Le nouveau ministre de l’économie, ancien conseiller de Hollande, est un ardent défenseur d’une rénovation profonde des théories de la gauche. «L’idéologie de gauche classique ne permet pas de penser le réel tel qu’il est», estime-t-il. Verbatim d'un entretien réalisé il y a un an.
Seize ministres, dont huit hommes et huit femmes. Le nouveau gouvernement Valls ne bouge guère. Deux nominations importantes : Najat Vallaud-Belkacem à l'éducation et Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires et ex-secrétaire général adjoint de l’Élysée, au ministère de l'économie et de l'industrie.
En désaccord avec la politique économique, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti quittent le gouvernement. Face à l'aggravation de la crise, Hollande et Valls veulent aller plus loin, et plus vite, dans leur rupture avec la gauche. Au risque de ne plus avoir de majorité.
Dans une lettre envoyée à François Hollande et Manuel Valls, Aurélie Filippetti, ministre de la culture depuis mai 2012, explique pourquoi elle n'est pas «candidate à un nouveau poste ministériel».
Confrontés à une situation économique catastrophique, l’Élysée et Matignon mènent une grande offensive de rentrée, multipliant les annonces des mesures à venir. Alors que les orientations choisies déconcertent les socialistes, Manuel Valls rappelle à l’ordre sa majorité. Mais le malaise s’étend jusqu’au gouvernement. Un nouveau clash a eu lieu à Matignon. Le gouvernement mène-t-il encore une politique de gauche ? se demandent des socialistes.
La rentrée s’annonce sous de sombres auspices pour le gouvernement. Selon les prévisions du Trésor, toute l’Europe, y compris l’Allemagne, est prise dans une spirale déflationniste. Tous les espoirs de retrouver la croissance, d’endiguer le chômage, de redresser les comptes publics risquent d’être réduits à néant. Montebourg milite pour un changement de politique. Valls hésite et Hollande ne dit rien.
Depuis le début de la guerre menée par Israël à Gaza, Manuel Valls a été le plus virulent pour dénoncer les manifestations de soutien aux Palestiniens organisées en France et pour condamner ce qu’il appelle un « nouvel antisémitisme ». Des propos conformes à ses déclarations des dernières années, mais qui détonnent avec ses engagements passés comme maire d’Évry.
Depuis qu’il est à l’Élysée, François Hollande a presque autant déçu sur la scène internationale qu’en matière de politique intérieure. Il donne le sentiment d’un pouvoir qui dirige et décide au fil de l’eau, cédant aux sirènes souvent réactionnaires de l’air du temps.
Dans son rapport sur les comptes 2013 de la présidence de la République publié 15 juillet, la Cour des comptes se réjouit des efforts d'économies engagés par François Hollande. Elle détaille les frais liés au statut de “Première dame” et s'inquiète de la disparition en 2012 d'œuvres et de meubles relevant du Mobilier national.
Lors du traditionnel entretien du 14-Juillet, le président de la République a de nouveau justifié son « pacte de responsabilité », avant de promettre des réformes pour la santé, la jeunesse et le grand âge en 2015, avant des réformes de société marquées à gauche à la veille de la présidentielle.
Le chef d'état-major particulier du président a été nommé il y a quatre ans par Sarkozy. Son maintien à ce poste très important, en dépit d'un profil très droitier, irrite désormais de nombreux socialistes. « Il est dans une logique de prise de pouvoir sur le cerveau du président », dit-on même au ministère de la défense. Une longévité qui en dit autant sur les pratiques du sarkozysme que sur l'exercice du pouvoir par Hollande, et sur cet homme secret et courtisan.
Les cent premiers jours de Manuel Valls à Matignon révèlent de plus en plus clairement ce que François Hollande n’a pas voulu dire jusque-là : il a opté pour une alternance. Sans nouveau scrutin, sans nouvelle majorité, mais avec une autre assise idéologique que sa campagne de 2012.
Le secrétaire d’État aux relations avec le parlement est une pièce essentielle dans le dispositif de Valls, tout comme Cambadélis. Ces trois-là se connaissent depuis presque quarante ans. Ils n’ont cessé de se rapprocher au gré des intrigues étudiantes et des congrès socialistes.
Le 11 juin, Faouzi Lamdaoui, conseiller à l’Élysée et très proche de François Hollande, a été entendu par les policiers qui le soupçonnent de « recel d’abus de biens sociaux » et de « fraude fiscale ». En cause : une myriade de sociétés dont il a été soit l’associé, soit le gérant, soit le directeur, dont deux ont fait l’objet de procédures judiciaires.
Le secrétaire général adjoint Emmanuel Macron, un des principaux artisans de la politique économique et ex de la banque Rothschild, est remplacé par Laurence Boone, jusque-là salariée de Bank of America et membre du conseil d’administration du groupe Pinault. Six autres conseillers quittent l’Élysée.