La guerre civile soudanaise est entrée le 15 août dans son cinquième mois. Alors qu'aucun vainqueur ne semble se dessiner à court terme et que le pays est coupé en deux, les belligérants refusent toute négociation sérieuse. La population civile, elle, paie le prix fort.
Sa réputation s’est fracassée sur la guerre qu’il mène depuis quatre mois contre l’armée régulière du Soudan. Chef d’une force paramilitaire, Hemetti avait jusqu’au printemps dernier su se rendre incontournable. Autant pour garder les frontières que pour diriger le pays.
Dans un entretien accordé à la revue « Politique africaine », dont Mediapart est partenaire, les chercheuses et chercheur Patrick Awondo, Rose Ndengue et Fatou Sow dissèquent les ressorts des mobilisations antiféministes et anti-LGBTQI+ sur le continent africain, entre legs colonial et réappropriations contemporaines.
Oratrice percutante, mobilisatrice hors pair, Andrée Blouin s’est engagée aux côtés des indépendantistes en Guinée, colonie française, et au Congo, colonie belge. À tel point qu’elle a été considérée comme une adversaire redoutable par les grandes puissances occidentales.
Au Cameroun, de nombreuses femmes se sont engagées dans la lutte contre le système d’exploitation coloniale de la France et pour l’indépendance de leur pays. Mais leurs noms sont pour la plupart tombés dans l’oubli. Parmi elles, Gertrude Omog.
Le soutien populaire au coup d’État militaire au Niger fait penser que les opinions publiques ouest-africaines rejettent la démocratie. En fait, c’est une démocratie amputée qui est condamnée par la jeunesse, aspirant à une vraie justice sociale et un véritable partage du pouvoir.
Avec le coup d’État militaire au Niger a ressurgi la question de la démocratie en Afrique de l’Ouest. L’origine des putschistes, eux-mêmes membres du régime, n’a pas empêché une grande partie de la jeunesse de les soutenir. La demande de démocratie semble être supplantée par celle de souveraineté. Entretien avec l’intellectuel et historien sénégalais Mamadou Diouf.
Tout en exerçant son métier de sage-femme, Aoua Kéita a été une militante politique et une syndicaliste de premier plan, en lutte contre le système colonial installé au Soudan français. L’administration a eu beau multiplier les sanctions disciplinaires à son encontre, elle n’a jamais plié.
Pour Oumar Berté, avocat et auteur d’un livre sur la Cedeao et ses évolutions face aux « changements anticonstitutionnels », une intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest semble improbable, tant les risques sont élevés. Entretien.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest se réunit de nouveau jeudi pour discuter du Niger. Après avoir menacé d’intervenir militairement, l’organisation régionale affirme privilégier toujours la voie du dialogue pour rétablir l’ordre constitutionnel. Au Niger, les putschistes ont adopté une attitude de fermeté.
Amzat Boukari-Yabara est docteur en histoire et militant africaniste. Il est l’un des coordinateurs de l’ouvrage collectif publié en 2021 aux éditions du Seuil, « L’Empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique ». Entretien.
Comment expliquer le coup d’État au Niger après ceux au Mali et au Burkina Faso ? Comment analyser le rôle de la France, ancienne puissance coloniale vouée aux gémonies par les manifestants nigériens, soutiens de la junte ? Mediapart a sollicité différentes voix de spécialistes pour y voir plus clair. Entretien avec le chercheur en sciences politiques nigérien Rahmane Idrissa.
Pour l’historienne Camille Lefebvre, qui a étudié la période de l’occupation coloniale au Niger à la fin du XIXe siècle, ce moment est primordial pour comprendre le ressentiment des Nigériens à l’égard de la France, même si ce dernier est instrumentalisé par les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum.
Le coup d’État au Niger, après les putschs au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, affaiblit encore plus les positions de Paris dans la région. Et relance le débat sur les liens de la France avec ses anciennes colonies de l’Afrique de l’Ouest. Entretien avec le journaliste et écrivain sénégalais Elgas, auteur du livre « Les Bons ressentiments, essai sur le malaise post-colonial ».
La pression de la communauté internationale s’accentuait samedi sur les putschistes qui ont pris le pouvoir au Niger, à la veille de la fin d’un ultimatum du bloc ouest-africain (Cedeao) qui s’est dit prêt à intervenir militairement, tandis que les États-Unis ont suspendu certaines aides au développement.
La junte militaire au Niger a dénoncé jeudi les accords militaires avec la France. Le président déchu Mohamed Bazoum s’est exprimé publiquement pour la première fois dans une tribune publiée par le « Washington Post ». Il affirme que le putsch pourrait avoir des conséquences « dévastatrices » pour le monde et faire passer la région du Sahel sous « influence » de Moscou.