Exclu du Rassemblement national après avoir estimé que les binationaux n’avaient pas « leur place dans les hauts lieux » de l’État, l’élu a été condamné pour injure publique et provocation à la discrimination, et devra verser 11 000 euros.
Le RN tenait dans l’Aude son traditionnel meeting du 1er-Mai, un mois après la condamnation de Marine Le Pen pour détournements de fonds publics. En parallèle, une manifestation et un village antifasciste étaient organisés dans la ville pour « bomber le torse » face à l’extrême droite.
Dans ce numéro, « Extrêmorama » ravive une mémoire que la France voudrait parfois anesthésier : celle de la colonisation, entre archives enterrées, blessures ouvertes et vérités qui dérangent. Tant que ce passé-là n’est pas regardé en face, il continue de hanter le présent.
StreetPress a révélé que le fils de Louis Laugier, directeur général de la police nationale, a cofondé un groupuscule violent à Nantes. Questionné par Mediapart, le ministère de l’intérieur n’y voit pas de problème. En revanche, il annonce à Mediapart l’interdiction de la marche néonazie du Comité du 9 mai, prévue le 10 mai à Paris.
Le député RN Jocelyn Dessigny sillonne sa circonscription de l’Aisne pour expliquer pourquoi la condamnation de Marine Le Pen est « une violation du droit ». Il multiplie les rencontres avec des électeurs qui aimeraient qu’il aille beaucoup plus loin et attaque encore plus frontalement la justice.
Jugé pour injures publiques et provocation à la discrimination à la suite de déclarations faites pendant les législatives de 2024, le parlementaire a récidivé, s’enfonçant dans des explications confuses et maintenant que les Français binationaux « n’appartiennent pas à la France ».
Deux ans après son lancement en grande pompe, l’école théorique du Rassemblement national demeure une coquille vide. Depuis vingt-cinq ans, le parti d’extrême droite a délaissé, par paresse ou désintérêt, la formation intellectuelle de ses cadres, tout en jurant en faire une priorité.
Les députés lepénistes ont monté en épingle des incidents lors d’une manifestation contre le journal d’extrême droite au Palais-Bourbon. Une occasion pour le RN de détourner l’attention de ses démêlés judiciaires et une excellente opération de com’ pour le média.
La manifestation de soutien organisée le 6 avril, à Paris, par le Rassemblement national, n’a pas mobilisé les foules, mais elle a été une nouvelle occasion pour Marine Le Pen d’attaquer « le système » et la justice.
Dans le Gard et l’Hérault, départements où l’extrême droite est particulièrement puissante, les militants RN se mobilisent pour « soutenir » Marine Le Pen après sa condamnation. Conférences de presse, tractages, bus affrétés pour rejoindre le rassemblement parisien… : le parti entend transformer la situation en dynamique politique.
Dimanche 6 avril, les électeurs de la deuxième circonscription du Jura sont appelés aux urnes pour le second tour d’une élection législative partielle. Loin derrière son adversaire LR, le candidat du Rassemblement national mise sur l’indignation de ses partisans pour mobiliser les abstentionnistes.
Après la condamnation de Marine Le Pen, le Rassemblement national oscille entre le déni et la contre-offensive. Incapable d’explorer une autre option pour la présidentielle de 2027, le parti organise un rassemblement dimanche pour mettre la pression sur la justice.
Le sociologue Ugo Palheta, auteur de plusieurs ouvrages sur l’extrême droite, analyse les conséquences de l’inéligibilité de Marine Le Pen. Si une réplique insurrectionnelle de l’extrême droite lui semble peu crédible, il alerte sur l’ancrage du vote Rassemblement national, qui exige davantage que des condamnations morales de la gauche.
Le porte-parole du Kremlin et Viktor Orbán, mais aussi Elon Musk, ont dénoncé la condamnation de l’ex-présidente du RN. Outre leurs affinités idéologiques avec le parti d’extrême droite, les dirigeants russe et hongrois sont aussi indirectement liés à ses finances.
Alors que Marine Le Pen peut être condamnée pour détournements de fonds publics et déclarée inéligible par la justice lundi 31 mars, les cadres du parti d’extrême droite oscillent entre politique de l’autruche et arguments éculés sur un prétendu « gouvernement des juges » voulant mettre à mal la démocratie.
La soirée organisée « contre l’islamisme » par le lobby pro-israélien Elnet et des cercles proches du milliardaire Stérin, à laquelle ont participé Bruno Retailleau et Manuel Valls, a sans surprise tourné au concours de déclarations nauséabondes.