Journaliste depuis 1986, j'ai travaillé dix-neuf ans au Monde (Société et International). J'ai rejoint Mediapart dès le début, pour m'intéresser à la «chaîne pénale» (police, justice, prison).
La figure de Renaud Van Ruymbeke a marqué le procès de l'affaire Clearstream, mardi 6 octobre. Lemagistrat a expliqué comment le secret-défense, opposé par les sommets de l'Etat et les industriels de l'armement, l'a conduit à exploiter les «lettres anonymes» et les faux listings adressés par Jean-Louis Gergorin. A l'audience, les investigations du juge sont apparues autrement plus limpides que les enquêtes parallèles conduites par les services de renseignement et les manœuvres politiques qui les ont accompagnées.
Huit heures durant, le général Philippe Rondot (photo) a campé sur des positions qui mettent à mal Dominique de Villepin, lundi 5 octobre, au palais de justice de Paris. Entenducomme témoin dans l'affaire Clearstream, l'officier de renseignement a contredit les explications données à la justice par l'ancien premier ministre. Mais des failles sont apparues dans le système de défense de l'ancien militaire de la DGSE, pourtant rompu aux méthodes d'interrogatoiresles plus fouillées...
L'horreur d'un fait divers – un enlèvement suivi d'assassinat, avec implication d'uncriminel récemment sorti de prison – relance le débat sur le traitement de la récidive. «Castration chimique» réclamée par l'UMP et la ministre de la justice. Mise en cause d'une décision de justice par le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux. Dénonciation de l'échec de lapolitique pénale du gouvernement par le PS. Derrière la charge émotionnelle, de nouvelles lois sont d'ores et déjà annoncées qui s'ajouteront aux nombreux textes adoptés, ces dernières années, pour éviter la récidive en matière criminelle.
Si les haines recuites et les coups bas sont la marque de l'affaire Clearstream, l'audience du 28 septembre a montré qu'elle ne se limite pas à un face-à-face Sarkozy-de Villepin. Cette quatrième journée du procès a donné la parole à d'«autres» parties civiles, Pierre Pasqua ou Edwy Plenel, loin de cet affrontement politique au sommet. Elle a aussi donné un aperçu de la violence des méthodes utilisées dans les milieux français de l'aéronautique et de l'armement, dont les dirigeants sont les premiers noms à être apparus dans les faux listings.
Quatre anciens détenus commentent les débats sur la loi pénitentiaire qui vient d'être votée par l'Assemblée nationale. Findu principe d'«encellulement individuel», aménagement des peinesélargi (sauf pour les récidivistes) et généralisation des régimes de détentiondifférenciés sont les grandes nouveautés du projet de loi adopté mardi 22 septembre par les députés. Entretiens vidéo.
«Un recul des garanties démocratiques» et une perte «d'indépendance»: la Commission nationale de déontologie de la sécurité a commenté son avis de décès, lundi 21 septembre. A l'occasion de la création d'un défenseur des droits, la CNDS va en effet passer à la trappe. Mais le futur défenseur saura-t-il prendre des décisions aussi tranchées que la commission indépendante?
Vendredi 18 septembre,un ancien détenu a commenté pour Mediapart les débats sur le projet de loipénitentiaire à l'Assemblée nationale. Prêtre-ouvrier, Dominique Wiel a passétrente mois en prison (avant d'être innocenté). Il commente les échanges desdéputés sur la multiplication des suicides, en reliant cette question àl'univers de non-droit et d'humiliations que demeure la prison. «Lesmecs, plus on leur tape dessus, plus ils deviennent terribles», dit notamment lereligieux. Entretien vidéo.
Jeudi 17 septembre, un ancien détenu a assisté avec Mediapart à l'examen du projet de loi pénitentiaire par l'Assemblée nationale. Chef d'entreprise, Gilles Blanc a passé 6 mois en détention provisoire avant de bénéficier d'un non-lieu. Alors que les députés et le gouvernement viennent de mettre fin à un principe centenaire («Un détenu par cellule»), Gilles Blanc dénonce les conditions d'enfermement imposées notamment aux détenus «provisoires» – non jugés et donc«présumés innocents», ils représentent un quart des 62.000prisonniers. Entretiens vidéo.
Chaquejour, un ancien détenu assiste avec Mediapart à l'examen du projet de loipénitentiaire par l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, l'ancien libraire MichelGuérin a bien voulu participer à l'exercice. Depuis ses 72 jours passés enmaison d'arrêt, il a «la rage» contre le système pénitentiaire etles «humiliations» que lui ont fait subir des surveillants.Mercredi 16 septembre, Michel Guérin a écouté les députés s'opposer autour desdroits et devoirs des détenus. Son témoignage illustre que le moindre exerciced'un droit – l'accès à la bibliothèque, par exemple – est chichement compté enprison. Entretiens vidéo.
Chaque jour, un ancien détenu assiste avec Mediapart à l'examen de la loi pénitentiaire par l'Assemblée nationale. Daniel Deriot, devenu travailleur social après quinze mois de prison, est le premier à participer à cet exercice citoyen. Mardi 15 septembre, il a entendu des débats parlementaires qui ont longuement évoqué le principe de « l'encellulement individuel » – un principe qui divise la majorité présidentielle et sur lequel veut revenir le gouvernement. Entretien vidéo.
Même le président Nicolas Sarkozy a récemment affirmé que les prisons françaises sont «une honte pour la République». Pourtant, au moment de réformer le système pénitentiaire en profondeur, le consensus se fissure dans la majorité présidentielle. Les arguments les plus sécuritaires sont dégainés, du côté de l'UMP, alors que s'ouvrent les débats sur la loi pénitentiaire devant l'Assemblée nationale, mardi 15 septembre.
Un jugement récent – sur une escroquerie de bas étage, à laquelle Nicolas Sarkozy s'est retrouvé mêlé par hasard – livre deux enseignements d'inégale importance. Le premier est majeur puisqu'il met enjeu le statut du président de la République devant la justice ; dequoi perturber le procès Clearstream, qui s'ouvrira fin septembre avec M.Sarkozy au rang des parties civiles. Le second enseignement de cette affaire dénote le soin jaloux du chef de l'Etat à suivre le dossier. Où l'on voit M. Sarkozy prendre sa plume pour dénoncer à la justice (sur papier à en-tête «Le Président de la République»: à lire ici) le prélèvement de «deux montants à hauteur d'environ 60 euros» sur son compte bancaire privé...