Nous y sommes : un pouvoir impopulaire et empêtré dans les scandales s'apprête à faire passer des réformes qu'il juge «fondamentales». Sans prise, l'opposition cherche ses repères. C'est une nouvelle illustration de cette Ve République, un régime infantilisant et dangereux.
On pensait l'incendie ultra-sécuritaire de l'été achevé. Faux. Eric Besson et Brice Hortefeux récidivent, ciblant encore une fois les Roms. A la veille du remaniement gouvernemental, c'est à celui qui sera le plus radical alors que François Fillon ne tient plus son équipe. Enjeu de ces luttes de pouvoir: nos libertés publiques.
Condamnation papale, mauvais sondages, austérité sociale et scandale Bettencourt, rejet persistant du président de la République... La droite UMP affronte une question qui ne cesse de grandir dans ses rangs: faut-il, et comment, se débarrasser de Nicolas Sarkozy?
Chargé du respect d'une Constitution qui «assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine», le président a, par son discours de Grenoble, violé la loi fondamentale et manqué aux devoirs de sa fonction. Cet événement oblige au sursaut le plus large et le plus solennel. Parti pris.
«J'ai toujours considéré ce dossier comme un cas de société plus qu'un fait divers», a affirmé M. Hortefeux au sujet de Liès Hebbadj, dont il fait l'archétype des «Français d'origine étrangère» qui devraient être déchus de leur nationalité. Parti pris.
C'était fatal. Les incendies catastrophiques qui ravagent la taïga russe et asphyxient Moscou ont déclenché chez les chantres de l'«alter-mondialisme» le réflexe pavlovien habituel: si la Russie brûle, c'est que la main invisible du marché y a mis le feu. Je leur suggère de ne pas s'arrêter en si bon chemin.
Eric Woerth est pris dans une nouvelle polémique, pour son intervention dans le dossier fiscal de la succession du sculpteur César. Mais en vérité, l'exemple vient de loin. L'intervention la plus choquante de ces dernières années est celle de Nicolas Sarkozy, à l'époque ministre des finances, pour alléger les droits de succession à la charge de son «frère» Arnaud Lagardère. Parti pris.
C'est le débat fiscal de l'été: des voix s'élèvent à droite pour muscler le plan d'austérité par des hausses de TVA, un prélèvement qui pèse proportionnellement plus sur les bas revenus que sur les hauts. Le gouvernement étudie cette piste.
Plusieurs études officielles établissent que les finances publiques françaises seraient presque florissantes, malgré la crise, si les impôts n'avaient pas été abaissés à ce point depuis dix ans. Par le plan d'austérité, le gouvernement va donc faire payer aux plus modestes les cadeaux fiscaux dont ont été gratifiés les plus fortunés au cours de la décennie.
Cet article a été censuré
Par arrêt du 4 juillet 2013 de la cour d’appel de Versailles, nous avons été contraints de retirer de notre site tous les articles citant les enregistrements Bettencourt, sous peine de 10 000 euros par infraction constatée et par jour de retard. Nous avons contesté cette décision devant la cour de cassation.