Alors que Marine Le Pen dénonce la « corruption » et les « magouilles électorales » de « l'UMPS », elle accepte volontiers le ralliement ou le soutien de personnages sulfureux. Dernier exemple en date : le soutien du maire (ex-UMP) de Roquebrune, qui accumule les ennuis judiciaires.
Symbole d'un département qui flirte avec l'extrême droite, Avignon pourrait se laisser séduire par le Front national lors des élections des 22 et 29 mars. Le parcours de sa tête d'affiche, Philippe Lottiaux, énarque parachuté qui a travaillé avec Tiberi et Balkany, ne choque pas. Et la droite se déchire, alignant des candidats âgés et dépassés.
S’effacer au profit de la gauche ou prendre le pouvoir grâce à l'extrême droite. C'est le dilemme auquel l'UMP va être confrontée lors de l'élection des présidents des départements. Refusant officiellement toute forme d'alliance avec le FN, l'opposition doit composer avec ses électeurs, de plus en plus favorables à un rapprochement avec le parti de Marine Le Pen.
« La logique de parti a repris le dessus. Le dégoût de la politique, le dégoût des appareils, amènent ce qu'on est en train de voir au niveau électoral, l'abstention et le vote Front national. » Pour José Bové, il faut refonder l’écologie en revenant sur le terrain. Il le fait dans son style, dans la seconde partie d’Objections, en revenant sur son dernier livre, L’Alimentation en otage.
Dans les Bouches-du-Rhône, la gauche peut perdre le département du fait de la candidature dissidente de Jean-Noël Guérini, le président sortant du conseil général aux nombreuses casseroles et mises en examen. Ce dernier mène une campagne aux accents populistes contre la métropole Aix-Marseille.
Campagne atone, gauche désunie et montée du Front national sont les ingrédients des élections dans le Pas-de-Calais. Après la prise de la ville d'Hénin-Beaumont en 2014, l'extrême droite s'ancre durablement dans ce département où le PS sort tout juste de son affairisme.
Le PS risque de payer très cher l’abstention aux élections départementales. Le FN, lui, en tirera profit. Ces élections vont faire figure de nouvelle piqûre de rappel : à part aux présidentielles, une grande partie de l'électorat boude les urnes.
Pour le scrutin des 22 et 29 mars, Mediapart s'associe avec le cabinet Liegey-Muller-Pons pour proposer des cartes et analyses originales, où se mêleront résultats électoraux passés et données sociodémographiques : taux de chômage ou de mobilité, niveau de vie...
Considérés comme « le laboratoire de la droite », le département des Hauts-de-Seine a longtemps été le repaire intime de la Sarkozie, de ses affaires et de ses petits arrangements. Mais ici, comme ailleurs, le retour de l'ex-chef de l'État à la tête de l'UMP passe mal, voire n'est même plus un sujet.
Dans le Tarn, les élections départementales se préparent dans une atmosphère explosive. Les pro-barrage de Sivens pratiquent l'intimidation, tandis que les élus mènent un jeu politique opportuniste et brouillent les lignes. Le département de Jaurès pourrait basculer à droite.
Le sursaut n'est pas venu. L'« esprit du 11 janvier » invoqué après les attentats s'est perdu dans le triangle des Bermudes de la loi Macron. Le PS attend sa raclée des départementales, tandis que ses dirigeants ne parlent que d'« autorité », de « modernité » et de « réformes ». Terrible ennui.
Le scrutin devrait voir le Parti socialiste perdre un nombre important de bastions. Le reste de la gauche commence à tester des alliances nouvelles. « Les appareils ont choisi la stratégie de Mélenchon en considérant que la défaite du PS est une condition de l’alternative », enrage le ministre Stéphane Le Foll.
Nouvelle Donne revendique douze mille adhérents. Son créateur, Pierre Larrouturou, aujourd’hui co-président du mouvement, est cette semaine l’invité d’Objections. Il écarte toute alliance avec le PS mais lance une invitation au Front de gauche et à Europe Écologie: «Prenons six mois pour construire un projet.»
Le secrétaire national du Parti de gauche fait le point sur l'état de l'« autre gauche », alors que les départementales ont permis de nombreux rapprochements entre les écologistes et le Front de gauche. Dans la foulée de la victoire de Syriza en Grèce, il dit espérer la constitution d'un « nouvel espace commun » permettant de faire émerger une alternative de gauche à la politique gouvernementale.
Les conseils départementaux élus le 29 mars seront paritaires. Et le cumul parlementaire-conseiller général est en voie de disparition. Le prochain scrutin va marquer un certain renouvellement de la vie politique. Un progrès en demi-teinte car l'échelon départemental est de plus en plus marginalisé face aux régions et métropoles.
Les 22 et 29 mars, les Français vont élire les conseils départementaux. Le PS s'attend à une nouvelle sanction, sur fond d'abstention. Étrange scrutin, qui consiste à élire des assemblées dont on ne connaît pas exactement les compétences dans le Meccano de la réforme territoriale en cours.