Après deux attentats simultanés, jeudi 27 juin, dans la capitale, et l’hospitalisation du président de la République, la résilience des Tunisiens a mis à jour la faiblesse des institutions huit ans après la révolution, mais aussi le décalage avec les élites politiques.
La Tunisie a été frappée jeudi 27 juin par un double attentat suicide contre des policiers, revendiqué par l’État islamique. Le même jour, le président Beji Caïd Essebsi, âgé de 92 ans, a dû être hospitalisé en urgence après un grave malaise, braquant le projecteur sur une spécificité maghrébine : la santé fragile des dirigeants du Maghreb, qui est un tabou.
Le chef de l’armée algérienne espérait diviser le mouvement populaire en agitant le chiffon identitaire et en interdisant le drapeau berbère dans les manifestations. Sa tentative se solde par un échec et une nouvelle atteinte aux libertés fondamentales.
Attaque contre la démocratie, ou sauvetage du modèle tunisien ? À quelques mois des législatives et de la présidentielle, les députés tunisiens ont voté en urgence une révision de la loi électorale qui risque d'écarter des candidats indépendants.
Retrouvez la vidéo de notre soirée exceptionnelle à la MC93 de Bobigny sur la révolution algérienne, pour laquelle Mediapart s’est associé avec plusieurs médias algériens. Outre de nombreux invités venus d’Alger, l’humoriste Wary Nichen et la chanteuse Souad Massi y ont participé.
Discuté depuis 2016 à Tunis, l’Aleca, ou accord de libre-échange complet et approfondi avec l’Union européenne, suscite de vives réactions aussi bien au sein des militants syndicaux ou altermondialistes que du secteur privé.
L’économiste tunisien Mustapha Jouili s’alarme des dangers de l’Aleca, le traité de libre-échange actuellement en cours de négociation entre l’Union européenne et la Tunisie. Il dénonce un texte qui va faire de la Tunisie « un atelier de sous-traitance au profit des multinationales européennes ».
Fruit d’un compromis de plus de 70 organisations, la société civile algérienne a proposé une feuille de route pour une vraie transition. Mais le pouvoir tente de sauver sa peau en poursuivant une purge sans précédent frappant un à un les piliers du régime Bouteflika.
Vingt-cinq ans après, le génocide des Tutsis au Rwanda continue de faire l’objet d’un travail historique et de controverses mémorielles. L’historien Florent Piton et les journalistes Fabrice Arfi et Justine Brabant nous en parlent, en revenant notamment sur le rôle et les responsabilités de la France.
En peu de temps, la Russie est parvenue à redevenir un acteur important en Afrique. Elle y fait des affaires, renforce son influence politique, tout en avançant ses pions dans le champ militaire. Cette implantation tous azimuts, via notamment le businessman Evgeny Prigogine, proche du président Vladimir Poutine, est vue d’un mauvais œil par les partenaires historiques des pays du continent, dont la France.
Le hameau de Sobame-Dah a connu à son tour l’horreur ce dimanche 9 juin. Cette fois, les victimes ne sont pas peules, mais dogons. L’attaque n’a pas été revendiquée, et pourrait provenir de groupes djihadistes actifs dans cette zone ou de milices d’autodéfense. Le gouvernement malien semble toujours incapable de faire face à cette spirale meurtrière d’attaques et de représailles.
Le ministre nigérien des mines a annoncé la fermeture prochaine de deux sites exploités par des filiales d’Orano (ex-Areva). Les habitants craignent pour leur emploi dans des villes construites pour l’exploitation de l’uranium. Ils s’inquiètent aussi des conséquences de leur travail sur leur santé et sur l’environnement.
Le pouvoir algérien a dû se résoudre à annuler l’impossible présidentielle du 4 juillet, mais il maintient le pays dans l’impasse en refusant de se plier au vœu de démocratie du peuple. Ce dernier renchérit dans la contestation, après la mort du militant mozabite Kamel Eddine Fekhar.
L’Europe exporte en Afrique de l’Ouest de plus en plus de poudre de lait ré-engraissée avec des matières grasses végétales. Vendu à bas prix, ce produit concurrence le lait local. Les consommateurs l’utilisent sans savoir qu’il ne s’agit pas d’un produit laitier à proprement parler.
« Nous sommes tous le Darfour. » Le slogan fleurit dans les rues de Khartoum, capitale d’un pays dont les habitants furent longtemps indifférents au sort de leurs compatriotes du Darfour, massacrés en 2003 par une milice guidée par le pouvoir central. À l’occasion de la mobilisation, les manifestants prennent conscience de ce qui les rapproche de cette population persécutée.
Emmanuel Macron a reçu mercredi le maréchal Khalifa Haftar, qui vient de replonger la Libye dans une troisième guerre civile et de torpiller des années d’un processus de paix déjà extrêmement difficile. La France persiste dans l’ambiguïté au nom de la lutte contre le terrorisme et de « la sécurité des Français ». Entretien avec la chercheuse Virginie Collombier.