Créé fin 2010, le microparti de Marine Le Pen, Jeanne, a été au cœur de l’affaire du financement de ses campagnes (2012-2015). En 2020, la justice a condamné Jeanne et son prestataire pour « escroquerie », et le RN pour « recel d’abus de biens sociaux ». Le procès a donné un coup de projecteur sur les hommes de l'ombre de la candidate. L'audience en appel a lieu en octobre 2022.
Embarrassée par la présence de ses deux anciens trésoriers dans la manifestation néofasciste, Marine Le Pen a été contrainte, vendredi, de prendre ses distances. Rencontrés sur les bancs de la fac, ces anciens du GUD ont été les moteurs de son ascension, puis au cœur de l’organisation financière de ses campagnes.
Samedi 6 mai, des groupuscules néofascistes ont manifesté à Paris, en cagoules et masques noirs. Axel Loustau et Olivier Duguet, les deux anciens trésoriers du microparti de Marine Le Pen, Jeanne, étaient présents en marge de ce défilé. Le premier a tenté d’intimider notre photographe.
Le compte de campagne présidentiel de Marine Le Pen, qui vient d'être rendu public, montre que l’ancien chef du GUD Frédéric Chatillon reste le prestataire communication principal de la candidate, via l’agence e-Politic. Et ce malgré sa condamnation pour « escroquerie » dans l’affaire du financement de campagne du parti, confirmée mercredi par la cour d’appel de Paris.
La condamnation du RN, ainsi que du microparti Jeanne et de plusieurs proches de Marine Le Pen, pour une fraude massive aux remboursements de frais de campagne électorale, a été réclamée lundi 17 octobre devant la cour d’appel de Paris.
Son parti vient d’être condamné mais ce n’est pas tout : Marine Le Pen est mise en examen pour « détournement de fonds publics » dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs du RN, alors qu’elle ne cesse de dénoncer la corruption du « système ».
Le tribunal a écarté les soupçons de surfacturation des kits de campagne, mais condamne l’équipe du microparti de Marine Le Pen, et son prestataire Frédéric Chatillon pour « escroquerie ». Il condamne aussi le RN pour « recel d’abus de biens sociaux ». Le parquet fait appel de ce jugement.
Le RN a été condamné mardi 16 juin pour « recel d’abus de biens sociaux » dans l’affaire du financement de ses campagnes législatives de 2012. Il est cependant relaxé de la principale accusation, la surfacturation des kits de campagne de ses candidats, remboursés par l’État.
Le procès des financements des campagnes du Rassemblement national s'est achevé par les plaidoiries de la défense, jeudi et vendredi. Les avocats ont vivement dénoncé la demande de 11,6 millions d’euros de dommages et intérêts formulée par la partie civile et plaidé la relaxe. Le jugement a été mis en délibéré au 24 avril.
Des années d’enquête judiciaire, un mois de procès : Mediapart dresse le bilan de l’affaire des financements de campagne du Rassemblement national, ses angles morts et les questions restant en suspens.
Le parquet a réclamé mercredi des peines d’emprisonnement : quatre ans, dont deux ans ferme, contre Frédéric Chatillon, et dix mois avec sursis contre le trésorier du RN Wallerand de Saint-Just, élu RN en Île-de-France.
Le parquet doit prononcer ses réquisitions, mercredi, au procès du financement des campagnes du Front national aux législatives de 2012. Le tribunal a précisé les mécanismes employés par l’agence Riwal pour détourner les fonds vers Hong Kong puis Singapour, via de faux documents établis par la société Unanime qu’elle contrôlait.
Le patron de l’agence Riwal, Frédéric Chatillon, a été entendu jeudi par le tribunal correctionnel dans l’affaire du financement des campagnes des législatives de 2012. L’argent du matériel électoral a boosté ses dépenses personnelles et son utilisation de la carte American Express de l’entreprise.
Les élus David Rachline et Nicolas Bay ont été interrogés comme témoins, vendredi 15 novembre, sur leurs rémunérations de 2012 versées par la société de Frédéric Chatillon, prestataire des campagnes frontistes, plutôt que par le FN lui-même. Le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, renvoyé devant le tribunal pour « recel d'abus de biens sociaux », prétend qu'il n'en savait rien.
Entendus jeudi, lors du procès du financement des campagnes du Rassemblement national, les hommes de l’ombre de Marine Le Pen, issus pour la plupart du GUD, ont dû répondre de leurs doubles casquettes et d’un certain mélange des genres. En arrière-plan, trente ans d’amitié, de militantisme et de business.
Entendu mercredi, le président de la Commission nationale des comptes de campagne a fait le récit des anomalies découvertes côté FN lors des législatives de 2012. Et décrit ses moyens d’enquête limités.
Au deuxième jour du procès du Rassemblement national, des dirigeants ont justifié la création du microparti Jeanne et salué les « merveilleuses » prestations de l’agence Riwal, deux structures mobilisées pour les élections législatives de 2012 et soupçonnées d’escroqueries au préjudice de l’État.