Deux semaines après les attentats du 13 novembre, la Ve République présente le visage hideux de la peur, de l’emballement guerrier et d’un pouvoir hors contrôle. Cette fuite en avant sécuritaire est porteuse de nouvelles crises. Qu'un gouvernement socialiste en soit l'acteur renvoie aux pires jours de la IVe République sous Guy Mollet.
Au moins 600 000 personnes ont perdu la vie dans une catastrophe climatique depuis le premier sommet sur le climat, en 1995. Il serait dramatique que l'état d'urgence instauré en France ne réduise la COP21 à une négociation technique d'officiels à huis clos. Et efface ainsi cet enjeu central des victimes climatiques.
Le débat sur l’état d’urgence est une question d’efficacité : quelle est la bonne riposte au défi totalitaire de l’État islamique ? La surenchère sécuritaire est une réponse de court terme, inspirée par l’immédiateté politicienne plutôt que par le souci de solutions durables. Concédant à l’adversaire une victoire symbolique, elle désarme notre société autant qu’elle la protège, mettant en péril nos libertés individuelles et nos droits collectifs.
La France est en guerre depuis plus de quatre ans, sans stratégie, avec peu de moyens et de piètres résultats. Le fait d’avoir affaire à des fanatiques prêts à se faire exploser dans Paris en tuant un maximum de personnes n’absout pas de ses propres inconséquences.
Vendredi, toute une société fut, à Paris et à Saint-Denis, la cible du terrorisme : notre société, notre France, faite de diversité et de pluralité, de rencontres et de mélanges. C’est cette société ouverte que la terreur voudrait fermer ; la faire taire par la peur, la faire disparaître sous l’horreur. Et c’est elle qu’il nous faut défendre car elle est notre protection.
Le patron automobile ne supporte pas la moindre opposition. Ces dernières semaines, il en est arrivé à contester les droits simples de l’État, en tant qu’actionnaire. Manifestement, cette présence contrecarre ses projets pour parachever une alliance qu’il a menée au seul profit de Nissan.
Trois journalistes de Mediapart et deux du Point vont comparaître cette semaine à Bordeaux pour « recel d’atteinte à l’intimité de la vie privée », après la révélation d’enregistrements clandestins à l’origine de l'affaire Bettencourt. Derrière ce procès qui contourne le droit de la presse, c’est une certaine idée de l’information qui est en jeu. Pas une seule fois, Mediapart n’a été poursuivi pour diffamation dans ce dossier.
Le récent accord des partenaires sociaux sur les retraites complémentaires en est un signe mais il en existe de nombreux autres : le patronat comme le gouvernement socialiste voudraient pouvoir avancer lentement vers la retraite à 67 ans. Travailler beaucoup plus longtemps pour gagner beaucoup moins : voilà le scénario inquiétant qui est en gestation.
Le premier secrétaire du PS a-t-il raison de se gargariser autant qu’il le fait de son référendum militant, en faveur de « l’unité » ? Assurément, car il le conforte dans son univers parallèle.
Air France n’est ni une entreprise publique, ni le centre nerveux du pays, mais c'est devenu l’erreur fatale d’un pouvoir épuisé. En se trompant de symbole, Manuel Valls se retrouve dans la tourmente, entraînant François Hollande avec lui, comme jadis Dominique de Villepin acheva Chirac avec le contrat première embauche.