Le Zimbabwe traverse sa plus grave crise économique et sociale depuis dix ans. Il a absolument besoin d’un soutien de l’extérieur. Mais ayant des arriérés de paiement, il n’a droit à aucun crédit des Occidentaux. Or, pour certains citoyens, une partie de ses dettes sont « illégitimes » et devraient être annulées.
Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, ont annoncé samedi 21 décembre, depuis Abidjan, une « réforme historique » du franc CFA d’Afrique de l’Ouest. Mais des économistes la critiquent déjà, estimant qu’elle est incomplète et en trompe-l’œil.
Depuis début septembre, les attaques xénophobes se multiplient dans le « pays de Nelson Mandela ». Ces violences ont commencé avec une grève lancée par des chauffeurs routiers affirmant que les étrangers volent les emplois des Sud-Africains. Dans le reste du continent, les réactions sont vives, en particulier au Nigeria.
En Gambie, une Commission vérité et réconciliation entend les présumés auteurs et victimes de crimes commis pendant les vingt-deux années de règne de Yahya Jammeh, parti en exil en 2017. À l’occasion des auditions, des militaires ont avoué des actes de torture et des meurtres. Ces témoignages permettent de comprendre le fonctionnement d’un régime fondé sur la terreur et la corruption.
Au Cameroun, l’entreprise publique qui gère le port de Douala est en conflit avec le groupe Bolloré et son associé danois Maersk. En jeu : plusieurs dizaines de millions d’euros et le contrôle du terminal à conteneurs du port.
Au Sénégal, l’incarcération de l’activiste Guy Marius Sagna choque les organisations de défense des droits de l’homme, qui dénoncent une atteinte aux libertés fondamentales. Cette affaire intervient dans un contexte de contestation de la gestion des hydrocarbures du pays.
La part des visiteurs africains faisant face à des rejets de leur demande de visa pour venir en France a fortement augmenté au cours des cinq dernières années. Ces ressortissants se voient régulièrement notifier des refus sans logique mais, pour certains, démontables par la justice, comme le montre une récente ordonnance du tribunal administratif de Nantes.
Les présidents de quinze pays d’Afrique de l’Ouest ont révélé, fin juin, le nom de la monnaie unique régionale qu’ils veulent lancer en 2020 : l’eco. Mais la volonté politique de plusieurs États semble manquer pour faire aboutir ce projet mal ficelé. En coulisses, Paris manœuvre pour que les transformations du franc CFA ne se traduisent que par un changement de nom.
En peu de temps, la Russie est parvenue à redevenir un acteur important en Afrique. Elle y fait des affaires, renforce son influence politique, tout en avançant ses pions dans le champ militaire. Cette implantation tous azimuts, via notamment le businessman Evgeny Prigogine, proche du président Vladimir Poutine, est vue d’un mauvais œil par les partenaires historiques des pays du continent, dont la France.
Le franc CFA utilisé en Afrique centrale traverse, depuis quelques semaines, une zone d’instabilité. L’activité des banques et des entreprises en pâtit. En cause, la gestion des réserves en devises, dans laquelle la France ne joue pas le rôle qui devrait être le sien.
L’Europe exporte en Afrique de l’Ouest de plus en plus de poudre de lait ré-engraissée avec des matières grasses végétales. Vendu à bas prix, ce produit concurrence le lait local. Les consommateurs l’utilisent sans savoir qu’il ne s’agit pas d’un produit laitier à proprement parler.
Un ancien président, des ex-ministres, des ex-diplomates, des ex-militaires et un terrain d’action commun : l’Afrique. Au cours des dix dernières années, d’anciens représentants de l’État français se sont recyclés dans le privé en utilisant leur carnet d’adresses africain constitué quand ils étaient en fonctions. Une preuve que la Françafrique a encore de beaux jours devant elle.
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Des milliers de Maliens ont manifesté le 14 janvier contre des sanctions infligées à leur pays par les autres États d'Afrique de l’Ouest. Le Mali se retrouve coupé de son système financier domestique, un scénario rendu possible par le fait qu’il utilise le franc CFA. L’ombre de la France plane au-dessus de cette mesure illégale, qui rappelle celles de 2010/2011 contre la Côte d’Ivoire.
Ali Zafar is a macroeconomist with extensive experience in international financial institutions. His particularity: he is one of the few experts in this field to work on the CFA franc and to have the courage to tackle the controversial issues, including the chronic overvaluation of the CFA franc and the considerable economic backwardness of countries using this currency. Interview.
Ali Zafar est macroéconomiste et a une longue expérience au sein des institutions financières internationales. Sa particularité : il est l’un des rares experts dans ce milieu à travailler sur le franc CFA et à avoir le courage d’aborder les sujets qui fâchent, dont la surévaluation chronique du franc CFA et le retard économique considérable des pays utilisant cette monnaie. Entretien.
Le gouvernement français a rendu publics les deux principaux textes de la « réforme » du franc CFA d’Afrique de l’Ouest – dont un n’a jamais été soumis aux parlementaires. Ces documents confirment que rien ne change : le contrôle de l’État français sur cette monnaie reste identique. Emmanuel Macron et Alassane Ouattara n’ont rien fait d’autre qu’une belle opération de communication.
À quelques rares exceptions près, les progressistes français ne se sont pas intéressés aux récentes manœuvres du pouvoir macroniste qui visent à prolonger la durée de vie du franc CFA. Leur silence permet la poursuite de la logique coloniale de la France en Afrique.