Pour le psychologue Edgar Cabanas et la sociologue Eva Illouz, le bonheur, reformaté par la « psychologie positive », est devenu non plus une promesse désirable, mais un secteur lucratif, un outil de management et un leurre politique, surtout depuis la crise de 2008. Bienvenue en « happycratie »…
Deuxième article d’une série consacrée aux algorithmes et à leur utilisation par les pouvoirs publics. Pour le sociologue Dominique Cardon, l’algorithme accompagne l’évolution d’une société marquée par une individualisation des rapports et une dérive vers la méritocratie.
Journaliste spécialisé dans le renseignement économique, Philippe Vasset fait une littérature qui explore les lieux abandonnés ou occultés. Dans Une vie en l’air, il s’intéresse à l’aérotrain, démarré dans les années 1960 et dont le chantier en rase campagne parcourt toujours les plaines de la Beauce.
Que vaut le vote ? En étudiant le « prix de la démocratie », l’économiste Julia Cagé établit la façon dont les élections s’achètent et sont capturées par les intérêts de quelques-uns. Et propose des mesures, simples et inédites, pour remédier à cette perversion intenable du système représentatif.
Moronga, le nouveau roman de l’écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moya, est une intrigue criminelle à tiroirs : la violence qui hante et rattrape les personnages de fiction croise une histoire de meurtre bien réelle, et toujours pas résolue.
À partir de la notion de « transclasse », un collectif réuni autour de la philosophe Chantal Jaquet atomise les notions de « mérite », de « mobilité sociale » ou « d’excellence », qui constituent le socle idéologique, périmé et trompeur, du pouvoir actuel.
Dix ans après le licenciement par la crèche privée Baby Loup d’une éducatrice qui refusait de retirer son foulard, le comité des droits de l’homme des Nations unies estime qu’il s’agit d’une « discrimination intersectionnelle basée sur le genre et la religion ». Quelles sont les conséquences de cet avis ?
Emmanuel Macron, révèle l’affaire Benalla, vit dans l’illusion de la toute-puissance infantile. Ce président n’admet aucune limite à l’exercice de ses pouvoirs ni à l’expression de ses désirs. Tableau clinique, politique et littéraire.
« J’aurais pu ne jamais savoir que ma mère écrivait », affirme Christophe Boltanski au début du Guetteur. C’est par hasard qu’il l’apprend, comme il comprend qu’il est né par hasard, à l’époque de la guerre d’Algérie.
La sortie du nouveau film de Spike Lee interroge la société américaine sur son rapport aux réalités raciales. L’occasion d’observer les allers et retours entre les doctrines racistes états-uniennes et européennes, une relation plus complexe qu’il n’y paraît.
Le nouveau roman de François Bégaudeau peut bien s’appeler « En guerre », il raconte qu’il ne sert à rien de lutter – ça ne sert qu’à faire de la littérature.
Spike Lee signe son grand retour sur un sujet toujours brûlant : le racisme. À la fois comédie et pamphlet, BlacKkKlansman – J'ai infiltré le Ku Klux Klan veut tellement en dire qu’il en fait trop. Sauf, surprise, lorsqu’il traite d’un sujet à la fois autre et voisin, l’antisémitisme.
En prenant appui sur les chansons populaires en France, les universitaires Charles Ramond et Jeanne Proust questionnent la pertinence de la notion de « justice » pour porter des revendications de transformation de la société.
Au-delà de l’histoire de deux jeunes Sénégalais dans les vastes champs de massacre de la Première Guerre mondiale, le magistral roman de David Diop interroge : qui est homme, si un homme mutile, égorge et blasphème des corps en conscience et par volonté, c’est-à-dire en homme libre ?
Connue surtout pour ses grands poèmes testimoniaux (Témoignage, Holocauste…), l’œuvre de Charles Reznikoff (1894-1976) a pu passer pour une anomalie, son dessein antilyrique échappant pour une grande part à l’histoire de la poésie. L’édition récente de deux de ses livres de poèmes majeurs (inédits en français) donne la mesure de ce vœu de pauvreté volontaire qui est au cœur de la démarche du poète américain.
Jeunes, reporters, et engagés: les Haut-Parleurs — Vidéo
C’est la panique pour certains Tunisiens qui ont besoin de soins. Depuis des mois, des dizaines de médicaments ne sont plus disponibles en pharmacie. Haythem El Mekki a voulu en comprendre les raisons, entre mauvaise gestion et contrebande.