Pour l’historienne Camille Lefebvre, qui a étudié la période de l’occupation coloniale au Niger à la fin du XIXe siècle, ce moment est primordial pour comprendre le ressentiment des Nigériens à l’égard de la France, même si ce dernier est instrumentalisé par les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum.
Le coup d’État au Niger, après les putschs au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, affaiblit encore plus les positions de Paris dans la région. Et relance le débat sur les liens de la France avec ses anciennes colonies de l’Afrique de l’Ouest. Entretien avec le journaliste et écrivain sénégalais Elgas, auteur du livre « Les Bons ressentiments, essai sur le malaise post-colonial ».
La pression de la communauté internationale s’accentuait samedi sur les putschistes qui ont pris le pouvoir au Niger, à la veille de la fin d’un ultimatum du bloc ouest-africain (Cedeao) qui s’est dit prêt à intervenir militairement, tandis que les États-Unis ont suspendu certaines aides au développement.
La junte militaire au Niger a dénoncé jeudi les accords militaires avec la France. Le président déchu Mohamed Bazoum s’est exprimé publiquement pour la première fois dans une tribune publiée par le « Washington Post ». Il affirme que le putsch pourrait avoir des conséquences « dévastatrices » pour le monde et faire passer la région du Sahel sous « influence » de Moscou.
Après le coup d’État, la France se retrouve dans une impasse, alors qu’elle compte 1 500 hommes sur place. Mais elle a contribué à fragiliser le président Bazoum, en faisant du Niger son principal allié dans la guerre contre les djihadistes au Sahel, en ignorant les alertes quant aux dangers de cette coopération, et en négligeant les critiques liées aux dérives démocratiques.
La Cedeao, communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, a pris des décisions sévères contre la junte nigérienne et la menace d’une intervention militaire. Une fermeté inédite de la part de cette organisation. Francis Kpatindé, enseignant à Sciences Po Paris, nous explique ce changement.
La France se prépare mardi à évacuer ses ressortissants au Niger, où un putsch a renversé le président Mohamed Bazoum, tandis que le Burkina Faso et le Mali, pays voisins également dirigés par des militaires, ont mis en garde contre toute intervention armée visant à le rétablir dans ses fonctions.
Le 20 octobre dernier, des marches étaient réprimées dans la capitale. Raflé avec des centaines d’autres hommes, le journaliste Service Ngardjelaï a été torturé et envoyé dans la terrible prison de Koro Toro. Son histoire illustre la violence du régime Déby et les compromissions de la France.
La garde présidentielle détient depuis mercredi 26 juillet le président Mohamed Bazoum. Les forces armées se sont ralliées au coup d’État, dont les raisons demeurent mystérieuses. C’est le quatrième putsch en Afrique de l’Ouest en trois ans.
À la tête de la nouvelle Organisation africaine de la russophonie se trouve un homme d’affaires camerounais, visé par plusieurs plaintes pour escroquerie et blanchiment d’argent, déposées notamment en France. Portrait d’un intrigant homme de réseaux, alors que s’est ouvert le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg.
Plusieurs Sénégalais qui ont manifesté à Ziguinchor le 23 mai dernier témoignent avoir été visés ou blessés par des cartouches Cheddite, filiale du groupe français Sofisport, l’un des leaders mondiaux des munitions. Un événement loin d’être isolé qui interroge sur ses procédures de contrôle.
Grâce aux documents « Congo hold-up », Mediapart et Investigate Europe révèlent que la société pétrolière française Perenco a payé 1,3 million de dollars à des entreprises contrôlées par des très proches de Joseph Kabila, lorsqu’il était président du Congo-Kinshasa.
Le premier pays producteur de cacao a perdu la presque totalité de ses forêts. À l’est du pays, des productions illégales colonisent les zones protégées, tandis qu’à l’ouest, la monoculture s’épuise.
Officiellement, l’opération Barkhane a pris fin en novembre 2022. Pourtant, l’armée française compte toujours 2 500 soldats au Niger et au Tchad, et continue de faire la guerre aux groupes djihadistes. Dans quel but précis, et dans quel cadre légal ? Ces questions restent sans réponse.
La justice française a condamné mercredi 28 juin un ancien gendarme rwandais à la prison à perpétuité pour son rôle dans le génocide des Tutsis en 1994. Mais à 6 000 kilomètres de Paris, les habitants de sa région regrettent leur éloignement des débats, s’ils les connaissent.
Depuis le déclenchement de la guerre entre les généraux le 15 avril, les initiatives diplomatiques se multiplient, en ordre dispersé et sans aucun résultat tangible. La situation sur le terrain se détériore de jour en jour, la communauté internationale persiste dans son erreur : considérer les belligérants comme parties de la solution.