Vingt ans après le sommet de la Terre historique de Rio, la nouvelle réunion de l’ONU sur le développement durable s’ouvre dans le pire contexte imaginable : extraction d’hydrocarbures en hausse, consommation d’énergies en plein boom, pics d’émissions de gaz à effet de serre… en contradiction absolue avec toutes les déclarations de principe et engagements. 2012 est l’année de l'énergie fossile. Et c’est parti pour durer.
A Rio, où doit se tenir, à partir du 20 juin, le sommet sur l'environnement, le sommet des peuples et de la société civile a déjà débuté. Loin des négociations internationales enlisées, d'autres débats ont lieu. Ils rappellent ceux qui se sont tenus il y a quarante ans : c'était à Stockholm, en 1972. Un rappel de notre envoyé spécial.
Tous pour la transition énergétique ! À la veille du sommet Rio+20, c’est devenu un slogan consensuel. Mais cette transition n’existe pas plus aujourd’hui qu’hier. Des gaz de schiste au nucléaire, en passant par les renouvelables, les énergies ne font que s’additionner.
Première décision énergétique importante de la ministre de l’écologie Nicole Bricq : le gel des permis de forage pétrolier au large de la Guyane. Ce n’est pas pour autant une avancée environnementale.
Dans un petit livre stimulant, Paul Ariès, défenseur de la décroissance et fondateur du journal Le Sarkophage, prône un « socialisme gourmand » : écologiste, solidaire, désobéissant et libérateur.
C’est l’une des plus grosses boulettes politiques de ces dernières années : popularisée par l’OCDE, les Nations unies, la Banque mondiale et l’Union européenne, l'économie verte voulait désigner un nouveau modèle économique respectueux de l’environnement. Sauf qu’à coups de rapports néolibéraux, les institutions internationales en ont fait un synonyme d’exploitation de la nature au profit du privé. Si bien qu'à l'approche du sommet de Rio+20, on compte parmi ses détracteurs ceux qui auraient dû en être les premiers promoteurs.
Mais pourquoi donc François Hollande tient-il à se rendre à la conférence de l’ONU Rio+20 sur le développement durable, alors qu’il sera l’un des rares chefs d’Etat du G20 à être présents ? Pour y défendre « un nouveau modèle de développement », a-t-il expliqué vendredi.
A l’approche du sommet de Rio +20 sur l’économie verte, et alors que la crise économique européenne devient structurelle, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer la suppression des aides d’Etat aux énergies fossiles et aux atteintes à la biodiversité.
Pilotée par le comité de suivi du Grenelle de l’environnement et des parlementaires, une conférence environnementale devrait se tenir en juillet, en même temps que la conférence sociale, pour aborder en priorité le dossier de l’énergie.
Intitulée « Équilibre des énergies », une association d’industriels s’affiche écologiste et organise vendredi à Lyon, des rencontres autour du bâtiment. En réalité, elle fait surtout du lobbying pro-électricité, comme le révèle un document interne que s’est procuré Mediapart.
Le tribunal de Nantes a rendu mercredi 30 mai ses premiers jugements d’expropriation concernant l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Malgré l’accord politique gelant les expulsions des réfractaires, il n’y a pas de moratoire juridique à l’avancée du projet.
Inconnue du grand public mais reconnue pour son expertise budgétaire à la commission des finances du Sénat, Nicole Bricq, nouvelle ministre de l'écologie et du développement durable, a lancé quelques pistes. En articulant la fameuse « transition écologique » au nouvel acte de décentralisation promis par le pouvoir.
Avant de quitter le pouvoir, l’exécutif sortant a signé une série de décrets et arrêtés aux conséquences néfastes pour l’environnement : extension de forages pétroliers, restriction de la responsabilité des entreprises, davantage de chasse, occultation de risques environnementaux…
L’arrêt très attendu du Conseil d’Etat sur le tarif d’achat éolien devrait être rendu public le 15 mai, jour de la passation des pouvoirs et de l’annonce du nouveau gouvernement.