La Russie a lancé jeudi 24 février une vaste offensive militaire contre l’Ukraine, deux jours après la reconnaissance par Vladimir Poutine de l’indépendance des deux territoires contrôlés par des séparatistes pro-russes à l’est du pays. Jour après jour, retrouvez ici nos articles et reportages au plus près du terrain.
La Russie continue de violer les règles du droit international et humanitaire en ciblant des civils en Ukraine. Elle a bombardé samedi 14 janvier un immeuble d’habitation à Dnipro, faisant de nombreuses victimes.
Des combats particulièrement meurtriers se sont déroulés dans les villes de Bakhmout et Soledar, tandis qu’un changement a été conduit à la tête du commandement russe des opérations.
Tetyana Ogarkova et Volodymyr Yermolenko, universitaires et journalistes ukrainiens, analysent la situation de l’information et l’état démocratique dans une société en guerre. Mais qui n’a pas renoncé aux valeurs en suspension, jusqu’à la victoire.
Alors que les combats font rage en Ukraine, c’est une guerre impitoyable qui oppose l’Église orthodoxe liée au patriarcat de Moscou et l’Église orthodoxe dépendante du patriarcat de Kyiv. Le président Zelensky a ainsi annoncé vouloir « rendre impossibles les activités en Ukraine des organisations religieuses affiliées aux centres d’influence en Russie ».
Les affrontements pour la prise de Kyiv, au début de la guerre, ont touché la réserve naturelle de Drevlianskyi, créée sur des terres contaminées par l’explosion de la centrale nucléaire. Plus de 20 % du parc serait miné, tandis que plusieurs milliers d’hectares de forêts contaminées par Tchernobyl sont partis en fumée dans tout le pays.
L’agression russe a fait d’innombrables dégâts depuis le 24 février. Certains sont déjà irréversibles et devront être jugés, estime la directrice de l’ONG environnementale ukrainienne Ecoaction.
Pillés, sauvés, réinventés. L’histoire récente des musées ukrainiens se confond avec celle d’un pays tout entier, en guerre depuis le 24 février 2022. Face au manque d’anticipation des autorités et à la volonté manifeste des Russes d’éteindre les symboles culturels, c’est la société civile qui se mobilise.
Le village de Demydiv, situé à 40 kilomètres au nord de Kyiv, avait été inondé en février dernier pour arrêter la progression des colonnes russes qui descendaient vers la capitale ukrainienne. Dix mois plus tard, l’eau est toujours là et la glace fait désormais craquer les murs des maisons.
Depuis le 10 octobre, les frappes russes se multiplient contre les infrastructure civiles ukrainiennes, menaçant la production électrique du pays. Outre de terribles catastrophes sociales, les coupures engendrées par ces destructions fragilisent encore un peu plus l’économie du pays.
Des frappes, très vraisemblablement menées par des drones ukrainiens, ont atteint le 5 décembre deux aérodromes militaires russes situés à plus de 500 kilomètres de la frontière ukrainienne – et pour l’une, à une centaine de kilomètres de Moscou. Le chercheur Joseph Henrotin analyse la portée de ces bombardements.
Depuis le début de l’invasion russe, de plus en plus de soldats ukrainiens portent publiquement les revendications des personnes LGBT+, en particulier la demande d’une union civile entre partenaires du même sexe. L’enjeu, en temps de guerre, est capital. Des hommes et des femmes meurent au combat, sans que leurs proches ne puissent revendiquer aucun droit sur leur corps.
Dans la région de Kherson, certains villages ont vécu pendant des mois à huis clos, sous occupation russe. Des voisins ont été tués ou sont portés disparus. La difficulté à mener des enquêtes rapides dans un pays mis sens dessus dessous par la guerre permet à la rumeur de prospérer.
À Dnipro, dans le sud de l’Ukraine, devant sa maison en ruines après une attaque de missile, l’infirmière Oxanna Veriemko ne peut que constater le désastre. Depuis le début de l’automne, la stratégie russe consistant à endommager les infrastructures fait de nombreuses victimes civiles. « Impardonnable », préviennent les Ukrainiens.
La guerre menée en Ukraine par la Russie a déjà causé la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes et poussé des millions d’autres à l’exode. Une saignée catastrophique qui intervient dans deux pays au seuil d’un véritable effondrement démographique.
La ville de Mykolaïv, entre Odessa et Kherson, subit depuis des mois le manque d’eau potable et les coupures d’électricité. La région a été bombardée sans relâche par l’armée russe jusqu’à la mi-novembre 2022 et plus de la moitié des habitants a quitté les lieux. Civils et militaires restés sur place racontent leur « cauchemar ».
Entre 1932 et 1933, près de quatre millions d’Ukrainiens sont décédés dans cette grande famine stalinienne. Quatre-vingt-dix ans plus tard, leurs descendants relisent cet événement à la lumière de la guerre.
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