Dix ans après le début de la révolution, le dictateur Bachar al-Assad est toujours à la tête de la Syrie. Dix ans marqués par la mort de centaines de milliers d’habitants, l’exil d’un tiers de la population, l’emploi d’armes chimiques et l’impuissance internationale, et encore le terrorisme de l’Etat islamique. Retrouvez ici nos principaux articles sur cette décennie noire.
L’écrivain Yassin al-Haj Saleh, figure de la dissidence syrienne exilé à Berlin, lutte pour que l’impunité cesse. Entretien, aux côtés des écrivaines Justine Augier et Souad Labbize.
Une plainte pour « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre », visant des attaques chimiques perpétrées en 2013 en Syrie et imputées au régime de Bachar al-Assad, a été déposée au tribunal judiciaire de Paris.
Grâce au principe de « compétence universelle », la justice allemande a condamné mercredi 24 février Eyad al-Gharib, un agent des services de renseignement syriens pour « complicité de crimes contre l’humanité ». Un verdict historique et un premier pas vers la reconnaissance des crimes du régime de Bachar al-Assad.
Mediapart a enquêté sur les activités de l’ONG SOS Chrétiens d’Orient en Syrie. Fondée il y a tout juste sept ans, elle est devenue un des partenaires occidentaux les plus actifs du dictateur syrien Bachar Al-Assad.
Le président russe se comporte de plus en plus comme le propriétaire de la Syrie même s’il doit en partager le titre avec Téhéran. Quand Bachar al-Assad irrite, la presse russe le malmène désormais violemment. Mais les objectifs de Moscou restent flous.
En dix ans, la politique syrienne de la Turquie est passée du « zéro problème » avec le régime de Damas à la tentative de renversement de son leader, Bachar al-Assad, puis à celle de mise sous tutelle du nord de la Syrie.
Depuis le 7 juin, des manifestations ont de nouveau éclaté dans des zones contrôlées par le régime pour réclamer le départ du dictateur. Mediapart, qui a visité le pays avant la pandémie, avait pu se rendre compte de cette colère en gestation.
Plus d’un million de Syriens se sont massés le long de la frontière turque pour fuir l’offensive sanglante menée par le régime du président Assad contre Idlib, l’ultime bastion de l’opposition syrienne. Pour l’heure, l’armée turque, engagée dans la bataille, contient les troupes de Damas au prix de lourdes pertes. En cas d’échec, le déferlement d’une gigantesque vague de réfugiés semble inéluctable.
L’offensive de l’armée syrienne, appuyée par l’aviation russe, a commencé contre la dernière province rebelle. La population fuit les bombardements en direction de la Turquie, qui a fermé sa frontière. Les camps sont surpeuplés. L’hiver est dur. Et l’aide humanitaire vient d’être bloquée par un veto au Conseil de sécurité de Moscou et Pékin.
La mort d’al-Baghdadi et l’offensive turque de ces dernières semaines n’ont fait que renforcer les positions des acteurs dominants en Syrie, à savoir Moscou et Ankara, qui sont les seuls à pouvoir mettre un terme au conflit.
La liquidation tardive du fondateur de feu le « califat » islamique ne pèsera pas lourd dans le calamiteux bilan du président américain au Moyen-Orient, où fausses manœuvres et échecs se sont accumulés.
Comme toutes les guerres, le conflit syrien a réécrit les lignes d’influences au Moyen-Orient : retrait américain, impuissance européenne, affirmation turque et retour de la Russie.
Les bombardements de la dernière poche insoumise par Damas et Moscou poussent la population vers la frontière turque en prévision d’une offensive terrestre. Ankara pourrait limiter son soutien aux rebelles en échange d’un blanc-seing du régime syrien pour attaquer les Kurdes.
Alors que le régime syrien crie victoire, les trois coauteurs du livre Dans la tête de Bachar al-Assad examinent pour Mediapart la situation en Syrie, qui entre dans sa neuvième année de guerre. Pour Subhi Hadidi, Farouk Mardam-Bey, tous deux syriens, et Ziad Majed, un chercheur libanais, rien ne pourra se faire à l’avenir sans la Russie, ce qui rend impossible tout retour à la situation antérieure à 2011.
À l’issue de plusieurs semaines de combats, le dernier réduit territorial des islamistes de Daech en Syrie a disparu. Ce n’est pas la première fois que l’on annonce la mort de l’organisation, mais il semble, cette fois-ci, que son affaiblissement soit irréversible.
Dans le « grand jeu » syrien, Erdoğan a laissé les djihadistes prendre le contrôle de la province rebelle d’Idlib et ses trois millions d’habitants afin de pouvoir attaquer les Kurdes. De son côté, Bachar al-Assad engrange les succès diplomatiques