Entendus jeudi, lors du procès du financement des campagnes du Rassemblement national, les hommes de l’ombre de Marine Le Pen, issus pour la plupart du GUD, ont dû répondre de leurs doubles casquettes et d’un certain mélange des genres. En arrière-plan, trente ans d’amitié, de militantisme et de business.
Pour la première fois, le Rassemblement national (RN, ex-FN) va répondre devant la justice du financement de ses campagnes électorales entre 2012 et 2015. Dix personnes physiques et morales sont mises en examen, dont le RN lui-même, deux de ses dirigeants, et plusieurs proches de Marine Le Pen. Le procès s’ouvre ce mercredi 6 novembre.
En garde à vue, Claude Sinké, ex-candidat du FN et assaillant de la mosquée de Bayonne, a expliqué mardi qu’il voulait « venger la destruction de la cathédrale de Paris » qu’il attribue à des musulmans. Le Rassemblement national tente de prendre ses distances, mais l’avait investi en 2015 malgré des propos haineux tenus auparavant sur Facebook.
Le Grand Nord est un objet de fantasmes prisé des écrivains comme des politiciens, représenté à cheval entre réel et imaginaire, investi par une nature extraordinaire et animé par des cultures scandinaves pensées comme supérieures. Le « mythe boréaliste » est ainsi régulièrement mobilisé par l’extrême droite européenne afin de justifier ses délires racialisants. Une enquête de la Revue du Crieur, dont le no14 vient de paraître.
Au moment où la volonté de passage à l’acte par des militants d’extrême droite trouve une nouvelle et tragique illustration avec l’attaque contre une synagogue et un restaurant turc à Halle (Allemagne), un rapport confidentiel d’Europol révèle que l’ultra-droite européenne s’arme et est en train de recruter dans les rangs des militaires et des policiers.
En grandes difficultés financières après les élections de 2017, le Rassemblement national a été sauvé par un prêt de 8 millions d’euros de Laurent Foucher, un homme d’affaires français très implanté en Afrique et proche de Claude Guéant. La somme a transité par une banque basée aux Émirats arabes unis. Des questions restent en suspens sur l’origine des fonds.
Le Rassemblement national a retiré au journal Libération l’accréditation pour son université d’été, prévue à Fréjus ce week-end, avant de changer d’avis 12 heures plus tard. Mediapart et l’émission « Quotidien » restent eux interdits d’accès aux événements du parti depuis 2012.
Deux responsables de Génération identitaire ainsi qu’un ex-cadre ont été condamné jeudi à six mois de prison ferme pour avoir « exercé des activités dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ». Le groupe Génération identitaire a écopé d’une amende de 75 000 euros.
Le Rassemblement national a été condamné le 8 août pour avoir congédié son ancien chauffeur sans cause réelle et sérieuse. Il doit lui verser plus de 20 000 euros d’indemnités et plus de 50 000 euros d’heures supplémentaires non payées. Corvéable à merci pendant près de cinq ans auprès de Florian Philippot et d’autres, il se décrit comme une victime de la guerre au sein du parti frontiste.
L’arrestation d’une cellule néonazie italienne armée, détentrice d’un missile qatari, fait suite à une série d’événements en Europe qui mettent en lumière la radicalisation de certains extrémistes de droite. Si les groupuscules les plus radicaux apparaissent en déclin, le risque d’attaque violente reste élevé sur le continent.
Déjà multi-condamnés pour antisémitisme, Dieudonné et Alain Soral pourraient passer par la case prison. Le premier vient d’être condamné à deux ans de prison ferme pour fraude fiscale. Deux ans ferme sont requis contre le second pour une publication sur son site, lui qui a déjà été condamné à un an ferme pour négationnisme en avril.
Le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’ultra-droite précise bien qu’il ne s’agit pas de réprimer l’extrême droite s’exprimant dans le cadre légal, mais « l’ultra-droite », c’est-à-dire celle utilisant les moyens de la violence. Les trente-deux préconisations dessinent ce qui pourrait être une doctrine de l’État face à cette mouvance.
Comme d’autres partis d’opposition, le Rassemblement national rencontre des difficultés importantes pour obtenir des prêts des banques. Au fil des élections, le parti de Marine Le Pen use de toutes les astuces pour parvenir à financer ses campagnes.
Le Rassemblement national finance sa campagne européenne grâce aux prêts de ses sympathisants, en proposant un taux attractif de 5 %. Un choix qui coûtera environ 200 000 euros au contribuable, puisque le RN compte intégrer les intérêts à ses dépenses de campagne remboursables par l’État.
Mediapart publie un extrait de Les nazis ont-ils survécu ? (Seuil), ouvrage documenté par des archives inédites, dans lequel l’historien Nicolas Lebourg décrypte les tentatives d’anciens collaborationnistes et nazis de refonder une organisation adaptée à la guerre froide.
Presque à chacune de ses interventions, la tête de liste, âgée de 24 ans, met en avant son ancrage dans le «9-3». Jordan Bardella a pourtant dit sur la banlieue à peu près tout et son contraire, au gré des courants dominants dans son parti.