Le président de la République espère renouer avec les Français en bouleversant la carte des régions, et en incarnant le courage du réformateur face aux conservatismes des élus locaux. Mais la réforme territoriale est contestée jusque dans ses rangs. La méthode Hollande pose de nouveau question.
Juste avant de quitter Matignon, Jean-Marc Ayrault avait officiellement créé le poste de « délégué interministériel à l’intégration », après plusieurs mois de discussions, parfois houleuses. Manuel Valls, qui s’était opposé à son premier ministre, a décidé de tout revoir.
Pire qu’un couac, c’est un mystère. Après deux années de renoncements en tous genres, sanctionnés par une déroute municipale et une catastrophe européenne, deux ministres importants viennent d’annoncer des décisions sensibles : ils reculent encore, sur le vote des étrangers et sur les droits sociaux. Mais que cherche donc François Hollande ?
Son allocution au lendemain des européennes en est une nouvelle illustration. La chronique du hollandisme se donne à lire comme une suite incohérente de contre-performances, une succession de couacs, de tête-à-queue idéologiques, de télescopages entre la vie privée et la vie publique, de trahisons et de scandales d’État. Ce n'est pas seulement à la chute de la maison Hollande que nous assistons mais aux derniers jours de la Ve République.
Après la débâcle des municipales, François Hollande enregistre un nouveau désaveu, et le PS le plus mauvais résultat de son histoire. À gauche, les appels à une « autre politique » ont déjà fusé. Le chef de l’État organise une réunion de crise lundi matin à l’Élysée.
Une partie du personnel du musée Picasso adresse une lettre de semonce à la ministre de la culture, dans la foulée de la mise à pied, le 13 mai, de la présidente de l'établissement public, Anne Baldassari. Mediapart publie ce document, qui met à mal la version officielle, alors qu'Aurélie Filippetti visite aujourd'hui le musée traumatisé...
L’Assemblée nationale examine ce qu’il reste de la loi famille. En l’occurrence pas grand-chose. Manuel Valls a prévenu dès son discours de politique générale : il veut se concentrer sur les réformes économiques et temporiser sur les questions de société. Une partie du PS est convaincue que le mariage pour tous, promesse de François Hollande, a contribué à la débâcle des municipales.
Ils ont vécu deux ans au pouvoir, dans les cabinets ministériels. Petites mains ou à des postes à responsabilité, les anciens collaborateurs du gouvernement Ayrault racontent leurs déceptions, leurs doutes et leurs désillusions sur la pratique du pouvoir et la politique de François Hollande.
Vendredi, le conseiller politique de François Hollande a démissionné après nos révélations sur ses conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques. Ami de Valls et de Montebourg, il était devenu une pièce maîtresse à l’Élysée, après avoir été une des chevilles ouvrières du remaniement.
La nomination de Jouyet au poste de secrétaire général de l'Élysée dit beaucoup sur les dérives néolibérales dans lesquelles l'Élysée est aspiré mais aussi sur les systèmes oligarchiques qui ont plus que jamais le vent en poupe.
Le président de la République a réorganisé son cabinet, en nommant un intime au poste stratégique de secrétaire général, l’ancien ministre sarkozyste Jean-Pierre Jouyet. Il bouleverse aussi l’organisation du secrétariat général aux affaires européennes, preuve de la mainmise grandissante de l’Élysée sur la politique du gouvernement.
Mardi, à l’Assemblée, malgré une communication ultra-huilée, le nouveau premier ministre n’a pas su convaincre toute la majorité présidentielle sur son programme digne de la « troisième voie » de Tony Blair et de Gerhard Schröder. À l'issue du discours de politique générale, onze socialistes se sont même abstenus tandis que d'autres annoncent qu'ils ne voteront pas le pacte de responsabilité « en l'état ».
Le premier ministre a choisi une partie de son cabinet. Pour la première fois, il est dirigé par une femme, Véronique Bédague-Hamilius, proche de Bertrand Delanoë et issue de Bercy. Il signe aussi le grand retour d’une figure de la “rocardie”, Yves Colmou.
Le « gouvernement de combat » change peu. Il passe de 20 à 16 ministres de plein exercice. François Hollande et Manuel Valls ont conservé la plupart des poids lourds de l’équipe sortante. François Rebsamen et Ségolène Royal font leur entrée tandis que Vincent Peillon et Pierre Moscovici ne sont pas reconduits. L’aile gauche est promue.
Un gouvernement resserré de seize ministres et paritaire, mais peu de bouleversements avec deux nouveaux ministres seulement. Ségolène Royal prend la tête d’un ministère de l’écologie et de l’énergie. François Rebsamen prend le portefeuille de l’emploi, du travail et du dialogue social. Peillon et Moscovici ne sont pas reconduits.
François Hollande nomme le favori des sondages mais aussi le plus droitier des ministres. La ligne politique du quinquennat est confirmée. Les ministres écologistes quittent le gouvernement. Le nouveau sera annoncé mercredi.