Journaliste depuis 1986, j'ai travaillé dix-neuf ans au Monde (Société et International). J'ai rejoint Mediapart dès le début, pour m'intéresser à la «chaîne pénale» (police, justice, prison).
Dans l'armée française depuis 2002, Ounoussou Guissé est un militaire de carrière du 1er Régiment de hussards parachutistes de Tarbes (Hautes-Pyrénées), qui a notamment risqué savie en Afghanistan. Pourtant, depuis trois ans, le ministère de la justice luidénie la nationalité française. Jusqu'à ce 18 novembre 2009 où la cour d'appelde Rouen a donné raison à ce jeune homme d'origine sénégalaise. Un dossierd'autant plus symbolique que le ministre «de l'immigration, del'intégration, de l'identité nationale» Eric Besson avait appuyé leministère de la justice pour contester sa nationalité française au brigadierGuissé.
Les violences contre les personnes ont augmenté depuis 2006 en France, selon l'enquête nationale de victimation (Insee et Observatoire national de la délinquance) qui vient d'être rendue publique. Quelque 1,9 million de personnes déclarent avoir subi «au moins un acte de violences» en 2007-2008, selon cette étude réalisée directement auprès des victimes. La tendance est donc clairement mauvaise pour la politique sécuritaire conduite sous la houlette d'un Nicolas Sarkozy qui, depuis 2002, affirme pourtant parler du côté des «victimes».
Le ministre de l'intérieur aannoncé une «rupture» avec la hausse de la délinquance constatéedepuis le début de l'année 2009 par la police et la gendarmerie. Un telsatisfecit de Brice Hortefeux mérite d'être relativisé, alors que la grognesociale monte dans les rangs policiers. Ce jeudi, ils manifestent contre les baisses d'effectifs et la «culture du chiffre». Entretien vidéo avec ledirigeant du principal syndicat de gardiens de la paix, Nicolas Comte.
Ce sont des faits divers qui, mis bout à bout, parlent d'une époque relativement détraquée. Des hasards du calendrier qui évoquent la soif d'argent et de célébrité, le culte de la performance et l'usage de produits prohibés sur les marchés financiers. On y croise un convoyeur de fondslyonnais qui s'envole avec le contenu de son fourgon blindé, un cambrioleurbritannique obsédé par son image médiatique et des banquiers dopés à la cocaïnequi vont se faire soigner en Suisse...
Filmer la police? Cette pratique est légale mais relève toujours, en France, du parcours du combattant. La récente condamnation de policiers en Seine-Saint-Denis, pour des violences filmées en 2005, vient le rappeler en posant la question de la preuve judiciaire par l'image.
Pour Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po et auteur des Neuf Vies d'Al-Qaida, l'organisation terroriste créée il y a vingt ans par Oussama Ben Laden est aujourd'hui revenue à son point de départ. « La seule formation terroriste à vocation mondiale » n'arrive plus à se projeter en dehors de son environnement pakistanais, moyen-oriental ou nord-africain.
A la sortie de la dernière audience du procès Clearstream, vendredi 23 octobre, Dominique de Villepin «garde la main ouverte vis-à-vis de Nicolas Sarkozy». Dans sa déclaration devant les caméras et les micros, l'ancien premier ministre livre sa conclusion politique aux débats judiciaires ouverts cinq semaines plus tôt: «Je n'ai pas de rancœur au fond de moi et je veux servir les Français à la place qui est la mienne.»
L'audience s'annonçait presque guillerette, jeudi 22 octobre, puisqu'il revenait à l'avocat du «faussaire» Imad Lahoud de dire la vérité de son client qui a tant menti. Mais elle a basculé dans la gravité, quand le bâtonnier Paul-Albert Iweins a demandé la nullité de toute la procédure en mettant en cause l'«impartialité» du tribunal après les déclarations du président de la République, un mois plus tôt, qui a désigné – avant jugement – les préjugés «coupables» du procès Clearstream.
Un an après le retrait du tentaculaire fichier Edvige, sous le coup d'une mobilisation citoyenne sans précédent, deux nouveaux fichiers policiers ont vu le jour le 16 octobre... Il n'est plus question de collecter les données les plus «sensibles» – santé, vie sexuelle, «origines raciales ou ethniques» – mais une partie de l'héritage demeure avec le fichage de «l'origine géographique» des personnes soupçonnées de pouvoir porter atteinte à la sécurité publique. Une innovation juridique controversée.
Ni les «gergorinades», ni les mensonges d'Imad Lahoud, ni les dénonciations calomnieuses de l'affaire Clearstream, ne font rire les parties civiles qui se sont exprimées, mardi 13 octobre, au palais de justice de Paris. Parmi elles, l'ancien ministre et député (UMP) Alain Madelin a fustigé, par la voix de son avocat, les prévenus Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud qui ont construit leur manipulation «pour tuer» ceux dont les noms ont été couchés sur les faux listings.
Le conseiller «justice» du chef de l'Etat, Patrick Ouart, reconnaît, dans un livre à paraître, coopérer à la défense de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Clearstream. Une procédure dans laquelle M. Sarkozy intervient à titre privé, faut-il le rappeler? «Mais je ne suis pas dans un conflit d'intérêts», assure Patrick Ouart. Quoi qu'il dise, ses déclarations confirment le tour très singulier et le mélange des genres donnés à la conduite de cette affaire judiciaire par le plus haut personnage de la République.
Dominique de Villepin n'a pas monté de «coups tordus» contre Nicolas Sarkozyet n'est pas «un ministre qui complote», à en juger par ses déclarations du 7 octobre au procès de l'affaire Clearstream. Sa longue tirade a aussi donné la mesure tragico-politique de ce procès hors normes. Mais l'examen d'épisodes possiblement «tordus» du dossier et la confrontation avec le général Rondot n'ont pas tourné à son avantage. Rude journée pour M. de Villepin.