47 ans. À la création de Mediapart, j'ai d’abord suivi le Parlement, puis j’ai rejoint le service Enquêtes. Mes sujets de prédilection pendant des années : l'argent des élus et des partis, la corruption, la transparence, les conflits d'intérêts... De 2018 à 2019, je me suis consacrée à des sujets sur les migrations. Puis j’ai intégré la direction éditoriale élargie, de 2019 à 2023, comme responsable du pôle Société. Désormais, je me penche sur les droits des enfants et les violences qui leur sont faites.
Pour m’écrire : mathilde.mathieu@mediapart.fr
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Grosse actualité pour le PS, mardi 27 janvier à l'Assemblée. Outre leur motion de censure, les députés PS vont tirer un second coup: ils ont décidé de boycotter le vote solennel sur le projet de loi organique, tant décrié, qui limite le droit d'amendement. Une idée saugrenue après des semaines de bagarre sur la réforme du Parlement. Pourquoi donc les socialistes ont-ils décidé de ne pas voter contre? Quelles sont leurs arrière-pensées? Parti pris.
L'Assemblée nationale s'enfonce dans la crise. Mercredi, les socialistes ont boycotté les questions d'actualité – une première dans l'histoire de la Ve République. Dans cette confrontation brutale, les ténors de la majorité et de l'opposition misent dans chacun des camps très gros: Bernard Accoyer, par exemple, joue sa crédibilité de président de l'Assemblée, tandis que le socialiste Laurent Fabius en profite pour opérer un retour remarqué.
Outrés par l'attitude provocatrice de la majorité, les députés de gauche ont quitté l'hémicycle, mardi 20 janvier, en plein débat sur la réforme de l'Assemblée nationale et l'encadrement du droit d'amendement. Ils ne devraient pas y revenir avant plusieurs jours. Pour protester contre leur «bâillonnement» et un «deni de démocratie», ils ont aussi entonné La Marseillaise. On n'avait pas vu ça depuis bien longtemps.
• A lire aussi: Les députés et La Marseillaise, le précédent de 1947
Mediapart s'est procuré les comptes rendus des réunions que les députés UMP ont tenues, d'octobre à décembre, pour préparer la réforme du règlement de l'Assemblée. En discussion, lors de ces huis clos: l'avenir du droit d'amendement, les sanctions contre l'absentéisme ou encore les droits de l'opposition. Entre les lignes, on devine les calculs de l'ambitieux Jean-François Copé et les inquiétudes qui germent au sein du groupe UMP.
La droite veut limiter la longueur des débats dans l'hémicycle pour empêcher l'obstruction de l'opposition, mais des élus UMP sont en train de se rendre compte que leur propre temps de parole va se raréfier. Et que leur président, Jean-François Copé, pourra redistribuer à sa guise, entre "ses" députés, le "crédit-temps" alloué à l'UMP. Angoisses.
Lire aussi:
Notre tableau des principales mesures
Les députés ont entamé mardi soir, 13 janvier, l'examen du projet de loi qui réforme le droit d'amendement. La «mère des batailles» a bizarrement débuté, puisque le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a déclaré 20% des amendements socialistes irrecevables. Le PS a illico dénoncé une décision «arbitraire», une «infraction», illustrant à merveille la «volonté de museler l'opposition» qui sous-tend ce texte.
• Notre tableau des principales mesures de la réforme
Mediapart présente, sous forme de tableau, les mesures prévues par le projet de loi organique sur le droit d'amendement et l'organisation du Parlement, dont l'examen vient de débuter à l'Assemblée.
L'Assemblée nationale entame, mardi 13 janvier, l'examen du projet de loi sur la réforme du travail parlementaire. Au programme: l'encadrement du droit d'amendement. Mais ce débat intervient alors qu'une commission de députés menait depuis octobre des discussions sur le sujet. Matignon veut légiférer sans en attendre les conclusions. Les discussions entre élus avaient pourtant avancé, comme en témoigne le "relevé de conclusions", que Mediapart s'est procuré
Alors que les sénateurs ont entamé mercredi l'examen du texte sur l'audiovisuel public, le gouvernement a été chahuté, jusque dans ses rangs. Les socialistes ont quitté l'hémicycle pour protester contre la suppression déjà effective de la publicité. Et les centristes, sans qui l'UMP n'atteint pas la majorité, ont brandi leur principale revendication: une hausse significative de la redevance.
