Manuel Jardinaud a été journaliste au pôle social et au service politique de Mediapart. Il a travaillé auparavant à Liaisons sociales magazine, et a collaboré avec de nombreux autres médias, en tant que journaliste pigiste. Manuel est décédé le 9 mars 2021.
L’Assemblée nationale a voté la prorogation de l’état d’urgence sanitaire dans la nuit du 8 mai. Les débats se sont organisés dans la précipitation et un hémicycle toujours confiné, au mépris du travail des députés obligés de tenir la date fatidique du déconfinement.
Les députés ont commencé, le 6 mai, l’examen du projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire. La responsabilité pénale des décideurs locaux lors du déconfinement a concentré les débats pour trouver une parade acceptable à la version des sénateurs vue comme une « amnistie préalable ».
Le 4 mai, les sénateurs ont entamé l’examen du projet de loi qui proroge l’état d’urgence sanitaire et voté une exemption de responsabilité juridique des élus locaux et de ceux, sur le terrain, qui agiront pour le déconfinement. Une étrange victoire des territoires contre la verticalité du pouvoir.
Alors que l’intervention d’Édouard Philippe n’a été suivie que d’un rapide débat et d’un vote consultatif, les oppositions dénoncent un « débat bâclé ». Des voix critiques au sein de la majorité s’inquiètent aussi d’un « mépris » du Parlement.
Si la vie politique tourne au ralenti, l’agenda des députés ne désemplit pas. Entre deux allers-retours au Palais-Bourbon, cinq d’entre eux ont raconté, pendant cinq semaines, la manière dont le confinement réorganise leur travail d’élu de la nation.
Nationalisations, réquisitions, ISF, aides aux plus fragiles… Socialistes, communistes et Insoumis n’ont pas vraiment cessé, depuis un mois, de déposer des propositions de loi. Que disent-elles de la sortie de crise imaginée par les gauches ? Alors que les députés entament vendredi l’examen du projet de loi de finances rectificative, Mediapart passe ce travail au crible.
L’éventuel suivi numérique des citoyens dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19 provoque un rejet jusqu’au sein de la majorité. L’exécutif reste prudent tout en continuant d’envoyer des messages contradictoires.
Le 1er avril, la mission d’information de l’Assemblée sur l’état d’urgence sanitaire a commencé ses travaux en auditionnant en visioconférence le premier ministre et celui de la santé lors d’un exercice convenu. Au Sénat, les commissions vont jouer ce rôle. La question des commissions d’enquête est remise à plus tard.
Le nombre d’élus locaux et de militants atteints par le Covid-19 explose. D’aucuns font le parallèle entre le maintien du premier tour, le 15 mars dernier, et l’affaire du sang contaminé.
La loi instaurant un « état d’urgence sanitaire » a été adoptée dimanche. L’exécutif dispose de pouvoirs exceptionnels pour imposer des mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19. L’opposition s’inquiète des failles démocratiques du texte.
Malgré les mesures d’urgence, le gouvernement n’ajuste pas l’ensemble de l’économie à la crise sanitaire. La lutte contre le Covid-19 n’est pas la seule priorité : il poursuit une stratégie de croissance.
L’Assemblée nationale et le Sénat examinent, dès jeudi 19 mars, le projet de loi de finances rectificative et celui sur les mesures d’urgence dans un format inédit et minimal.