Pratiquement effacé par les polémiques autour du second tour de la présidentielle, le scrutin législatif de ce dimanche 6 octobre s’annonce tendu en Tunisie. À Tunis 1, l’une des circonscriptions de la capitale, la bataille est très symbolique.
La députée de La France insoumise Mathilde Panot s’est rendue en Algérie pour exprimer son soutien et sa solidarité aux acteurs et actrices du Hirak. Interpellée moins de deux jours après son arrivée, à Bejaïa, dans le nord du pays avec sa délégation, elle a été renvoyée manu militari vers la capitale Alger pour y être placée en séjour surveillé, puis vers la France après intervention du Quai d’Orsay.
Arrêtée et jetée en prison pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage », la jeune journaliste marocaine Hajar Raissouni a été condamnée lundi à une peine d’un an de prison ferme. Un jour noir pour les libertés au Maroc.
Mediapart reçoit trois chercheures pour décrypter les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en Tunisie, véritable révolution des urnes. Deux candidats dits « anti-système » ont été qualifiés : un juriste partisan de la peine de mort, antithèse de l’homme politique, et un magnat accusé de corruption, qui a la particularité de se trouver en prison.
Tout se met en place pour que l’élection présidentielle exigée par le général Gaïd Salah se tienne le 12 décembre. Condamnation de la « bande » Bouteflika, répression accrue des manifestants, commission électorale au travail. Deux candidats du sérail, Benflis et Tebboune, sont déjà les favoris. Les Algériens continuent, eux, à manifester contre la tenue de ce scrutin.
Pour la première fois depuis l’accession au pouvoir du dictateur Al-Sissi, des manifestations et des rassemblements anti-gouvernementaux, réclamant le départ du président, ont eu lieu en Égypte. Aux abois, le régime use de son arme principale, la répression, pour étouffer le mouvement. Plus de 1 400 personnes ont été arrêtées depuis vendredi 20 septembre.
Alors que des appels sont lancés pour « une marche du million », le régime égyptien, qui réprime à tour de bras, peut-il étouffer la colère qui monte contre lui ? « L’émergence ou le surgissement d’une crise révolutionnaire est toujours une probabilité, même si dans le contexte actuel cela peut sembler impossible », répond le chercheur Youssef El Chazli.
Arrêtée et jetée en prison pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage », la jeune journaliste marocaine a vu son procès s’ouvrir à Rabat ce lundi 23 septembre. Dans un royaume autoritaire dont la société est tiraillée entre ouverture et conservatisme, son cas a rouvert le débat sur les libertés individuelles et la liberté de la presse.
L’ancien dictateur tunisien Ben Ali, qui régna 23 ans avant d’être chassé par le peuple en 2011, est mort jeudi 19 septembre. Sa mort survient en plein entre-deux-tours d’une présidentielle hors norme, qui a dû être anticipée à la suite du décès du président Beji Caïd Essebsi fin juillet.
Au Cameroun, le « Bataillon d’intervention rapide », une unité d’élite de 5 000 soldats, est soupçonné des pires exactions dans des « chambres de torture secrètes ». Ces forces spéciales sont équipées et formées par la France.
Syndicats et mouvements citoyens avaient appelé lundi, date anniversaire de la commémoration du coup d’État manqué du 16 septembre 2015, à une grande journée de manifestations et de grèves à Ouagadougou. Ils s'inquiètent du recul des acquis sociaux et des libertés fondamentales, sur fond de dégradation sécuritaire avec la multiplication des attaques terroristes.
Pour le politologue Hasni Abidi, en plaçant au second tour deux hommes dits « antisystème », les Tunisiens expriment « l’échec de la classe politique, des partis traditionnels et de tous les relais au service de l’élite politique, financière et médiatique du pays ». Entretien.
Le taux de participation – 45 % des 7 millions d’électeurs inscrits – et le résultat du premier tour avec deux candidats atypiques – l’un est en prison, l’autre est un outsider de la politique – témoignent d’un rejet du système politique qui a prévalu depuis la révolution de 2010. Avec une forte démobilisation parmi les jeunes.
Deux candidats dits « antisystème », un juriste partisan de la peine de mort sans aucune assise politique ni financière et un magnat accusé de corruption en prison, sont qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle tunisienne. C’est tout à la fois un tremblement de terre et Kafka au pays de la rescapée des printemps arabes.
Condensé des maux et des paralysies de l’Algérie, la Casbah d’Alger, classée patrimoine mondial de l’humanité, n’en finit plus de s’écrouler. Marquée à vif par les traumas du passé – la guerre contre les colons français, la décennie noire –, elle sort de vingt années de bouteflikisme qui ont achevé de paupériser sa population et de ruiner son bâti.
Pour la première fois, des débats télévisés entre candidats ont été organisés à Tunisie. Alors que l’élection présidentielle doit se tenir dimanche 15 septembre, beaucoup d’électeurs saluent cette avancée démocratique permettant des prises de parole équilibrées. Mais, dans le pays, la télévision reste encore bien souvent, malgré l’existence d’une Haute Autorité indépendante pour la communication audiovisuelle, un lieu de propagande.