L'ampleur de la journée de mobilisation des professions judiciaires, jeudi 23 octobre, a quelque chose d'exceptionnel: magistrats, avocats, surveillants pénitentiaires ou personnels de justice ont pris la rue pour dire leur opposition à la politique de Rachida Dati. La liste des reproches est longue: mise au pas des parquets, intimidation des magistrats et des avocats, politique pénale sans queue ni tête, communication outrancière... De tout cela, Mediapart a beaucoup parlé depuis son lancement. Revue de détail.
Alors que les suicides se multiplient dans les prisons françaises (90 depuis le début de l'année), la Cour européenne des droits de l'homme vient de condamner la France, le 16 octobre, pour «traitements inhumains et dégradants» et «violation du droit à la vie». La garde des Sceaux reçoit ce lundi les principaux syndicats pénitentiaires qui dénoncent «une situation alarmante». Lire aussi:
Questions sur la politique pénale du gouvernement
Le parti politique La France en action a-t-il été le paravent des sectes lors des élections législatives de juin 2007? C'est la question à laquelle les juges de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris vont répondre ce jeudi 16 octobre. Trois anciens candidats de cette organisation poursuivent en citation directe l'ancien juge et député UMP Georges Fenech qui avait pointé les «liens» entre des représentants de La France en action et diverses mouvances sectaires comme l'Église de scientologie.
Comme prévu, les juges d'instruction Jean-Marie d'Huy et Henri Pons ont signé, mardi 18 novembre, l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel des cinq personnes mises en examen dans l'affaire Clearstream. Dominique de Villepin comparaîtra donc comme prévenu dans ce procès qui s'annonce spectaculaire. «La vérité des faits et du droit a été détournée» au profit de Nicolas Sarkozy, accuse l'ancien premier ministre. Lire aussi:
Les extraits du réquisitoire concernant Villepin
Alors que le procès de l'«Angolagate», ces ventes d'armes au régime angolais, s'est ouvert, lundi 6 octobre, devant le tribunal correctionnel de Paris, Mediapart publie les principaux extraits de l'ordonnance de renvoi. Elle synthétise les charges réunies à l'encontre des protagonistes du dossier. Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak bien sûr, mais aussi Jean-Christophe Mitterrand, Jacques Attali, Charles Pasqua, Jean-Charles Marchiani, Paul-Loup Sulitzer.
Alors que s'ouvre aujourd'hui le procès de l'affaire Falcone, celle de la vente pour près de 800 millions de dollars d'armes à l'Angola en pleine guerre civile, les critiques pleuvent sur une enquête qui reposerait sur du sable. Un examen précis des investigations conduites par le juge Philippe Courroye, qui ont notamment débouché sur la mise en cause de Charles Pasqua, Jean-Christophe Mitterrand ou Paul-Loup Sulitzer, fait pourtant apparaître des charges accablantes.
L'horizon judiciaire de l'homme fort du tennis français vient brusquement de s'obscurcir. Depuis février 2005, la justice enquête sur Christian Bîmes, l'actuel président de la Fédération française de tennis (FFT) et du tournoi de Roland-Garros. Il devra finalement comparaître dans les prochains mois devant le tribunal correctionnel de Paris pour «prise illégale d'intérêts» et «abus de confiance».
Les avocats de Dominique de Villepin viennent de redéposer une demande de non-lieu en faveur de leur client, mis en examen dans l'affaire Clearstream. Ils estiment que le supplément d'information réclamé par le parquet n'a fait que conforter la position de l'ancien premier ministre.
Alors que l'ancien premier ministre Dominique de Villepin doit être de nouveau interrogé cet après-midi, Mediapart révèle le contenu des dernières investigations menées par les juges de l'affaire Clearstream. Ils ont notamment fait entendre l'ancien patron de la DST, Pierre de Bousquet de Florian.
Lors de sa dernière audition par le juge, Denis Gautier-Sauvagnac, l'ancien président de l'UIMM, a notamment confirmé que l'organisation patronale avait financé, par chèque, des syndicats, dont la CFTC, afin de couvrir des «frais de déplacement, d'hébergement et de restauration».
L'enquête sur l'UIMM s'accélère : tandis que deux anciens salariés de l'organisation patronale, Jacques Gagliardi et Pierre Chartron, viennent d'être mis en examen pour «recel d'abus de confiance», Philippe de Ladoucette, trésorier entre 2004 et 2006, a été interrogé en qualité de témoin assisté, et Arnaud Leenhardt (président de 1992 à 1999) comme simple témoin. Primes occultes, complément de retraite en liquide, trésorier ne servant à rien, comptabilité arrangée: les juges explorent les recoins d'une caisse noire par où ont transité 600 millions d'euros.
Hélène Franco est secrétaire générale du Syndicat de la magistrature (classé à gauche) et juge des enfants à Bobigny (Seine Saint-Denis). Pour Mediapart, elle témoigne de l'inflation des outrages et rébellion, notamment entre jeunes et policiers. Au point de participer, selon elle, à «un certain fatalisme d’une partie de la population vis à vis des policiers». La question de l’outrage rejoint donc celle du rôle et «de la place de la police dans la société».
Mis en examen pour «corruption active», «faux et usage de faux», «complicité et recel d'abus de biens sociaux» et «blanchiment», Edouard Meldonian, 60 ans, détaille dans un entretien accordé à Mediapart ses accusations contre l'ancien patron de Monoprix, Denys Brunel, et sa femme, la députée de Seine-et-Marne et porte-parole de l'UMP, Chantal Brunel.
Plus de vingt ans après les faits, le juge Jean-Marie d'Huy a ranimé la procédure portant sur l'acquisition du siège du Parti républicain (PR), en 1986, qui aurait fait l'objet d'un montage financier suspect. Une affaire à la fois très ancienne et très actuelle où l'on retrouve une figure de la promotion immobilière qui fit beaucoup parler d'elle, Christian Pellerin.
L'affaire des «para chutes dorés» de Canal+ vient d'être relancée... huit ans après les faits. Pierre Lescure, l'ancien président de la chaîne cryptée, a été mis en examen pour «faux et usage de faux», le 26 mai, par le juge financier Henri Pons. Il lui est reproché d'avoir autorisé, en 2000, le versement de quelque 60 millions d'euros d'indemnités de départ à plusieurs dirigeants de l'entreprise, un mois avant la fusion avec Vivendi.
Le spectre de l'été chaud menace les prisons françaises. Avec 63.645 détenus au 1er mai, un nouveau record de surpopulation est en vue (le précédent date de juillet 2004 avec... 7 prisonniers de plus). La population carcérale a augmenté de 25% depuis 2000, sous l'effet d'une politique privilégiant le tout répressif et l'enfermement. Mais la «grande loi pénitentiaire», annoncée pour ce printemps par le gouvernement, vient d'être reportée à l'automne...