Manuel Jardinaud a été journaliste au pôle social et au service politique de Mediapart. Il a travaillé auparavant à Liaisons sociales magazine, et a collaboré avec de nombreux autres médias, en tant que journaliste pigiste. Manuel est décédé le 9 mars 2021.
Les députés de La République en marche, en soutien total à la réforme des retraites et au gouvernement, essaient par petites touches de combler les lacunes du texte sur la pénibilité et les droits familiaux. Une stratégie sans grande ambition.
Pour la première journée de discussion au sein de la commission spéciale sur la réforme des retraites, le 3 février, les gauches, parfois aidées par la droite, ont fait union pour déconstruire le projet de loi. LREM et ses alliés se sont tus, comme tout le gouvernement.
À l’échelle communale, la distance entre les citoyens et leurs élus est censée être la plus réduite. Pourtant, ce pouvoir local converge dans des instances intercommunales, dont les visages et les tractations sont moins connus des électeurs.
Avant la conférence de financement, les députés ont commencé leurs auditions sur la réforme des retraites, au sein d’une commission spéciale. Dopées par l'avis critique du conseil d'Etat, les oppositions tentent de freiner, voire bloquer le projet de loi, et pointent tous ses écueils. La majorité, elle aussi, réclame des précisions au gouvernement.
Jeudi 16 janvier, la manifestation parisienne contre la réforme des retraites a moins mobilisé que la semaine précédente. Mais les opposants de la première heure sont rejoints par de nouveaux manifestants issus de l’université ou encore de l’éducation nationale. Le gouvernement, lui, ne cède rien.
La victoire revendiquée par Laurent Berger, à la tête de la CFDT, après le retrait de l’âge pivot du projet de loi sur les retraites crée des soubresauts chez certains adhérents. Une colère à bas bruit qui n’inquiète cependant pas la confédération.
La seconde manifestation en trois jours n’a pas fait le plein. Mais « gilets jaunes » et grévistes de la première heure ne baissent pas les bras malgré l’annonce du premier ministre, en fin de journée, de suspendre provisoirement la mesure sur l’âge pivot.
Calendrier resserré, « procédure accélérée », ordonnances, commission spéciale… Alors que la concertation sur la réforme des retraites se poursuit, le gouvernement a déjà tout prévu pour que son texte soit rapidement adopté par le Parlement.
Depuis la loi El Khomri, la CFDT a perdu tous ses combats, ne préservant que quelques miettes au profit des salariés. Un syndicalisme défensif qui interroge alors que, sur la réforme des retraites, la centrale de Belleville est à nouveau mise en difficulté.
Les salariés de la grande raffinerie Total d’Île-de-France à Grandpuits ont voté la poursuite de la grève jusqu’au 6 janvier, veille des réunions prévues entre les syndicats et le gouvernement. Le ministre de l’intérieur se veut rassurant sur le risque de pénurie, alors que la CGT estime que plus aucun carburant ne sort de trois raffineries sur huit en France.
Le 27 décembre, quatre représentants des gauches, issus du PCF, d’EELV, de Place publique et de Génération·s, se sont rendus auprès de cheminots et de contrôleurs grévistes méfiants, pour soutenir leur lutte face à la réforme des retraites. Ils assurent travailler ensemble pour présenter à la rentrée un contre-projet commun, avec le PS. La France insoumise, à ce stade, ne s’associe pas à cet embryon d’union.
Les grévistes de la grande raffinerie Total d’Île-de-France, déjà touchée par la grève, ont voté le 23 décembre le blocage de toute sortie de produits, entraînant mécaniquement l’arrêt de l’usine dans les jours qui viennent. C’est la deuxième raffinerie à s’engager vers un durcissement du mouvement pour faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites.