L’historienne Fabienne Bock raconte comment les parlementaires français, même lorsque le pays était « en guerre », ont conservé une fonction de contrôle et de proposition. Dans un contexte démocratique abîmé, ils ont contribué à préserver l’ordre constitutionnel.
À la fois médecin et philosophe, Anne-Marie Moulin décrypte, à la lumière de l’histoire des épidémies et de la médecine, la situation actuelle en France, où l’inquiétude médicale prend le pas sur les risques économiques. « La situation sociale est déjà catastrophique », insiste-t-elle.
Bordeaux, La Rochelle et Le Havre ont, dans le sillage de Nantes, tiré leurs richesses du commerce triangulaire. Dans ces villes, ce passé reste encore largement occulté et les élus comme la plupart des candidats aux municipales semblent peu enclins à raviver cette douloureuse mémoire.
Dans un entretien à Mediapart, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault dévoile le cahier des charges de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qu’il préside depuis novembre. Une nouvelle étape dans la récupération de ce passé douloureux en France.
Dans un livre ambitieux, Abondance et liberté, le philosophe Pierre Charbonnier appelle à sauver le projet démocratique en le découplant de notre mode de vie destructeur. La tâche est immense, tant nos imaginaires et nos institutions ont été marquées par le pacte entre croissance et autonomie.
Mediapart diffuse l’édition 2019 des Rencontres d’Averroès qui contribuent à penser la Méditerranée des deux rives. Premier volet consacré aux origines de la démocratie, en s’interrogeant sur son caractère universel et la particularité de ses sources gréco-latines.
Tri sélectif des essais sur le populisme parus cet automne. De qualité inégale, la plupart entretiennent la confusion conceptuelle qui entoure ce terme. L’Esprit démocratique du populisme, de Federico Tarragoni, se distingue par sa rigueur et son originalité.
L’économiste, auteur de « Capital et Idéologie », son nouveau livre sur les origines et la lutte contre les inégalités, répond en direct aux questions de la rédaction.
Quand on parle de nazisme, il ne faut en général pas longtemps avant d’entendre cette phrase ordinairement attribuée à Hermann Goering, même si d’autres dignitaires du IIIe Reich sont parfois cités : le patron de la propagande allemande Joseph Goebbels, le théoricien Alfred Rosenberg, le chef des jeunesses hitlériennes Baldur von Schirach… Mais si Goering et les autres connaissaient la formule et l’ont peut-être même utilisée, ils n’en sont pas les auteurs.
Elle aura fait la joie de Goscinny et d’Uderzo qui ont rarement loupé une occasion d’y faire allusion dans leurs BD ou dans le film Les Douze Travaux d’Astérix : la phrase lancée à Brutus par un César mourant est sans doute l’une des citations latines les plus célèbres. Mais si l’amertume et la déception qu’elle exprime face à la trahison sont passées à la postérité, la formule pose plusieurs problèmes, à commencer par celui de sa véracité.
Ressortie à toutes les sauces, la formule est associée à un héros en particulier au point de se confondre avec lui : Spider-Man. Mais si Marvel a réussi à installer le mantra qui vaut à Peter Parker quelques solides dilemmes et autant de nuits blanches, ce n’est pas à l’esprit pourtant fertile de ses créateurs qu’on doit une réflexion qui remonte à la nuit des temps.
Thoreau, théoricien de la désobéissance civile et anti-esclavagiste radical mort en 1862, apparaît dans son journal en poète, naturaliste, mais aussi prophète politique. Derrière la relation sensuelle de Thoreau avec la nature se joue son intuition du lien entre asservissement du monde naturel et oppression des minorités.
S’il y a bien une phrase qui a porté, c’est celle-ci. Méprisante et frivole, la formule traduit le caractère qu’on prête à « l’Autrichienne » : l’indifférence au sort des démunis, élevée au rang d’art de vivre et l’aveuglement de ceux qui ne voient pas que les tables sont en train de tourner. Problème : Marie-Antoinette n’a jamais dit ça.
Pour Pierre Nora, Patrick Boucheron n’aurait rien fait de moins que de prendre l’Histoire en otage avec son projet d’Histoire mondiale de la France. L’équipe réunie par le professeur au Collège de France représente-t-elle la part hégémonique d’une discipline elle-même hégémonique au sein des sciences humaines ? Entretien avec Yann Potin, coordinateur de cet ouvrage.
C’est beau, c’est noble, c’est généreux, c’est la France éternelle. Héroïque, la réplique du général nantais Pierre Cambronne aux Anglais qui lui demandaient de se rendre à Waterloo est hélas un poil trop belle. Retour sur une phrase assez emblématique pour avoir fait l’objet d’une enquête préfectorale…
Les Détricoteuses Laurence De Cock et Mathilde Larrère abordent la question des résistances à la vaccination. Leur invitée, l’historienne Anne-Marie Moulin, évoque les raisons d’ordre religieux, économique ou écologique qui les ont nourries.