Le 31 décembre, une coordination d'intermittents et de précaires a mené une action d'autoréduction au Monoprix de la rue du Faubourg-Saint-Antoine, à Paris (XIIe). Après négociation avec la direction, ils sont sortis du magasin avec des vivres d'une valeur d'environ 5.000 euros selon la direction. Méfiants envers les journalistes, ces militants ne médiatisent jamais leur action. Pourtant, Mediapart était sur place.
Nicolas Sarkozy avait «vendu» ainsi sa réforme de la constitution: renforcer le rôle du Parlement. C'est très exactement l'inverse qui se produit depuis six mois, avec un Sénat court-circuité pour une réforme clé, celle de l'audiovisuel. Le gouvernement prépare également une limitation drastique du droit d'amendement des députés, à travers son projet de loi de réorganisation du travail parlementaire, examiné ce mercredi 7 janvier, et utilise à tour de bras la procédure d'urgence, voire le recours aux ordonnances. L'opposition dénonce la mise en place par Nicolas Sarkozy «de sa république personnelle».
Le 31 décembre, une coordination d'intermittents et de précaires a mené une action d'autoréduction au Monoprix de la rue du Faubourg-Saint-Antoine, à Paris (XIIe). Après négociation avec la direction, ils sont sortis du magasin avec des vivres d'une valeur d'environ 5.000 euros selon la direction. Méfiants envers les journalistes, ces militants ne médiatisent jamais leur action. Pourtant, Mediapart était sur place.
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Et de trois. Une fois de plus, Patrick Balkany et son ancien bras-droit, Jean-Pierre Aubry, tous les deux mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » (entre autres) et soumis à un strict contrôle judiciaire qui leur interdit de se rencontrer, se retrouvent au même moment, au même endroit, sur la même photo. Par hasard, sans aucun doute.
Pour Pièces à conviction, le journaliste Stéphane Girard a fait le reportage que Mediapart aurait dû réaliser depuis cinq ans. Consacrée aux abus dans les coulisses de l’Assemblée nationale, son enquête, diffusée ce mercredi à 23h10 sur France 3, nous embarque à Londres pour une plongée dans le (contre)-modèle britannique.
Voilà déjà une semaine que le député UMP Dominique Tian a reconnu publiquement, contraint et forcé, avoir planqué un compte en Suisse pendant des années. Voilà déjà une semaine que ce pourfendeur patenté de la fraude sociale (celle des autres, celle des « gagne-petit » qui grugent le RSA ou les allocs) a confessé avoir soustrait plus de 1,5 million d’euros au fisc français, avant de profiter d’une circulaire indulgente pour rapatrier discrètement ses billes en 2014. Et rien ne se passe ou presque.
Mediapart ne lâchera rien. Les citoyens ont le droit de savoir comment le financement des campagnes électorales est contrôlé en France. Avec quelle ardeur, quelle légèreté ou quel aveuglement. Alors que les révélations se multiplient sur les trucages opérés lors de diverses présidentielles, les documents relatifs aux instructions menées par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) sont toujours tenus au secret. En ce vendredi 13 mars, les choses pourraient basculer.
La fortune les abandonne. Hier, Patrick Balkany (mis en examen pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») et son bras-droit Jean-Pierre Aubry (mis en examen pour « complicité de corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ») ont manqué de chance : ils ont été repérés discutant devant L’Anjou, un restaurant de Levallois-Perret, alors que le contrôle judiciaire auquel est soumis le second lui interdit de rencontrer le premier –précisément pour éviter qu’ils n’échangent sur l’information judiciaire en cours, menée par les juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon.