre ONG ont lancé mardi dernier une grande opération humanitaire à Calais afin que les campements de migrants soient au moins aux normes de « n'importe quel camp de réfugiés dans le monde ».
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