Les ministres de l’intérieur et de la justice se disputent l’espace public, reprenant les mots, les idées et les contre-vérités de l’extrême droite, sans jamais être recadrés. Ils alimentent ainsi chaque jour l’entreprise de « dédiabolisation » du Rassemblement national.
Depuis la parution d’un livre sur le meurtre de Thomas Perotto lors d’un bal à Crépol en 2023, les médias d’extrême droite se déchaînent contre ses auteurs. En s’appuyant sur des PV supposés « disparus », CNews, Europe 1 ou le « JDD » diffusent aussi de nombreux mensonges.
4 000 personnes sont attendues mercredi 26 mars, à Paris, à l’événement « Pour la République, la France contre l’islamisme », auquel vont participer de nombreuses personnalités, dont deux ministres. Un rendez-vous organisé par le lobby pro-israélien Elnet et la galaxie des structures financées par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin.
La participation du président du RN à une conférence contre l’antisémitisme à Jérusalem, aux côtés de nombreux représentants d’extrême droite, a provoqué des annulations en cascade. En France, le parti a choisi de s’attaquer au Crif, qui s’est inquiété de cette invitation lancée par le gouvernement de Nétanyahou.
Le quotidien avait été poursuivi en diffamation par le président du Rassemblement national, après une enquête remettant en doute ses activités d’assistant au Parlement européen. Il a été relaxé vendredi 21 mars, à dix jours d’un autre jugement décisif pour le parti d’extrême droite.
Le 31 mars, on saura si la décision de justice dans l’affaire des assistants parlementaires du RN va redistribuer les cartes. Le Pen Marine : condamnée jusqu’à l’inéligibilité avec exécution provisoire ? Comment peut-elle réagir ? Qu’en sera-t-il du jeune loup Bardella ?
Le groupuscule identitaire Les Natifs a recouvert trois photos de femmes, dont une vêtue d’un voile, exposées dans la basilique Saint-Denis au côté d’une trentaine d’autres portraits depuis cinq mois. C’est le point d’orgue d’une panique morale orchestrée ces dernières semaines par la fachosphère.
Sur l’économie ou l’international, le président du parti cultive sa différence avec Marine Le Pen et assume son positionnement de droite. Une tactique électorale revendiquée, qui fait grincer des dents dans le premier cercle de la triple candidate à la présidentielle, sur laquelle plane le spectre de l’inéligibilité.
Des agents de sécurité d’une discothèque rennaise, menés par Yovan Delourme, dit « Le Jarl », ont attaqué les participants d’une free party dans la nuit du 8 au 9 mars. Une plainte a été déposée. La députée LFI Marie Mesmeur a saisi le procureur. La maire socialiste Nathalie Appéré condamne des comportements « inacceptables ».
Alors que le syndicat étudiant tente d’éteindre les polémiques autour de ses sections locales, Mediapart révèle que son délégué national Mathis Gachon a lui-même fait des saluts de Kühnen, une alternative au salut hitlérien. Il conteste une « interprétation » de ses gestes.
Selon les informations de Mediapart, cinq groupes européens sont à l’affiche de l’événement clandestin, prévu samedi 8 mars dans l’Ain et organisé par des militants liés à Blood & Honour, groupuscule dissous en 2019 en France et classé comme terroriste dans plusieurs pays.
Étiqueté jusqu’à présent « catho de gauche », le café lyonnais Le Simone organise des conférences sur des thématiques variées. Mais la reprise du bureau de l’association par des bénévoles liés à des mouvances traditionalistes et réactionnaires a entériné son glissement très à droite.
Le parti de Marine Le Pen navigue entre une certaine admiration pour le président états-unien, ses alliés résolument pro-Trump et une volonté de revendiquer une posture de non-aligné. En résulte un silence gêné face aux bouleversements géopolitiques en cours.
La ville bretonne, jusqu’ici épargnée, a récemment vu le Rassemblement national et Reconquête chercher à s’implanter. Dans la foulée, divers groupuscules se sont créés et les violences se sont multipliées. Soixante-dix organisations de gauche appellent à manifester dans ses rues dimanche 2 mars.
Alors que Musk et Bannon répètent les saluts nazis, euphémisés par certains médias, « Extrêmorama » revient sur la façon dont la haine de l’autre pave la voie à la guerre de tous contre tous et à la montée en puissance de l’extrême droite radicale qui fascine une partie de la jeunesse.
Parmi les six personnes mises en examen après le passage à tabac d’un militant antifasciste à Paris le 16 février, Alexandre H. est connu pour être un des auteurs d’une action raciste devant un lycée en 2023.