Des ONG attaquent le ministère de la santé en justice, le 14 avril, pour dénoncer son inaction en matière de réduction des risques liés à la consommation de drogues. Les deux seules haltes soins addictions de France sont menacées de fermer et les autres, empêchées d’ouvrir.
« La santé est politique » : c’est le titre du livre de Miguel Shema, étudiant en médecine. Au cœur de sa démarche, la volonté de déjouer les biais et les préjugés des soignants qui produisent de la discrimination dans le monde médical et l’accès aux soins.
Novo Nordisk commercialise des médicaments amaigrissants et, officiellement, la fondation du laboratoire se mobilise pour prévenir l’obésité. La réalité est tout autre. Son vice-président a par exemple été payé par Ferrero, Nestlé, McDonald’s et McCain.
Dans la maison médicale La Présence, les médecins ne prescrivent pas de contraception. Si la pratique est légale, l’établissement, créé à l’origine par une association catholique et « pro-vie », nuance en disant ne pas être totalement fermé à la prescription « si besoin ».
Selon nos informations, une lettre de mission du ministère de la santé demande à des inspecteurs d’envisager un possible démantèlement de Santé publique France, cinq ans après le début de la crise du covid-19. L’agence a pourtant le rôle crucial de surveiller les épidémies.
Les autorités de santé tardent à agir pour limiter les ordonnances de puissants antibiotiques, les fluoroquinolones, face à un corps médical récalcitrant. En attendant, ils sont encore trop prescrits à tort, hors indications, pour de banales infections. De nouvelles victimes se retrouvent handicapées.
Ailleurs, de nombreux dirigeants ont honoré la mémoire des morts du covid. En France, les associations de proches de victimes réclament en vain un hommage. Les deuils, déjà traumatiques, sont ainsi rendus impossibles. D’autant que la justice classe, une à une, les plaintes des familles.
Naïveté, prétention, impréparation, confusion et mensonges : les échecs politiques dans la gestion du covid ont été largement disséqués. Cinq ans après le confinement total de la population française, tour d’horizon de ce qui a changé (ou pas) dans la préparation aux pandémies.
Fanny Marlier publie « Les Enfants sacrifiés des pensionnats sanitaires », un livre d’enquête sur les centres héliomarins ouverts dans les années 1950. Des centaines d’enfants, souvent d’origine populaire, y ont vécu des violences éducatives, dans l’indifférence générale. Mediapart en publie les bonnes feuilles.
Le département a annoncé la fermeture des sept centres de santé sexuelle (CSS) qu’il gérait directement et une baisse de 20 % des subventions versées aux hôpitaux gérant des CSS et au Planning familial. L’association en appelle au gouvernement.
Pour la justice administrative, Mathieu Bellahsen doit être rétabli dans ses fonctions à l’hôpital de Moisselles après les « représailles » qu’il a subies. En 2021, il avait été sanctionné après avoir alerté sur les conditions d’enfermement des patients pendant le premier confinement. L’établissement a fait appel.
Gros chèque à une société savante, financement d’études économiques, pression sur les patients… Le laboratoire tisse discrètement sa toile pour peser dans ses négociations avec l’État et fixer le meilleur prix de remboursement du Wegovy.
Le groupe danois met tout en œuvre pour se faire connaître dans les quartiers les plus pauvres, importants marchés potentiels de son médicament Wegovy. À Strasbourg, il a ainsi signé un partenariat avec la ville pour des actions de prévention. Lille a refusé une proposition similaire.
La préfecture du Rhône a adressé un courrier aux deux collectivités, leur demandant de renoncer au congé menstruel mis en place pour leurs agentes aux règles douloureuses. Les services de l’État s’appuient sur des décisions judiciaires récentes.
Des malades courent les pharmacies pour se procurer un antipsychotique, la quétiapine. En cause, la sous-traitance de la majorité de la production à une seule usine, aujourd’hui défaillante. Les pouvoirs publics sont impuissants.
Le gouvernement Bayrou va augmenter la taxe sur les complémentaires santé de 1 milliard d’euros. Cette fiscalité déguisée est très inégalitaire : elle pèsera en premier sur les ménages les plus pauvres et les personnes âgées qui font le plus gros effort financier pour s’assurer.