Aux côtés des mastodontes Pepsi et Coca-Cola, des émanations régionales essaient d’exister. Philippe Robert-Demontrond et Anne Joyeau sont les rares universitaires à avoir planché sur le cas des colas comme outils politiques de résistance à la mondialisation.
Surveillé toute sa vie par les fascistes italiens, Berneri succomba sous les coups des communistes staliniens en Espagne. Activiste et intellectuel anti-autoritaire, il s’est illustré par ses analyses du phénomène fasciste et par l’ébauche d’un « éco-anarchisme ».
Ouvrier allemand ayant, adolescent, participé à l’agitation ouvrière des années 1920, Paul Mattick a émigré aux États-Unis et prit part aux mouvements des conseils de chômeurs à Chicago. De cette expérience est née une des pensées marxistes les plus originales du XXe siècle.
Dans les années 2000, un homme d’affaires franco-tunisien a attaqué l’Amérique avec des bulles depuis le local exigu d’une cité parisienne reléguée. Il a lancé Mecca-Cola, un soda militant, halal et pro-palestinien, qui connaîtra un succès planétaire foudroyant.
Le Coca-Cola et les Eaux Lagidzé sont deux sodas conçus à la même époque. Le premier par un pharmacien américain, le second par un pharmacien géorgien. Alors que le Coca-Cola est devenu l’une des boissons les plus consommées au monde, les Eaux Lagidzé, soda préféré de Staline, n’ont pas dépassé les frontières soviétiques.
L’auteur de Socialisme libéral, héros de l’antifascisme italien, a résisté depuis les marges rebelles du socialisme international. Sa récupération ultérieure, par des socialistes qui ont viré néolibéraux, relève du contresens historique le plus total.
Combattante de l’émancipation, l’Argentine Micaela Etchebéhère l’a été sur le front espagnol contre les troupes franquistes. Évoluant entre les milieux anarchistes et communistes, elle illustre une dissidence de gauche qui se reconnaissait dans la révolution mais pas dans l’autoritarisme. Premier volet de notre série sur les combattants de l’émancipation dans le chaos des années 1930.
Le Selecto affole les papilles algériennes depuis 1907. Ce soda, né dans l’Algérie coloniale, a épousé l’histoire du pays. De la guerre d’indépendance à la guerre civile, l’entreprise Hamoud Boualem étanche toujours la soif de la diaspora et ses descendants en mal d’Algérie. Voyage dans une histoire hors norme, premier volet de notre nouvelle série sur la saga des sodas du peuple.
Restée dans les mémoires comme un sommet d’indifférence cynique, la formule s’est imposée dans le répertoire de l’histoire de France. Censée avoir précipité lors de la croisade des albigeois le massacre brutal et indifférencié des habitants de Béziers, hérétiques et catholiques confondus, elle est pourtant (très) loin d’être attestée.
Le parquet de Paris a ouvert en mai 2019 une enquête pour « crimes contre l’humanité » afin de retrouver d’éventuels responsables encore en vie de la rafle dite du Vieux-Port. L’affaire fait resurgir la collaboration sous la France de Vichy, rappelle les soupçons d’une élite locale intéressée, ravive une mémoire assoupie… Et bouscule les Marseillais.
En mai 2019, le parquet de Paris ouvrait une enquête pour « crimes contre l’humanité » afin de retrouver d’éventuels responsables encore en vie de la rafle dite du Vieux-Port. L’affaire fait resurgir la collaboration sous la France de Vichy, rappelle les soupçons d’une élite locale intéressée, ravive une mémoire assoupie… Et bouscule les Marseillais.
L’historien Julien Cohen-Lacassagne brise les mythes diasporiques : les juifs d’Afrique du Nord sont, au même titre que les musulmans d’Afrique du Nord, des Berbères arabisés ayant adopté un monothéisme. Le judaïsme pour les uns, l’islam pour les autres. Ce qui intéresse l'auteur, c'est « la construction d’un imaginaire ».
Partout dans le monde, on se lève contre des statues et des rues à la gloire de figures colonialistes ou esclavagistes. En France, la mémoire de trois chefs des guerres coloniales du XIXe siècle, Gallieni, Bugeaud et Faidherbe, fait aujourd’hui débat.
Zeev Sternhell était un survivant du génocide nazi, un vétéran des guerres d’Israël, un historien spécialiste du fascisme et un combattant de la paix avec les Palestiniens. Depuis quelques années, il ne cessait de mettre en garde ses compatriotes sur la fin de la démocratie en Israël.
Retour sur la cérémonie du Mont-Valérien, l’un des sauts de puce, entre les Invalides et Londres, accomplis par le président de la République Emmanuel Macron pour accaparer, en ce 18 juin, l’aura et la mémoire du général de Gaulle.
Sous la pression des associations, et sans attendre l’autorisation d’Emmanuel Macron, un travail de mémoire a déjà timidement commencé dans les anciens ports négriers français. À Bordeaux, La Rochelle ou au Havre les élus restent néanmoins peu enclins à raviver cette douloureuse mémoire.