Alors que leurs voisins éliminaient systématiquement les Tutsis, eux ont choisi de les sauver. Comment leur rendre hommage ? Vingt-cinq ans après le génocide, la place réservée par les Rwandais à leurs « Justes » incarne les tiraillements d’une société aux plaies encore à vif.
Il est l’homme fort de l’Algérie, la seule voix du régime qui réponde aux millions de manifestants. À 79 ans, ce général chef d’état-major de l’armée est un pur représentant du « système » détesté par les Algériens. Au terme d’une carrière sans éclat, sera-t-il celui qui laissera le pays marcher vers la démocratie ?
Nouvelle semaine de protestations riche en rebondissements en Algérie. Vendredi 19 avril, pour le neuvième vendredi consécutif, des millions d'Algériennes et d'Algériens ont à nouveau défilé dans le pays.
En Égypte, le président Sissi prépare depuis plusieurs mois une révision constitutionnelle afin de rester au pouvoir au moins jusqu'en 2030. Mardi 16 avril, le Parlement égyptien, mis au pas, a validé cette perspective dans un silence international assourdissant.
L’agence française de développement a annulé la publication d’un dossier sur le Mali qui devait paraître dans sa revue Afrique contemporaine. En cause, des articles qui ont déplu, mettant à mal la stratégie de la France ou les autorités du Mali. Mediapart publie l’un d’eux, consacré aux accusations visant l’armée malienne.
Le pays, qui avait accueilli plus d’un million de réfugiés libyens après les soulèvements de 2011, regarde avec appréhension l’attaque du maréchal Haftar sur Tripoli. La France, elle, est critiquée pour les ambiguïtés de sa politique en Libye.
À une grosse heure d’Alger, la population de Blida, dans la plaine de la Mitidja, manifeste en masse depuis deux mois. La fureur à l’encontre du régime est alimentée de causes multiples : les horreurs de la décennie noire, la corruption à tous les étages de l’administration, une bureaucratie qui étouffe la société. C’est « tout ce système qui nous vole notre avenir », disent les jeunes, soutenus par leurs familles.
D’énormes manifestations ont eu lieu dans toutes les villes du pays, ce vendredi 12 avril, pour refuser à nouveau un après-Bouteflika organisé par ses proches et une transition imposée par l’armée. Le chef d’état-major, nouvel homme fort du pays, se trouve dans une impasse.
Selon plusieurs sources, l’ancien « commissaire » islamique lors de l’occupation de Gao en 2012 a été discrètement libéré le 17 février dernier. Plus largement, l’écrasante majorité des djihadistes, pourtant accusés de nombreux crimes, n’a été ni jugée ni condamnée.
Les autorités algériennes multiplient les opérations de reconduite à la frontière du Niger de migrants subsahariens. Lesquels migrants dénoncent des pratiques brutales, en dehors de toute procédure, avec des biens confisqués et des personnes parfois livrées à elles-mêmes en plein désert. Reportage à Agadez, au Niger.
Un an avant le terme du second mandat d’Alpha Condé, premier président du pays élu démocratiquement, le pouvoir orchestre une campagne en faveur d’une modification de la Constitution et d’un troisième mandat présidentiel, dans un pays où les contre-pouvoirs ont été affaiblis.
En lançant jeudi 4 avril une offensive militaire pour conquérir la capitale Tripoli, l’autoproclamé chef de l’Armée nationale libyenne (ANL) qui se rêve un destin à la Sissi a pulvérisé un long et déjà très laborieux processus de paix.
Créés au tout début des années 1990, cibles durant la décennie noire, les médias indépendants ont subi les foudres du « système » Bouteflika. Affaiblis économiquement mais toujours influents, ils sont en première ligne de la révolution algérienne. Beaucoup de leurs directeurs ou rédacteurs en chef se disent optimistes quant à l’avènement d’un régime politique enfin libre, pluraliste et démocratique.
Cerner les contours du dernier crime de masse du XXe siècle pour en écrire l’histoire suppose de progresser au milieu d’une grande confusion intellectuelle, de blocages politiques, de silences militaires et de pièges tendus par les révisionnistes.
« Nous avons dit tous, c’est tous » : ce slogan a résonné partout dans le pays ce vendredi pour clamer le refus de toute implication des anciens fidèles du président déchu dans la transition politique. Plusieurs millions d’Algériens ont pris d’assaut les rues, à l’occasion des premiers grands rassemblements depuis le départ de Bouteflika.
L’historienne Malika Rahal analyse le mouvement de contestation en Algérie, qui voudrait clore 57 ans de confiscation du pouvoir par le FLN et qui se joue tel un retour à 1962, quand l’indépendance avait mis fin à 132 ans de colonialisme.