Manuel Jardinaud a été journaliste au pôle social et au service politique de Mediapart. Il a travaillé auparavant à Liaisons sociales magazine, et a collaboré avec de nombreux autres médias, en tant que journaliste pigiste. Manuel est décédé le 9 mars 2021.
Entre stratégie du coucou, divisions spectaculaires et manque de figures locales, La République en marche aborde les élections municipales de mars 2020 lestée de grosses difficultés. Petit tour des zones sensibles.
La République en marche lance deux groupes de travail, dont un à l’Assemblée nationale, sur la laïcité, le communautarisme et la radicalisation. Un triptyque qui porte en lui les germes d’une stigmatisation de l’islam et qui divise la majorité.
En première lecture, l’Assemblée nationale a acté que l’État ne compensera pas dans le budget de la Sécurité sociale les exonérations et les transferts de cotisations qui lui servent à mener sa politique de baisse d’impôts. Un précédent d’ampleur auquel les oppositions et une poignée de députés LREM ont tenté, en vain, de s’opposer.
Claude Vivier Le Got est soutenue par La République en marche pour les élections municipales de la ville de l’Yonne. Selon nos informations, la candidate, condamnée à un an d’inéligibilité en 2015, a utilisé l’argent de son ancienne entreprise pour financer des travaux de rénovation dans sa maison et les frais de scolarité de son fils.
Depuis le 18 octobre, le droit de retrait exercé par les agents de la SNCF a perturbé le trafic ferroviaire, entraînant de nombreuses annulations de trains. Le premier ministre étudie les poursuites judiciaires possibles. Plusieurs syndicats appellent à une grève illimitée à partir du 5 décembre.
Le « Rassemblement fraternel contre l’islamophobie » organisé à Paris le 19 octobre a mobilisé quelques centaines de personnes. Un appel a été lancé pour une marche pour la justice et la dignité le 8 décembre.
Le débat sur l’interdiction des femmes voilées lors des sorties scolaires, relancé par le ministre de l’éducation nationale, secoue au sein de La République en marche. Les tenants d’un respect strict de la loi s’opposent à une frange plus réactionnaire, proche des positions de la droite actuelle.
Le débat sur l’immigration à l’Assemblée nationale, voulu par Emmanuel Macron, a permis aux droites de faire entendre des propos anti-immigration rudes et sans concession, loin de la sérénité voulue par la majorité. À gauche, Insoumis, communistes et socialistes ont dénoncé le jeu dangereux du pouvoir.
Le premier ministre a lancé les travaux de la Convention citoyenne pour le climat qui doit aboutir à des propositions. Celles-ci pourraient faire l’objet de lois concrètes. Non consultés, et bien que favorables à l’expérimentation, certains parlementaires pointent le risque d’opposer démocratie participative et représentative.
La polémique enfle sur la gestion de la catastrophe de l’usine Lubrizol, à Rouen, par le gouvernement. Les écologistes, la gauche et la droite dénoncent la « légèreté », voire la « faute de l’État », et réclament la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire plutôt qu’une simple « mission d’information ».
En vue des débats dans l’hémicycle, la majorité LREM souhaite plus que jamais des échanges apaisés, cantonnés à une discussion technique, davantage que politique. Pas question d’en faire un « marqueur » du quinquennat. Certains élus voudraient toutefois aller plus loin.
À la suite des propos d’Emmanuel Macron sur la nécessité de s’emparer à nouveau du thème de l’immigration, et avant le débat prévu dans l’hémicycle le 30 septembre, certains députés LREM témoignent de leur dépit de voir une nouvelle fois ce sujet mis à l’agenda.