Aquilino Morelle se dit « blanchi » : il ne sera pas poursuivi en justice pour prise illégale d'intérêts. L'ancien conseiller politique de François Hollande n'est pas tout blanc pour autant. Les faits, révélés par Mediapart en avril 2014, sont confirmés. Mais c'est uniquement par une sanction disciplinaire qu'ils peuvent se traduire. Explications.
Malgré son retour à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy conserve la quasi-totalité des moyens que l'État offre à ses anciens présidents. Mediapart les dévoile, jusqu'au moindre détail. Du loyer déboursé pour ses bureaux aux salaires de ses collaborateurs en passant par ses porte-manteaux ou autres lampadaires, les chiffres donnent le tournis.
Dans les Bouches-du-Rhône, le sénateur réélu et multi-mis en examen Jean-Noël Guérini (ex-PS) est accusé d'utiliser l'aide aux communes pour entretenir les allégeances des 119 maires du département, de gauche comme de droite.
Aquilino Morelle pourrait échapper à toute sanction au sein de l'Inspection générale des affaires sociales, dont il a pourtant violé les règles en travaillant pour l'industrie pharmaceutique. Un décret pour contourner les procédures de sanction est rédigé. Les syndicats s'en offusquent.
Avant de s'exprimer dans la presse sur les montants exorbitants des travaux réalisés dans son appartement de fonction, le secrétaire général de la CGT s'est expliqué devant le CCN, le parlement de la CGT, dénonçant à la fois un complot médiatique pour affaiblir son syndicat et le manque de loyauté interne. Verbatim.
Jean-François Boutet, qui était à la fois avocat au Conseil d’État et conseiller spécial de la ministre de la justice, a été débouté de son procès contre L’Express. Il annonce son intention de faire appel.
Cité dans plusieurs affaires, le député et président du conseil exécutif de Corse, Paul Giacobbi (PRG), parvient toujours à passer entre les gouttes alors que plusieurs documents judiciaires obtenus par Mediapart le mettent en cause. Une nouvelle affaire de détournements de fonds publics pourrait menacer une fois de plus ce proche de Christiane Taubira. Pourrait...
C'est un épisode qui dit beaucoup des petits arrangements de coulisse au Sénat. D'après nos informations, le président sortant, le socialiste Jean-Pierre Bel, a fait embaucher sa compagne par l’un de ses amis sénateurs en 2009 sur un poste d’assistante parlementaire rémunéré aux frais de l'institution.
La direction de l'IGAS a refusé de communiquer hier aux syndicats de la maison les conclusions de son enquête interne sur Aquilino Morelle, qui avait été viré de l'Élysée après notre enquête sur ses conflits d'intérêts. Une omerta incompréhensible à l'heure où l'ancien conseiller de l'Élysée explique au Point être la victime d'un grand complot mêlant la Hollandie et Jacques Servier.
Mediapart a épluché la liste, désormais publique, des collaborateurs de députés, complétée de nos propres informations. En 2014, au moins 20 % des députés ont rémunéré un membre de leur famille proche.
Depuis Bruxelles, le président de la République a étrangement tenté de clore l'affaire de la sous-déclaration de patrimoine de son secrétaire d'État, en expliquant avoir demandé, et obtenu, que ce dernier se mette en règle.
La publication par la HAT des déclarations de patrimoine et d'intérêts des ministres est riche d'enseignements. Au palmarès des fortunes, Fabius apparaît largement en tête, suivi de Le Guen et Vallini. Désir est bon dernier. En revanche, les déclarations d'intérêts restent assez lacunaires.
La transparence gagne du terrain en France, par le biais législatif et sous les coups de scandales répétés. Mais la pratique ternit souvent les avancées formelles, dans notre vieux pays centralisé vouant un culte aux chefs suprêmes. Expertise de Myriam Savy, de “Transparency International”, et petite recension des procédures en vigueur dans le monde...
Le directeur financier du laboratoire Lundbeck a été entendu le 15 mai dans le cadre de l'enquête préliminaire visant Aquilino Morelle, l'ancien conseiller politique de François Hollande. Selon nos informations, il a confirmé le contrat de 2007 avec celui qui était alors inspecteur à l'IGAS. Parallèlement, le malaise s'accroît parmi les médecins et les inspecteurs. Certains revisitent les travaux réalisés par Aquilino Morelle, notamment sur le Mediator.
La quasi-totalité des décrets d’application de la loi sur la transparence de la vie politique ont été publiés. Sauf un, qui oblige les membres des autorités administratives économiques, comme l'Autorité des marchés financiers, à ne plus gérer eux-mêmes leur patrimoine personnel. La direction du Trésor a freiné des quatre fers.
L'Igas semble enfin se décider à demander des comptes à Aquilino Morelle. Prudemment. Aucune enquête administrative n'est officiellement enclenchée, mais le patron a fait savoir aux deux syndicats du corps qu'il avait demandé des explications à l'ancien conseiller politique de François Hollande sur ses possibles « manquements » à ses devoirs de fonctionnaire.