Justice

Affaire Dray : le venin du soupçon

Justice — Analyse

En annonçant jeudi 17 décembre qu’il ne citerait pas devant le tribunal correctionnel Julien Dray, visé depuis un an par une enquête préliminaire (menée sous le seul contrôle du parquet, dépendant hiérarchiquement de la chancellerie), le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a involontairement relancé le débat sur la suppression du juge d'instruction. Sa décision de blanchir le député socialiste, mis en cause dans des mouvements financiers suspects, ne serait pas dénuée d'arrière-pensées politiques, soupçonnent les détracteurs du magistrat. Une critique inévitable dès lors que ce dossier “sensible” n'a pas été confiée à un juge indépendant.

Saint-Fons: l’affaire de détournements que Gérard Collomb aimerait oublier

Justice — Enquête

Le procès d'une affaire de détournements de fonds publics s'ouvre le 30 novembre devant le tribunal correctionnel de Lyon. A Saint-Fons, petite commune de l'agglomération lyonnaise, un vaste système d'évaporation de subventions avait été mis au jour en 2001. Mais malgré huit années d'instruction, l'affaire arrive devant le tribunal avec des trous quant au rôle exact joué par l'actuel sénateur et maire de Lyon, Gérard Collomb.

Affaire Chirac: le parquet ne fera pas appel

Justice

Selon des informations recueillies par Mediapart, le parquet deParis a décidé de ne pas faire appel de l'ordonnance de renvoi de Jacques Chirac devant le tribunal correctionnel, dans l'affaire des chargés de mission de la Ville de Paris. Le procureur de la République de Paris avait requis, fin septembre, un non-lieu général dans ce dossier. Plus rien ne s'oppose donc aujourd'hui à la tenue d'un procès avec un ancien président de la République sur le banc des prévenus. Les audiences devraient avoir lieu dans le courant de l'année 2010.

Chirac renvoyé devant le tribunal

Justice

Alors que le parquet de Paris avait requis, le 28 septembre, un non-lieu général dans l’affaire des chargés de mission de la Ville de Paris, la juge d’instruction Xavière Simeoni a ordonné, vendredi 30 octobre, le renvoi devant le tribunal correctionnel de dix mis en examen, au premier rang desquels se trouve Jacques Chirac, que la magistrate souhaite voir comparaître pour «détournement de fonds publics» et «abus de confiance». Deux anciens de ses directeurs de cabinet (Rémy Chardon et Michel Roussin) sont également renvoyés, deux autres bénéficiant d'un non-lieu, les faits étant prescrits. L’ancien président de la République est soupçonné d’avoir mis en place, lorsqu’il était maire de Paris (1977-1995), un «système» grâce auquel des chargés de mission de la Ville auraient en réalité travaillé pour le RPR – quand il ne s’agissait pas d’emplois purement fictifs. Dans son ordonnance longue de 215 pages, la magistrate évalue à « 5 millions d’euros » le préjudice pour les contribuables parisiens.

De Tapie à Elf, les méfaits de la justice privée

Justice — Parti pris

Le tribunal fédéral suisse vient d'annuler la sentencearbitrale qui avait condamné le groupe Thomson, en marge de l'affaire des frégates de Taiwan. Ce n'est pas la première fois que des sentences prises par des arbitres privés sont mises en cause. Cela avait déjà été le cas pour un arbitrage dans un autre volet de l'affaire Elf. Or, deux des arbitres à l'origine de ces sentences annulées ou contestées ont ensuite siégé dans le tribunal arbitral qui a alloué 390 millions d'euros à Bernard Tapie. Parti pris.

Clearstream : le réquisitoire implacable du procureur Marin

Justice

A l’issue d’une démonstration souvent convaincante, le procureur Jean-Claude Marin a eu la main lourde, mardi 20 octobr, dans son réquisitoire, les réquisitions du ministère public, mardi 20 octobre. Il a réclamé de la prison ferme contre deux prévenus: Jean-Louis Gergorin, «maître d’œuvre» de la manipulation, et Imad Lahoud, ravalé au rang d’«escroc». Il a requis 18 mois de prison avec sursis contre Dominique de Villepin, qui se serait rendu «complice» de dénonciations calomnieuses «en cautionnant par son silence les agissements de Jean-Louis Gergorin». Si le parquet a logiquement requis la relaxe de Denis Robert, le journaliste-écrivain en a aussi pris pour son grade.

Clearstream : l’avocat de Sarkozy pilonne Villepin

Justice

Au terme d’une plaidoirie s’apparentant à un réquisitoire, lundi 19 octobre, l’avocat de Nicolas Sarkozy, la plus célèbre partie civile du procès Clearstream, a conclu que Dominique de Villepin avait été «l’instigateur de la machination» destinée à nuire à son client. Plus de quatre heures durant, Me Thierry Herzog a pilonné point par point, au risque d’apparaître fastidieux, la défense de l’ancien premier ministre. A la différence du parquet – dont on attend les réquisitions mardi 20 octobre –, le conseil du chef de l’Etat estime que Dominique de Villepin a initié la manipulation.

Clearstream: les incohérences de Lahoud déroutent le tribunal

Justice

Lors de la 10e audience, lundi 12 octobre, on a beaucoup ri... surtout aux dépens d’Imad Lahoud, l’homme soupçonné d’avoir truqué les fameux listings. Sa parole semble désormais totalement discréditée. Le souci, c’est que le mathématicien est l’homme-clef de l’affaire...

