Alors que le procès de l’affaire des soupçons d’emplois fictifs du Rassemblement national au Parlement européen s’ouvre le 30 septembre, un ancien assistant raconte à Mediapart les coulisses du « système » que le parti est accusé d’avoir mis en place entre 2004 et 2016.
Après avoir largement contribué au rapprochement entre le chef de l’État et la droite LR sous le précédent quinquennat, l’ancien député a noué des liens privilégiés avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, au point de devenir l’« agent traitant » du RN auprès du camp présidentiel. Un rôle aussi utile que gênant pour l’Élysée.
Fort de 126 députés, le groupe d’extrême droite a organisé son séminaire de rentrée dans une ambiance de restructuration du parti, tout en savourant sa position centrale dans l’hémicycle.
Alors que le procès de l’affaire des assistants parlementaires européens du RN s’ouvre le 30 septembre, un journaliste de « Libération » affirme que de fausses preuves de travail ont été fabriquées a posteriori pour justifier de l’activité d’assistant de l’actuel président du parti. Celui-ci dénonce de « fausses » accusations.
Héritier direct du local l’Yggdrasil de Génération identitaire, le bar rouennais Le Mora a du mal à cacher sa filiation avec le groupe d’extrême droite dissous en 2021. S’y retrouvent nouveaux militants et nostalgiques de l’ancienne organisation.
Au bord de l’explosion en juin, le parti Reconquête a organisé son université d’été samedi, dans l’espoir de montrer qu’il avait encore quelques ressources. Mais la journée a surtout pris des airs de festival des influenceurs d’extrême droite, réduits à discuter de leurs obsessions entre eux.
Déçu de son score aux législatives, mais fort du premier groupe de la nouvelle assemblée, le Rassemblement national aura un rôle pivot dans l’hémicycle. Mais sa rentrée sera perturbée par l’ouverture du procès de Marine Le Pen et d’autres cadres pour détournement de fonds publics.
Si beaucoup d’élus du RN ont critiqué la cérémonie d’ouverture, les cadres du parti mettent en scène leurs félicitations des médaillés français, affichent leur soutien aux forces de l’ordre et fantasment un Paris ultra-sécuritaire dont la quinzaine offre un aperçu.
Icône de l’extrême droite la plus radicale, Marc de Cacqueray-Valménier assure, selon le média La Lettre, la sécurité d’une île bretonne, propriété du milliardaire d’extrême droite.
Un individu qui incitait à commettre des attaques et qui ciblait notamment un journaliste et une drag-queen a été interpellé le 17 juillet et condamné deux jours après à deux ans de prison. Les victimes, écartées de la procédure, dénoncent le choix d’une comparution immédiate.
Julie Gahinet, collaboratrice parlementaire de Julien Odoul jusqu'au 7 juillet, est accusée d’avoir tenu des propos racistes au Rosa Bonheur sur Seine, à Paris, contre des clients d’origine marocaine. Si elle dément les faits, des témoins confirment et trois plaintes ont été déposées.
Selon un document révélé par « L’Humanité », le milliardaire Pierre-Édouard Stérin prévoit d’injecter « 150 millions d’euros » dans des think tanks conservateurs, et signale un « projet commun » avec l’état-major du RN visant à « gagner » 300 villes aux municipales.
Placé en garde à vue mercredi, l’Alsacien « fièrement néonazi » a menacé de s’en prendre à des porteurs de la flamme olympique sur le canal Telegram « Division aryenne française », une boucle de messagerie d’extrême droite appelant régulièrement à la violence.
Répartis en deux groupes, le Rassemblement national et ses alliés ciottistes renforcent encore leur présence à l’Assemblée. Ils forment un ensemble hétérogène, plutôt jeune et majoritairement masculin, et sont pour beaucoup issus des exécutifs locaux, dans lesquels le RN est présent depuis des années.
Entre le 30 juin et le 7 juillet, le « front républicain » s’est reconstitué avec une force étonnante. En cause : un contexte électoral différent de 2022, les ratés de la « machine » lepéniste, et la difficulté structurelle à vendre comme banales des idées qui ne le sont pas.
Si Marion Maréchal a affirmé qu’elle ne retournerait pas au Rassemblement national après son exclusion de Reconquête, six de ses soutiens ont tout de même été élus députés sous la bannière RN ou RN-LR.