Étudiants, femmes, médecins, écolos, habitants de quartiers : la société civile est en pleine ébullition en Algérie. Pour la quatrième semaine consécutive, la mobilisation ne faiblit pas. « Nous sommes ceux et celles que nous attendions », semblent dire ces citoyens et citoyennes qui défilent pacifiquement dans les rues. Et s’auto-organisent en inventant de nouveaux modes d’échanges et de diffusion de leurs revendications.
Dans Mediapart Live, nos invités débattent des ressorts de la mobilisation inédite du peuple algérien, et des réponses d’un régime autoritaire débordé par sa société. Retrouvez les deux plateaux de notre émission.
Sous l’influence de puissantes ONG occidentales, la politique de conservation de la nature menée dans les forêts du bassin du Congo, deuxième poumon de la planète, fait polémique. Sous le feu des critiques : WWF, très impliqué dans le projet de création d’un parc national.
Pour l’historienne Malika Rahal, « comme en 1962, quelque chose se répare, en même temps que quelque chose de nouveau s’ouvre dans une unité magnifique » à travers les manifestations monstres qui secouent l’Algérie.
Berceau de la révolution tunisienne, la région de Kasserine reste parmi les plus marginalisées du pays et cumule les difficultés, avec une menace terroriste devenue banale. Les habitants ont développé une forme de résilience, dans les cafés, par l’art, grâce aux associations.
Plus nombreux encore que le 8 mars, des millions d'Algériens ont défilé vendredi 15 mars dans toutes les villes du pays contre « Bouteflika et le système ». Chants, rires, joie, humour et pacifisme : cette immense marée démocratique laisse le pouvoir KO debout.
En prolongeant le mandat du président malade Abdelaziz Bouteflika et en reportant la présidentielle, le pouvoir algérien apparaît encore plus hors la loi aux yeux du peuple, méprisant la Constitution. Le quatrième vendredi de manifestation a aussi été très suivi, sinon plus, que le précédent.
La déclaration de renoncement du président Bouteflika à un cinquième mandat, diffusée lundi 11 mars, n’a pas convaincu les étudiants, qui se sont de nouveau mobilisés en masse mardi pour exiger un « vrai changement ». Un reportage paru dans le quotidien El Watan, que nous republions.
Pour le sociologue algérien Mohamed Mebtoul, la déclaration de renoncement du président Bouteflika à un cinquième mandat est un mensonge au peuple qui se poursuit. Mais ce dernier n’est pas dupe, particulièrement sa jeunesse, désormais actrice incontournable dans la transformation du politique.
Dans un « message à la nation », le président algérien cède aux revendications des millions d’Algériens qui manifestent depuis le 22 février en criant « Système dégage ! ». Il renonce à un cinquième mandat, un nouveau gouvernement est nommé, l’élection est repoussée et un référendum sur une nouvelle Constitution est annoncé pour la fin de l’année. En attendant, il reste aux commandes.
Savoir-faire cultivé depuis toujours par les Algériens pour contourner la censure et faire face à la peur, le maniement du rire et de l’autodérision est au cœur de la mobilisation contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
Emmanuel Macron sera lundi à Djibouti dans le cadre d’un déplacement en Afrique de l’Est. Cette visite intervient après la mise en examen à Paris d’un réfugié politique djiboutien, qui suscite l’incompréhension.
Peu de couverture médiatique et une première manifestation de soutien interdite par les autorités tunisiennes : en Tunisie, beaucoup ont du mal à soutenir ouvertement le soulèvement en Algérie et s’inquiètent des conséquences d’une éventuelle déstabilisation sécuritaire.
Plus d’un million d’Algérois ont battu le pavé, vendredi 8 mars, en scandant d’une seule voix « non au cinquième mandat » d’Abdelaziz Bouteflika, ou encore « Algérie, une république et non un royaume ». En cette journée du 8 mars pour les droits des femmes, les Algériennes avaient troqué les roses et les cérémonies folkloriques contre les cris de colère pour la dignité.
Pour la psychanalyste Karima Lazali, auteure d’un ouvrage sur les traumatismes psychiques liés à la colonisation, la mobilisation citoyenne en Algérie s’explique aussi par le refus d’« afficher un chef d’État malade et vieillissant pour cacher le véritable lieu du pouvoir ».
Alors qu’une nouvelle journée de manifestations baptisée « le jour de la chute finale » s’annonce, le clan Bouteflika perd des soutiens. État des lieux des clans au pouvoir et des défections.