Douches, fouilles corporelles : un ex-détenu s'exprime sur la loi pénitentiaire

Justice

Jeudi 17 septembre, un ancien détenu a assisté avec Mediapart à l'examen du projet de loi pénitentiaire par l'Assemblée nationale. Chef d'entreprise, Gilles Blanc a passé 6 mois en détention provisoire avant de bénéficier d'un non-lieu. Alors que les députés et le gouvernement viennent de mettre fin à un principe centenaire («Un détenu par cellule»), Gilles Blanc dénonce les conditions d'enfermement imposées notamment aux détenus «provisoires» – non jugés et donc«présumés innocents», ils représentent un quart des 62.000prisonniers. Entretiens vidéo.

Réforme de la justice : on en a les prémisses avec les affaires Dray et Clearstream

Justice

Proclamée en janvier par le président de la République, la mise à mort du juge d'instruction a été entérinée par un comité de réflexion qui a remis son rapport à Nicolas Sarkozy, mardi 1er septembre. Les pouvoirs d'un magistrat indépendant du pouvoir exécutif passeraient ainsi aux mains d'un ministère public qui dépend, lui, du gouvernement. Deux affaires «sensibles» en cours – les ennuis judiciaires de Julien Dray et ceux de Dominique de Villepin – illustrent, chacune à sa façon, les risques que fait peser cette réforme sur l'indépendance de la justice.

Les juges dénoncent les «mensonges» de Kerviel

Justice

Les juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset ont ordonné, lundi 31 août, le renvoi devant le tribunal correctionnel de Jérôme Kerviel. L'ancien trader de la Société générale, accusé d'être à l'origine d'une perte historique de près de 5 milliards d'euros, comparaîtra seul devant le tribunal correctionnel de Paris, courant 2010. En effet, les magistrats instructeurs ont accordé un non-lieu à son ancien assistant, Thomas Mougard, renforçant encore la responsabilité du trader. Mediapart publie les principaux extraits de l'ordonnance de renvoi. Les deux juges dédouanent totalement la banque et dénoncent les «mensonges réitérés» et le «comportement irrationnel» du trader.

L'enquête de la brigade financière accable Julien Dray

Justice

L'enquête préliminaire visant les mouvements financiers suspects détectés sur les comptes de Julien Dray a permis la mise au jour d'un véritable "système" d'évaporation de fonds au profit du député de l'Essonne, principalement au préjudice de SOS Racisme et de la FIDL. Révélations.

Une plainte visant le procureur Philippe Courroye est classée sans suite

Justice

Le parquet de Paris vient de classer sans suite une plainte pour «faux témoignage sous serment» visant le procureur de Nanterre, Philippe Courroye. Elle avait été déposée au début du mois par l'avocat et homme d'affaires Allain Guilloux, qui accuse le magistrat d'avoir menti lors de son audition comme témoin au procès de l'Angolagate, en février. Lui-même prévenu dans ce dossier, qui peut lui valoir de la prison ferme, Me Guilloux s'échine depuis des années à poursuivre M. Courroye, à qui il voue une haine tenace.

Procès Fofana : « L’arrêt est tout sauf indulgent », estime Philippe Bilger

Justice — Entretien

Alors que Youssouf Fofana, chef du «gang des barbares», auteur de l'assassinat d'Ilan Halimi en 2006, a été condamné, vendredi 10 juillet, à perpétuité, plusieurs avocats et des organisations juives ont stigmatisé l'«indulgence» dont la cour d'assises des mineurs aurait fait preuve à l'égard de ses complices. Fait exceptionnel, le représentant du ministère public, l'avocat général Philippe Bilger, répond, pour Mediapart, aux nombreuses critiques que ce procès a suscitées. Il estime notamment que le procès a été «exemplaire» et déplore la violence de certaines attaques, notamment celles de l'avocat de la famille Halimi, Me Francis Szpiner.

Comme le parquet, la cour d’appel accable Jérôme Kerviel

Justice

Rendue plus discrètement que le réquisitoire définitif du parquet demandant son renvoi en correctionnelle, une ultime décision de la cour d'appel de Paris, que Mediapart révèle, est tout aussi sévère à l'endroit de Jérôme Kerviel, le trader accusé d'avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à la Société générale. Dans une ordonnance rendue le 19 juin, la chambre de l'instruction a rejeté les arguments des avocats du jeune homme, qui avaient fait appel de la décision des juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset de refuser leurs demandes d'actes supplémentaires. L'enquête «a été conduite à charge et à décharge, avec objectivité et impartialité», tranche la cour d'appel, qui stigmatise les demandes «abusives ou dilatoires» de Jérôme Kerviel.

Le parquet dénonce les «mensonges» et les «manipulations» de Kerviel

Justice

En exclusivité, Mediapart révèle le contenu du réquisitoire définitif du parquet de Paris dans l'affaire Kerviel. Le procureur demande le renvoi devant le tribunal du trader, accusé d'avoir fait perdre près de 5 milliards d'euros à la Société générale, dans des termes très durs. Le réquisitoire, accablant pour Kerviel, l'accuse de s'être livré à des «mensonges», des «manipulations», des «dissimulations», aussi bien au moment des faits que durant l'instruction. S'il pointe les «défaillances du système de contrôle» de la banque, le parquet juge «concevable» qu'elle n'ait pu détecter les fraudes de Kerviel, seul «responsable». Quant au mobile, le trader aurait «profité de son activité frauduleuse» pour tenter d'obtenir des primes exceptionnelles.