Le chef d’état-major a demandé mardi 26 mars que soit engagée la procédure prévue par l’article 102 de la Constitution. Celui-ci prévoit le remplacement du président de la République si, « pour cause de maladie grave et durable », il « se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ».
Un village situé au centre du Mali a été le théâtre, samedi 23 mars, de l’un des pires massacres de l’histoire contemporaine du pays. Au moins 136 personnes ont été tuées et 47 autres blessées. En dépit de sanctions prises par le président malien contre des responsables militaires, l’inertie de l’armée face aux massacres continue d’interroger.
Dans un rapport, l’ONG Environmental Investigation Agency montre que la situation ne s’améliore pas dans les forêts tropicales du bassin du Congo, deuxième poumon de la planète après l’Amazonie. Selon ses conclusions, les entreprises forestières coupent sans respecter les lois et pratiquent l’évasion fiscale, avec l’aide de personnalités haut placées et la complicité des pays consommateurs.
Le photographe Romain Laurendeau en reportage à Alger, est allé à la rencontre de jeunes adultes engagés dans la mobilisation contre le système Bouteflika. Ils sont étudiant, fonctionnaire, chômeur ou chargé de production, et ils savent qu’enfin leur vie est en train de basculer.
Au cinquième vendredi de manifestation en Algérie, la mobilisation est toujours aussi exceptionnelle contre une prolongation du mandat du président Bouteflika et une transition menée par le régime tant décrié. Le pouvoir est de plus en plus affaibli.
Étudiants, femmes, médecins, écolos, habitants de quartiers : la société civile est en pleine ébullition en Algérie. Pour la quatrième semaine consécutive, la mobilisation ne faiblit pas. « Nous sommes ceux et celles que nous attendions », semblent dire ces citoyens et citoyennes qui défilent pacifiquement dans les rues. Et s’auto-organisent en inventant de nouveaux modes d’échanges et de diffusion de leurs revendications.
Dans Mediapart Live, nos invités débattent des ressorts de la mobilisation inédite du peuple algérien, et des réponses d’un régime autoritaire débordé par sa société. Retrouvez les deux plateaux de notre émission.
Sous l’influence de puissantes ONG occidentales, la politique de conservation de la nature menée dans les forêts du bassin du Congo, deuxième poumon de la planète, fait polémique. Sous le feu des critiques : WWF, très impliqué dans le projet de création d’un parc national.
Pour l’historienne Malika Rahal, « comme en 1962, quelque chose se répare, en même temps que quelque chose de nouveau s’ouvre dans une unité magnifique » à travers les manifestations monstres qui secouent l’Algérie.
Berceau de la révolution tunisienne, la région de Kasserine reste parmi les plus marginalisées du pays et cumule les difficultés, avec une menace terroriste devenue banale. Les habitants ont développé une forme de résilience, dans les cafés, par l’art, grâce aux associations.
Plus nombreux encore que le 8 mars, des millions d'Algériens ont défilé vendredi 15 mars dans toutes les villes du pays contre « Bouteflika et le système ». Chants, rires, joie, humour et pacifisme : cette immense marée démocratique laisse le pouvoir KO debout.
En prolongeant le mandat du président malade Abdelaziz Bouteflika et en reportant la présidentielle, le pouvoir algérien apparaît encore plus hors la loi aux yeux du peuple, méprisant la Constitution. Le quatrième vendredi de manifestation a aussi été très suivi, sinon plus, que le précédent.
La déclaration de renoncement du président Bouteflika à un cinquième mandat, diffusée lundi 11 mars, n’a pas convaincu les étudiants, qui se sont de nouveau mobilisés en masse mardi pour exiger un « vrai changement ». Un reportage paru dans le quotidien El Watan, que nous republions.
Pour le sociologue algérien Mohamed Mebtoul, la déclaration de renoncement du président Bouteflika à un cinquième mandat est un mensonge au peuple qui se poursuit. Mais ce dernier n’est pas dupe, particulièrement sa jeunesse, désormais actrice incontournable dans la transformation du politique.
Dans un « message à la nation », le président algérien cède aux revendications des millions d’Algériens qui manifestent depuis le 22 février en criant « Système dégage ! ». Il renonce à un cinquième mandat, un nouveau gouvernement est nommé, l’élection est repoussée et un référendum sur une nouvelle Constitution est annoncé pour la fin de l’année. En attendant, il reste aux commandes.
Savoir-faire cultivé depuis toujours par les Algériens pour contourner la censure et faire face à la peur, le maniement du rire et de l’autodérision est au cœur de la mobilisation contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.