Depuis le 1er juillet, Mediapart a lancé une opération spéciale en partenariat avec neuf journaux européens et tunisien ainsi qu'avec plusieurs grandes associations et ONG.
Pour les réfugiés fuyant leur pays, l'exil est une nécessité s'ils veulent survivre. Mais quel repos trouvent-ils à leur arrivée ? Mediapart a demandé au psychologue clinicien Omar Guerrero, qui reçoit des patients, adultes et enfants, au centre Primo-Levi à Paris, de décrire les maux avec lesquels vivent ces personnes débarquées par centaines de milliers sur les côtes européennes cette année.
La Turquie n'apparaît plus aussi accueillante qu'avant pour les réfugiés venus de Syrie. Selon Amnesty International, plusieurs centaines d'exilés seraient envoyés dans des centres de détention en toute illégalité avant d'être expulsés dans des zones de conflits.
Après des mois de tensions autour du maintien de la Grèce dans la zone euro, Athènes est à nouveau pointée du doigt à Bruxelles. Incapable de gérer ses frontières et d'enregistrer correctement les migrants, la péninsule hellénique ne satisferait pas aux conditions de l'espace Schengen.
En proposant de supprimer Frontex et de créer un corps européen de gardes-frontières et gardes-côtes, Bruxelles plaide pour un transfert de souveraineté des États membres vers une nouvelle agence.
Dans les Balkans, les frontières s'ouvrent devant les réfugiés en fonction de leur nationalité. Ce filtrage contrevient à la Convention de Genève. Des Iraniens bloqués en Grèce se cousent les lèvres en signe de protestation. L'UE se tait mais Manuel Valls l'appelle à ne plus accueillir de migrants.
Comme prévu, une enveloppe de trois milliards d’euros sera versée pour qu’Ankara « améliore la situation socio-économique » des 2,2 millions de réfugiés syriens sur son sol. Les négociations pour l’adhésion de la Turquie à l’UE seront, elles, « redynamisées ».
Officiellement, il ne sera question que d'une chose, lors du sommet UE-Turquie à Bruxelles dimanche : transformer ce pays voisin de l'UE en un État tampon pour bloquer le passage de migrants vers l'Union. Mais le contexte particulièrement tendu complique la rencontre.
L'État islamique avait toujours promis d'utiliser les migrants comme une « arme psychologique » contre l'Europe. C'est chose faite depuis qu'il est établi qu'un kamikaze a emprunté la route des Balkans. En France, et partout en Europe, les amalgames entre réfugiés et terroristes se multiplient.
Plus de quatre-vingts personnes sont mortes noyées ces dix derniers jours au large des îles grecques. De nombreuses voix à Athènes en appellent à ouvrir le mur de l'Evros, érigé fin 2013 par le gouvernement de droite de Samaras sur les 12 km de frontière terrestre qui séparent la Grèce de la Turquie.
Un nouveau sommet réunit, dimanche à Bruxelles, des pays de l'UE ainsi que la Macédoine et la Serbie. Près de 700 000 réfugiés ont emprunté, depuis le printemps, la «route des Balkans». Mais ce corridor, qui mène de la Turquie à l'Autriche et l'Allemagne, est sur le point de se fermer, alors que l’hiver approche.
En un an, le nombre de migrants a doublé dans la «New Jungle»: six mille personnes y vivent dans des conditions épouvantables. Dans cette région où Marine Le Pen est tête de liste, la maire LR de Calais, Natacha Bouchart, n'hésite pas à dire que les migrants sont une «richesse culturelle» tout en les reléguant dans une ancienne décharge. Entre gestes de solidarité quotidiens et manifestations bras tendus, la ville est pleine d'ambivalences.
Mediapart lance “Mediafact”, une émission de décryptage du discours politique. Pour cette première, la rédaction a passé en revue les plus gros mensonges proférés ces dernières semaines à droite comme à gauche sur les réfugiés.
Pendant que les réfugiés affluent en Europe, des élections se tiennent dans plusieurs pays européens. À l'image de la Suisse, où l'UDC vient de l'emporter, les partis de droite, les formations populistes et d'extrême droite font de cette crise le centre de leurs campagnes électorales.
Frontière sud de l'Europe oubliée des médias, le Maroc, en bon gendarme de Bruxelles, a toujours mené la vie dure aux migrants qui voulaient pénétrer les enclaves espagnoles. Les réfugiés syriens n'y échappent pas. Depuis des mois, des dizaines de familles sont coincées à Nador, ville du nord-est marocain, frontalière de Melilla, dont on ne sort pas non plus.
Il lui aura fallu un mois et trois jours pour rejoindre la Norvège depuis la Syrie. Wissam, un enseignant qui a fui la guerre, a raconté son périple à Mediapart. Aujourd'hui en sécurité, sa priorité est de retrouver sa femme et ses enfants restés derrière lui à Hama.
Le mur de barbelés dressé pour fermer la frontière avec la Serbie est aisément contourné. Jamais autant de migrants n’ont traversé la Hongrie, plus de 70 000 depuis que ce pays est officiellement bouclé ! Passés par la Croatie, les réfugiés sont aussitôt conduits vers l'Autriche par les autorités hongroises.