C'était un des plus grands conglomérats industriels français, présent dans l'énergie, le nucléaire, le ferroviaire, les transports. En 2015, il a été démantelé. L'américain GE a pris le contrôle des activités énergie , au terme de manœuvres obscures et menace désormais de les liquider. Son avenir n'est plus assuré. Tout s'est fait avec l'assentiment du gouvernement français et notamment d'Emmanuel Macron.
Le dossier Alstom a tout pour devenir une affaire d’État. Jeudi, le parquet national financier a été saisi suite au signalement du député Olivier Marleix sur la vente du groupe français à General Electric. Lundi, Anticor a annoncé avoir déposé plainte pour corruption et détournement de fonds publics. Le président, qui fut un acteur décisif dans ce dossier, met tout en œuvre pour le faire oublier.
Depuis qu’elle a quitté General Electric, où elle a joué un rôle actif lors du rachat d’Alstom, Clara Gaymard s’est lancée dans la finance privée. Seulement, GE l’a encore rémunérée en 2017, contre des conseils. Et Bouygues, principal actionnaire d’Alstom, a décidé de soutenir sa reconversion en la nommant à son conseil et en finançant son fonds. Au mépris de toute déontologie.
Une politique financière « destructrice ». Un audit financier de Secafi sur l’activité des turbines à gaz à Belfort révèle le coût des choix du groupe américain, plus préoccupé de satisfaire ses actionnaires que de faire de l’industrie. Réorganisations en cascade, prix de transfert opaques, sous-investissement… tout est en place pour siphonner Belfort.
En novembre 2014, le gouvernement français et General Electric signaient un accord censé encadrer les conditions de reprise d’Alstom et son futur en France. Trois ans après, aucun des engagements pris par le groupe américain n’a été tenu. Les 1 000 emplois promis n’ont pas été créés. Le site de Belfort est menacé.
C’était un rapport qui devait rester inconnu du grand public, avant que la commission d’enquête parlementaire sur Alstom ne découvre son existence. À l’automne 2012, Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l’Élysée, a commandé – sans en parler au ministre – un examen des scénarios visant à faciliter le désengagement de Bouygues dans Alstom. Dès cette date, le démantèlement du groupe industriel est à l’étude. Quel rôle a joué Emmanuel Macron dans cette affaire ? A-t-il défendu les intérêts de Bouygues ou ceux de l’État ?
Le 23 avril, le jour où Alstom et General Electric scellaient leur accord, un ancien haut dirigeant du groupe français était arrêté, dans les îles Vierges américaines, dans le cadre d'une vaste affaire de corruption. D'après une enquête de Mediapart, les poursuites de la justice américaine ne sont pas sans lien avec la précipitation et l'opacité entourant le démantèlement d'Alstom.
General Electric, qui emploie 4 300 personnes sur le Territoire de Belfort, a annoncé, au lendemain des élections européennes, la suppression de 1 050 postes dans sa branche turbines. Samedi 22 juin, plusieurs milliers de salariés et d’habitants ont manifesté dans les rues de la ville pour dire non au plan social du groupe américain, répondant à l’appel de l’intersyndicale mais aussi du patronat local.
Encore sous le choc de l’annonce de la suppression de plus de 1 000 postes, essentiellement dans l’activité gaz de General Electric à Belfort, les syndicats démontent l’argumentaire fallacieux de Bruno Le Maire pour justifier le plan social.
Olivier Marleix, ancien président de la commission parlementaire sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle, a saisi le parquet de Paris sur l’affaire Alstom. Le député LR s’interroge sur les conditions de vente qui ont abouti au démantèlement du groupe industriel. Emmanuel Macron, ministre de l’économie à l’époque, est clairement visé.
La Commission européenne a mis son veto au rapprochement avec Siemens au nom de la concurrence. General Electric, qui a repris les activités énergie du groupe au temps où Emmanuel Macron était secrétaire général adjoint de l’Élysée, ne peut tenir ses engagements et s’apprête à tout restructurer.
General Electric, repreneur de la branche énergie d’Alstom en 2015, a annoncé mardi la suppression de 1 044 postes en France. Un plan social inévitable, pour Bercy. Les syndicats assurent pourtant que le site de Belfort a tout pour se réinventer un destin industriel.
Le comité central d’entreprise d’Alstom devrait rendre ce jeudi 15 février un avis défavorable à la fusion avec Siemens. Le grand « Airbus du ferroviaire » ressemble de plus en plus à une absorption pure et simple du groupe français par son concurrent allemand, avec dépeçage industriel à la clé. Seuls gagnants : les actionnaires.
Réunis en assemblée générale pour se prononcer sur l’intérêt d’une fusion entre Alstom et Siemens, les actionnaires ont surtout veillé à défendre les leurs, alors que Bruxelles a décidé d’ouvrir une enquête approfondie sur cette opération.
Alstom à Belfort, mais aussi Ecopla en Isère… L’ancien ministre de l’économie, qui a lancé son mouvement en vue de la présidentielle et aimerait parler d’autre chose que d’économie, est pour l’instant contraint de rendre des comptes sur son action à Bercy.
Alstom est en passe de devenir le dossier industriel de l’élection présidentielle. Le gouvernement promet de tout faire pour sauver l’usine de Belfort mais les salariés n’y croient guère : le souvenir de Florange est encore à vif. La direction d’Alstom veut des commandes publiques sans contrepartie. Une vieille habitude pour ce « champion national » qui considère que l’État lui doit tout.
C’est un « Airbus du rail » qui n’en a que le nom. Alstom va passer sous le contrôle de l’allemand Siemens. Cette opération se fait dans des termes beaucoup plus désavantageux pour la France que celle repoussée, il y a trois ans, sur les conseils d’un certain Emmanuel Macron. La grande liquidation industrielle se poursuit ce mercredi avec les chantiers de Saint-Nazaire.